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vendredi 11 décembre 2015

EBS // le VIH

Adopter un enfant séropositif au VIH ?

Qu'est-ce que c'est ?

Le VIH, tout le monde sait ce que c'est : c'est le virus qui cause une immunodéficience chez l'homme. L'immunodéficience, c'est l'incapacité de se défendre contre les maladies. Ainsi, une personne infectée par le VIH peut, si le virus est actif et a affaibli les défenses immunitaires, développer des maladies, appelées "maladies opportunistes". On parle alors de sida.

Quelle prise en charge ?

Un suivi régulier :
Une prise de sang tous les 3 mois, pour déterminer les taux de charge virale et de cd4 (les globules de défense immunitaire, qui sont attaqués par le VIH). Certains médecins ne demandent qu'une prise de sang tous les 6 mois.

Un traitement quotidien :
Le but du traitement antirétroviral (trithérapie) est de maintenir la charge virale à un niveau indétectable. La plupart des enfants sont mis sous traitement dès le plus jeune âge, sans attendre de symptôme.
C'est un traitement pas facile, car il n'est pas adapté aux jeunes enfants (gros comprimés ou sirop de très mauvais goût), et nécessitant une observance sans faille : une prise toutes les 12 heures, parfois une seule prise par jour. Si on décale d'une heure ou deux, ce n'est pas grave... Mais en cas d'oublis répétés, cela peut provoquer une résistance du VIH, et donc nécessiter un changement de traitement... Il existe plusieurs molécules, mais pas une infinité ! Les cas de résistance du VIH à la trithérapie sont en grande majorité dus à la mauvaise observance du traitement.
Il existe des effets secondaires au traitement, mais ils sont rares chez les enfants.

Une espérance de vie normale :
Si le suivi et le traitement sont rigoureusement appliqués, la charge virale reste indétectable et n'a pas de raison de remonter.

Un risque de transmission considéré comme nul :
Lorsque la charge virale est indétectable, le risque de transmission par un échange de sang par des plaies est pour ainsi dire nul. En revanche, selon les traitements, même avec une charge virale indétectable dans le sang, on retrouve un certain niveau de virus dans le sperme et la cyprine. Il est néanmoins possible d'adapter le traitement pour les couples sérodifférents qui désireraient concevoir un enfant sous la couette sans passer par la PMA.

Un secret à garder :
A qui le dire ? Attention, ne vous fiez pas aux apparences : certaines personnes qui ont pourtant un haut niveau d'études peuvent avoir un réflexe de peur irrationnelle.
Il est inutile d'en parler à l'école puisque le risque de transmission est nul. En parler serait au contraire risqué : stigmatisation, peur irrationnelle, mise à l'écart, divulgation...
Il est pourtant nécessaire de le dire à quelqu'un de proche, ne pas rester seuls avec ce secret qui peut peser très lourd... (et de toute façon, il suffit d'un week-end chez les grands-parents pour qu'ils voient les prises de médicaments...).

Une annonce à l'enfant par étapes :
C'est selon l'âge... il vaut mieux rester évasif au début, parler "d'un virus qu'on ne peut pas enlever, mais que le traitement peut empêcher d'aller partout" tant que l'enfant n'a pas conscience de la peur que suscite ce virus.
Ensuite, en général pour l'entrée au collège, on peut introduire les noms "VIH" et "sida". En tout cas, il faut en parler complètement avant l'adolescence.
Les services VIH / hépatites des hôpitaux proposent souvent un accompagnement psychologique.

Au quotidien ?

Le côté médical n'est aujourd'hui plus inquiétant : l'espérance et le confort de vie sont satisfaisants.

La principale difficulté, c'est la prise du traitement au quotidien. Pour un bébé, en général ça va, on trouve des astuces... Mais vers 8/10 ans, puis à l'adolescence, ça peut être particulièrement difficile, au point parfois de décider d'arrêter tout traitement, plutôt que de le suivre en pointillés (ce qui favoriserait les mutations résistantes), et ne le reprendre qu'en cas d'inquiétudes.

L'enfant peut également rencontrer des difficultés psychologiques et sociales, notamment à l'adolescence, à l'âge où on cherche à se mettre en danger... voire à mettre en danger les autres...

Pour bien cerner cette particularité...

Consultez un médecin spécialiste du VIH (souvent également spécialiste des hépatites) proche de chez vous pour bien comprendre quel sera le suivi proposé pour votre enfant.
Le médecin de la COCA dont vous dépendez doit pouvoir vous orienter.

mercredi 2 décembre 2015

Une adoption 3

Dans cette rubrique, nous vous proposons de retrouver régulièrement le témoignage d'une maman ou d'un papa adoptant sur son parcours, son chemin vers son enfant et sur leur adaptation commune...
- Année de l'adoption ?
2013
- Quel pays ?
Viêt Nam
- Age de l'enfant à son arrivée ?
21 mois
- Votre profil ? Votre projet ?
Au début des démarches, nous avions respectivement 27 et 32 ans. Nous avions pour projet de vie d'avoir un enfant entre 0 et 3 ans, d'abord en bonne santé. C'est après l'obtention de l'agrément que nous avons sérieusement réfléchi aux particularités et que nous avons un peu ouvert notre projet.
- L'agrément, les OAA, l'apparentement ?
Nous avons obtenu l'agrément en huit mois et demi, en juin 2011. L'enquête sociale a été quelque peu difficile émotionnellement car ça ne passait pas bien avec l'assistante sociale qui nous posait des lapins ou arrivait quatre heures plus tard. Mais ces quelques mois nous ont permis d'élaborer notre projet et de nous ancrer définitivement dans un parcours d'adoption.
Quelques mois après l'obtention de l'agrément, nous nous étions alors ouverts à quelques particularités médicales. Nous étions pressentis pour un pupille de l'Etat qui finalement est décédé. Ce n'est que quelques semaines plus tard qu'un OAA nous a retenus et nous avons quasiment immédiatement reçu une proposition d'enfant. C'était notre fils! Il avait alors six mois et on nous annonçait des délais n'excédant pas six mois.
Ensuite, l'enquête d'adoptabilité a commencé... uniquement six mois après le dépôt de notre dossier... Il nous aura fallu attendre 13 mois pour avoir l'apparentement officiel et 15 mois pour avoir le feu vert.
- Quelle prise en charge de l'enfant sur place ? (accueil, prise en charge médicale, préparation à l'adoption...)
Notre fils a eu un bon suivi médical. Il vivait en orphelinat et les nounous l'ont préparé à son adoption. Nous l'avons compris dès que nous l'avons vu car il avait une photo de nous dans chaque main. Il a regardé ma photo puis a levé les yeux sur moi et s'est mis à pleurer. Il a ensuite regardé la photo de son père et a levé les yeux sur lui et a pleuré. Il savait.
- La rencontre ?
Elle a eu lieu au bout d'une allée, devant la porte du bureau où devait avoir lieu la remise officielle. Nous ne pouvions pas l'approcher, il était trop apeuré.
- Les débuts ? La vie de famille ? Les difficultés ?
Notre fils courait partout. Il n'était bien que dans mes bras mais, paradoxalement, dès qu'il le pouvait, il courait vers les autres femmes.
En France, il y a eu bien des difficultés : il ne voulait pas faire la sieste, avait peur de s'endormir, dévorait d'énormes quantités de nourriture (cela a duré un an), il était violent envers moi mais restait collé à moi, partait sans cesse avec des inconnus, etc. Les choses se sont apaisées petit à petit. J'ai eu du mal à trouver ma place de maman et lui a eu du mal à trouver sa place d'enfant. Finalement, j'ai pu devenir sa maman au fond de mon coeur et aux yeux des autres (car le regard des gens était difficile à supporter) dès lors qu'il m'avait adoptée !
Aujourd'hui, deux ans après notre rencontre, nous avons tous trouvé nos places respectives et nous sommes comblés et heureux.
- Un souvenir marquant ?
Quand nous sommes arrivés dans notre chambre d'hôtel, après la rencontre, il était en état de choc. Debout, immobile, prostré, le regard perdu, fixé sur le mur. Rien ne pouvait le sortir de cet état. Cela a duré deux heures... Nous étions impuissants et ne savions que faire. Plus tard, nous avons mis quelques comptines sur l'ordinateur et nous avons eu droit à son premier rire, pas très naturel, mais ô combien marquant!
Mais il y a tant de souvenirs marquants!
Mam'

lundi 23 novembre 2015

Gérer l'attente...

Il n'y a pas de méthode pour gérer l'attente, seulement quelques conseils qui ont pu aider selon les périodes.

Il est parfois nécessaire de trouver des espaces de parole où on peut discuter de vive voix avec d'autres futurs parents en attente. Il en existe via EFA, via certaines COCA, via certains CG. Cet espace de parole peut aussi être virtuel via le suivi de blogs de couples dans l'attente, de forums sur l'adoption, l'avantage de l'espace virtuel étant pour partie l'anonymat qui peut être sécurisant.

Pendant l'attente, il faut aussi parfois anticiper sur l'attente des autres : la famille, les proches. Là non plus, on ne peut pas faire de généralité : chacun doit trouver ce qui lui permettra de se sentir à l'aise avec le sujet.
Cela peut être d'en parler à la famille immédiate tout en demandant de la discrétion, pouvant alors compter sur ces proches dans les moments les plus longs et difficiles à gérer.
D'autres préféreront garder leur parcours adoptif secret pour ne pas être relancé systématiquement de questions sur cette attente qu'on ne maîtrise pas, pour ne pas avoir à entendre des questions blessantes comme le choix d'adopter un enfant physiquement différent, ou sur l'age potentiel de l'enfant attendu mais subissent alors un isolement de leur famille qui ne participera pas en amont au questionnement.
En parler sans tabou à tous, c'est souvent se heurter à nombre de personnes absolument ignares sur le monde de l'adoption. Il peut s’avérer épuisant de démonter les raccourcis de la société sur l'adoption d'un enfant, mais peut préparer l'arrivée de votre enfant au sein de votre monde social.

Dans l'attente, on se nourrit souvent des expériences des autres, là encore via la lecture de blogs, mais aussi de livres témoignages, de vidéos, de films. On peut se documenter sur les particularités des enfants d'adoptés auprès de professionnels reconnus dans le domaine, psychiatres, pédiatres, psychologues mais aussi quelques philosophes. C'est plus souvent la future maman qui s'y colle... mais certains l'ont compris en amont et proposent aux futurs papas des fiches de synthèse !
Attention aux contextes de ces témoignages et de ces livres : l'Adoptie est un monde en perpétuel mouvement qui peut donc changer de forme très rapidement et rendre certains témoignages déjà obsolètes pour vous.

Certains moments rendront cette recherche de contact ou de témoignages sur le sujet plus compulsive et d'autres vont naturellement vous en éloigner. Parce que la vie va continuer d'avancer, vous entrainant dans des tâches quotidiennes, des instants de vie avec toujours comme arrière pensée... cette attente.

Nala

lundi 16 novembre 2015

conférence du Dr Chicoine

Je voulais partager quelques notions abordées par le Dr Chicoine, pédiatre reconnu dans le monde de l’adoption, lors de sa conférence pour EFA34 sur l’estime de soi.
J’espère ne pas trahir ses propos !

Il faut déjà vous raconter que c’est un très bon orateur, qui a mis le public à l’aise et attentif dès le départ. Il parle bien, on sent qu’il maitrise son sujet mais il sait le transmettre avec des touches d’humour, et quelques exemples à l’appui.

Sur le fond, il entre dans le vif du sujet dès les 1ers mots : « on peut survivre sans amour, on ne peut survivre sans attachement. » Et la théorie de l’attachement s’appuie aujourd’hui sur des données neuroscientifiques (biologie, imagerie cérébrale). L’attachement c’est l’apprentissage de la relation de confiance, cela fait appel à l’affectif et apaise le stress des enfants.
La fenêtre d’attachement des 2, 3 premières années de vie est primordiale, mais il existe des occasions de remédiation cognitives tout au long de l’enfance que l’on n’exploite pas assez.

Dans le développement de l’estime de soi, il y a plusieurs étapes :

-Le nourrisson doit survivre à travers l’autre, il doit donc séduire sa mère. Si ne séduit pas assez, cela va générer un surplus de stress avec possible en péril de la relation avec l’adulte. Certaines pathologies génétiques vont donner moins d’appétence à ces enfants pour l’attachement alors que d’autres le tabac ou la drogue dans les derniers mois de grossesse et notamment le SAF (syndrome d’alcoolisation fœtale) vont donner plus d’appétence aux enfants.

-Vers 12 mois les bébés se régulent dans leurs relations avec l’adulte et commencent à vivre des petites frustrations « je viens et je repars » en commençant à essayer de se détacher de l’adulte.

-Vers 18-21 mois apparait le développement de la mémoire, de la représentation : c’est l’expérience du monde ou le modèle opérant interne.

-Apres 2 ans, l’enfant a une conscience de soi assez égocentrique. Et jusque 3 ans et demi, il apprend à réguler ses émotions, c’est ce que les anglo-saxons appellent le « terrible two ».

-Entre 3 ans et demi et 7 ans, les enfants vont aller cers l’autre, c’est l’intersubjectivité, ils sont plus à même de voir avec empathie l’autre. Ils ont aussi développé leurs capacités et compétences sociales.

-7 ans c’est l’âge de début de l’estime de soi, où l’enfant a suffisamment de recul sur les expériences positives ou négatives pour apprécier la suite et les répercussions de ces conséquences. Avant 7 ans il faut donc faire l’impossible pour atteindre cette maturité.

Dans nos sociétés on demande beaucoup aux enfants avant 2ans et demi, alors qu’ils ne sont pas toujours capables, cela peut générer une mise en échec à l’âge de 7/8 ans lorsque l’enfant n’a pas suffisamment développé son estime de soi. Les enfants adoptés ont été insuffisamment remplis, et non pas insuffisamment punis par manque de relation et peuvent développer une mésestime de soi, qui n’est pas liée à la génétique ou au fait de venir de loin. Il faut alors se mettre à genoux en tant qu’adultes pour les remplir. On a plus de temps en adoption pour travailler parce que par ailleurs ils ont souvent des retards de développement. Il faudra en général la moitié de l’âge chronologique de l’enfant à son adoption pour sécuriser l’attachement. La meilleure arme de remédiation affective est le congé parental de longue durée.

Pour protéger nos enfants adoptés de cette mésestime de soi, il faut éviter la mise en échec, il faut les nourrir de succès par des compétences dans d’autres domaines que le scolaire, le sport, le dessin, la musique. Le risque c’est d’avoir un très gros programme mais ils apprendront alors beaucoup par le parascolaire le but étant d’avoir des éléments de succès. Apres 8 ans il ne faut pas faire redoubler les enfants pour éviter la mise en échec. Il est d’ailleurs bien plus important d’avoir des amis que d’avoir des bonnes notes scolaires, c’est beaucoup plus important pour l’estime de soi et sa construction.
Il faut parfois faire appel pour passer la main à des intervenants extérieurs, AVS pendant le temps scolaire, éducateur pour les devoirs à la maison, les psychomotriciens et ergothérapeutes etc.

Souvent en adoption, il n’y a pas de problème d’intelligence des enfants mais des déficits dans l’attention, la motivation, leurs autonomies ou leur responsabilisation qui vont modifier les résultats de tests de capacité : on sous-estime alors leurs capacités cognitives.
Il faut éviter les punitions, les humiliations puisque les enfants adoptés y sont aguerris. Il faut discipliner avec bienveillance pour ne pas nuire à l’estime de soi, avec si l’enfant reconnait son erreur, la possibilité de piocher une conséquence comme aider à faire la vaisselle dans un pot à conséquence fait pour, ou s’excuser auprès de lui s’il n’a pas pu avouer sa faute parce que notre question d’adulte était alors trop compliquée pour lui. Pas de fessée : 1/3 des enfants (indépendamment de l’adoption) ne sont pas suffisamment sécurisés dans leurs attachements, les gifles et fessées peuvent alors détruire l’estime de soi de ces enfants (c’est pour protéger ces enfants-là que la loi au Québec interdit les punitions corporelles et non pour les autres 2/3 qui sont capables de les supporter).

Dans l’adoption on note une plus grande tendance à l’impulsivité, à la dérégulation du mouvement, à la désinhibition (TDA trouble de l’attention +/- H avec hyperactivité). 7% de TDAH (atteinte de plus de 2 domaines pendant plus de 6 mois pour faire le diagnostic), dont 50% à 2/3 seront à traiter pendant une courte période, 1/3 n’auront besoin que de mesures adaptatives.

A noter que les enfants ayant présenté un épisode de malnutrition dans l’enfance auront des raisons cognitives à une mésestime de soir par atteinte d’une partie du cerveau qui normalement sert à l’attention et l’activation de l’abstraction ou flexibilité des idées. Ils sont alors moins bons en maths et en grammaire.

Coté parents, quelle piste pour avancer ?

A noter que l’attachement est le lien de l’enfant vers le parent, quand le parent rentre en lien avec l’enfant, on parle de bonding (NB to bond en anglais veut dire « se rapprocher ».

-D’abord la technique de l’apéro, il faut se rendre disponible 20 min pas plus pas moins c’est physiquement signifiant pour l’enfant. On n’intervient pas, c’est lui qui choisit le jeu et on le laisse se remplir de notre disponibilité. Donc prendre un verre d’apéro avant pour se rendre disponible !

-La technique du « wait, watch and wonder » : on construit une tour chacun coté parent et enfant et on attend que l’enfant demande de l’aide, on n’est pas intrusif, là encore disponibilité physique et psychique.

-Il faut être activant : on doit pouvoir le laisser faire. Par exemple il est très très important que l’enfant ait la capacité de s’endormir seul. Il faut l’y amener mais ne jamais ramener l’enfant dans son lit parental. On peut prendre une chaise à côté de lui dans sa chambre mais on ne doit pas pas exemple toujours le bercer pour l’endormir. Il faut minimiser les objets transitionnels dans le lit : pas de milliers de doudous.

Lorsqu’à l’adolescence l’enfant n’est pas rendu là on aurait aimé les amener, que le manque de confiance est important, avec violence, énurésie, destruction de ce qu’il y a de beau systématiquement, le mise en famille n’est plus la meilleure chose. L’attachement est trop insecure, la brisure est trop grande. Il faut orienter vers un pensionnat ou une famille d’accueil froide avec des réentrées ensuite progressive pour réadapter la situation adoptive.
Le développement cérébral se poursuit jusque 23 ans, donc même ceux qui iront dans la délinquance et la drogue mais qui s’en sortent entre 16 et 23 ans pourront encore accéder à une remédiation cognitive (c’est jusque 23 ans que les neurones du cerveau mâturent avec une myélinisation notamment du corps calleux).

Messages forts de cette conférence à mes yeux:
-se donner tous les moyens de créer un attachement secure pour construire une estime de soi mature
-travailler les succès et éviter les échecs, notamment en dehors de l’école, importance des amis+++++, importance du sport
-éducation bienveillante à favoriser

vendredi 6 novembre 2015

Une adoption 2

Dans cette rubrique, nous vous proposons de retrouver régulièrement le témoignage d'une maman ou d'un papa adoptant sur son parcours, son chemin vers son enfant et sur leur adaptation commune...
- Année de l'adoption ?
2014
- Quel pays ?
Chine
- Age de l'enfant à son arrivée ?
15 mois
- Votre profil ? Votre projet ?
Après notre retour de voyage de noces, un bout de papier, résultats d'examens fait avant le départ, nous est tombé dessus comme une massue : la biologie ne serait pas de notre côté dans notre projet d'agrandir la famille. Mon mari avait 31 ans, moi 27, jeunes mariés, en couple depuis déjà 8 ans.
- L'agrément, les OAA, l'apparentement ?
Nous avons donc pris notre plume et écrit au conseil général de notre département le jour même où nous avons pris rendez-vous en PMA. C'était en juin 2008, nous avons été transparents sur notre projet des 2 côtés, et alors que notre petit miracle de la PMA grandissait depuis 3 mois, nous avons obtenu notre agrément pour un enfant porteur d'une particularité médicale le 19 avril 2009.
Nous avons pris du temps à 3, déménagé, repris contact avec un nouveau CG, et repris notre plume, une fois posés dans notre nouvelle maison... à la recherche d'un fil rouge.
Une OAA chère à notre cœur nous a acceptés et après quelques impondérables administratifs (mise à jour des dossiers par voie internet), notre dossier s'est envolé en septembre 2013.
Le 28 novembre 2013, alors que nous venons de terminer notre dernier entretien social pour le renouvellement de notre agrément, et que nous faisons quelques courses, mon mari déboule l'air ahuri "ton téléphone a sonné mais c'est moi qui l'avait, et le mien aussi mais je ne l'ai pas entendu, j'ai entendu le message, il faut qu'on sorte!", nous voilà sur un bout de parking, à écouter ensemble des mots si doux "je voulais vous parler d'une petite fille...".
5 jours après nous avons eu accès à son dossier sur l'antenne nationale de notre OAA, à notre 1ere photo (moment très émouvant, les personnes de l'OAA nous ont remis une enveloppe, se sont éclipsés et nous ont laissé à notre émotion).
- Quelle prise en charge de l'enfant sur place ? (accueil, prise en charge médicale, préparation à l'adoption...)
Notre fille a toujours été en orphelinat, au même étage. Les enfants ne sortent pas, trop de pollution, sauf s'ils doivent aller passer des examens médicaux à l'extérieur. La prise en charge médicale a été satisfaisante sur place, nous avons pu récupérer quelques éléments via notre OAA, qui l'a vue et examinée 3 fois lors de leurs voyages avec des vidéos et des photos.
Les nourrices de l'orphelinat ont réalisé pour elle un petit cahier de vie, avec des empreintes, des petits dessins, des anecdotes de vie et des photos, qu'ils nous ont remis à son arrivée.
Sur le plan médical, après vérification des sérologies et des anticorps à la COCA tout était conforme à ce qui avait été donné par les autorités chinoises notamment sur les vaccins. Le reste ses particularités a été géré en France à son arrivée mais il n'y avait aucune urgence.
Difficile de savoir exactement ce qui avait été dit à notre fille ! Nous avions pu lui envoyer, après la validation de l'apparentement, un petit colis avec un album photo de notre famille sous titré en chinois, et un appareil photo jetable. Des photos de notre fille avec l'album ont été prises et ma fille est venue à notre rencontre avec son petit sac contenant tout ce que nous lui avions envoyé (dont le sac à dos).
- La rencontre ?
Le 24 mars 2014 à Canton, dans une salle des affaires familiales, au septième étage, avec les autres couples de notre groupe (même OAA). Une impatience fébrile... Les enfants arrivent mais se rendent dans une salle pour être changés, boire et préparer à notre rencontre. Je reste cachée derrière un pylône parce que je ne veux pas d'une première image volée, je veux voir ma fille arriver vers moi.
Elle arrive en dernier, minuscule petite fille qui tient fermement les mains de sa nounou à bout de bras, lumineuse, je la prends dans mes bras, elle pleure de surprise : nouveaux visages, nouvelles odeurs, que de changements !
Sa grande sœur tombe immédiatement sous le charme ; les premiers sourires, les premiers fous rires seront pour elle avec des jeux. Elle s'endormira rapidement, après une longue journée de premières fois sous nos yeux émerveillés.
J'ai un coup de foudre physique mais ma raison me retient, il faudra un mois pour que je lui avoue combien je l'aime...
- Les débuts ? La vie de famille ? Les difficultés ?
Les 48h premières heures sont compliquées pour la nourriture : elle ne veut rien goûter, mange quelques cuillères de congee (plat de base, bouillie de riz) mais je ne m'en inquiète pas, tout est nouveau. Elle ne boira jamais de lait, ni là-bas ni à notre retour ; intolérance ou absence d'habitude, on ne saura jamais ! On compense par d'autres apports de produits laitiers. !
Côté sommeil, elle est sereine. Elle aimera vite les rituels du soir : histoire, câlins, coucher avec doudou (son doudou du colis, et un petit coussin ramené de chine).
La grande sœur est aux petits soins mais tente de soustraire ses jouets les plus précieux. Elle prête avec beaucoup de plaisir ses peluches, tient dur comme fer à choisir une nouvelle robe pour sa sœur. Le moment le plus complice est l'heure du bain, ou on s'en donne à cœur joie !
Très décidée, elle nous donne vite ses préférences et son arrivée dans la famille se passe avec beaucoup de facilités. Seul le chat pourrait témoigner que caresser sans tirer les poils nécessite un apprentissage !
Difficile de laisser son petit bout pour faire la prise de sang nécessaire à la COCA puis plus tard à l'anesthésiste pour sa première intervention. Heureusement je peux vite la retrouver en salle de réveil. Je me souviens avoir eu un élan de jalousie de la voir dans les bras de l’infirmière en arrivant dans la salle de réveil... protectrice comme une lionne !
Difficile aussi, coté administratif pour l'inscription à la sécu, pour la carte d'identité et le passeport, difficile de supporter régulièrement des propos qui se veulent de l'humour mais voilent un racisme, difficile d’être remise en question sur ma maternité vu que j'ai une enfant attendue dans le ventre et une attendue dans le cœur (autant pour l'une que pour l'autre du coup)...
- Un souvenir marquant ?
Le trajet en bus de retour du bureau des affaires civiles, moins d'une heure après l'avoir rencontrée, notre fille sur mes genoux dans le bus, qui ouvrait ses grands yeux sur le monde en mouvement dehors : les arbres, les voitures, les gens, le bruit, la luminosité, tout l'émerveillait et elle semblait complétement subjuguée !

Nala

dimanche 1 novembre 2015

Mon enfant aux mains extraordinaires

Quand je rêvais de mon enfant, je rêvais de beaucoup de choses mais je n’avais pas imaginé devenir la maman d’un enfant aux mains extraordinaires. Pourtant, je n’ai pas eu de doute à la lecture de son dossier. La présentation comportait quelques photos et il semblait que son développement était correct pour son âge.
Depuis mon petit nuage, j’ai eu des doutes juste avant la rencontre. Est-ce que j’allais être déstabilisée par ses mains ? Est-ce que j’y serai effectivement indifférente ? La rencontre a vu mes craintes s’envoler en quelques battements de cils de mon enfant.

Au quotidien, nous n’avons aucune adaptation. Notre fille a la pince des deux côtés, elle saisit sans souci les objets, y compris les plus petits. Son examen clinique à la consultation de la COCA n’a révélé aucune autre atteinte d’organe. Il y a eu un rendez-vous avec un chirurgien pédiatrique spécialiste des mains. Un monsieur très doux, qui l'a examinée avec attention et qui a proposé une intervention pour libérer certaines brides, mais opérations non imposées. Nous avons fait le choix de lui accorder notre confiance.
Notre fille a été opérée deux fois avec des pansements fermés complètement pendant dix jours. Un peu stressant mais elle a été d’une patience extraordinaire. Après la chirurgie, elle a eu de la kinésithérapie, chez un kiné spécialisé pour l’enfant, pour aider les tissus à cicatriser sans fibrose, sans œdème et permettre une bonne mobilité. Aujourd’hui, elle n’a qu’un simple suivi sur le plan médical avec un rendez-vous par an auprès de son chirurgien.

Peu de gens remarquent sa différence, tellement notre fille vit une vie de petite fille simple. Parfois, certains regards pèsent sur ses mains... C'est à nous, ses parents, de la protéger des regards négatifs, de certaines réflexions irréfléchies et blessantes pour ses petites oreilles. Elle commence à percevoir sa différence mais, notre famille n’y prêtant pas d’attention particulière autre que celle attendue d’un parent en extase devant son enfant, elle ne semble pas en souffrance par rapport à cette particularité visible.
Son sourire est le meilleur ambassadeur pour témoigner de sa vie de petite fille... comme les autres !

Nala

Adoption : le choix des nations

A (re)voir, ce documentaire très intéressant diffusé il y a quelques jours sur Arte : une enquête, tournée en 2013, sur la dimension géopolitique de l'adoption internationale.

samedi 31 octobre 2015

Parler adoption

Voici une liste de groupes de discussion et de forums francophones autour de l'adoption.
Des lieux virtuels où vous pourrez trouver et apporter du soutien, des infos, du partage, ...
Il existe également de nombreux groupes anglophones, si vous êtes à l'aise avec l'anglais, ils se trouvent facilement à l'aide d'un moteur de recherche.
Concernant les groupes Yahoo, io et facebook : lisez bien la page d'accueil du groupe qui vous intéresse : certains restreignent l'accès aux postulants ayant déjà un dossier déposé dans le pays ou au moins un agrément déjà obtenu... et pour un certain nombre de groupes, il vous faudra répondre à un message de demande de présentation avant de pouvoir être accepté (messenger ou mail).
Cette liste a l'ambition d'être exhaustive. N'hésitez pas à nous signaler l'existence de forums qui ne seraient pas répertoriés ci-dessous, en nous laissant un commentaire ou en nous envoyant un mail.

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forums généralistes :
→ forum public EFA : forum.adoptionefa.org
→ forum "adoption" du site Doctissimo : forum.doctissimo.fr/grossesse-bebe/adoption/liste_sujet-1
→ Y! Adoption EFA : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/AdoptionEFA
→ f Adoption France : facebook.com/groups/195570117298253
→ Y! Adoption France : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/AdoptionFrance
→ f Adoption d'un Enfant : facebook.com/groups/770853386370134
→ Y! Coeur Adoption : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/CoeurAdoption
→ Y! Inégaux Adoption : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/inegauxadoption

enfants à besoins spécifiques :
→ Y! à particularités : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/aparticularites
→ Y! Adoption EFA - santé : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoptionefa-sante
→ Y! adopter un grand : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adopter-un-grand
→ Y! adoption d'une fratrie : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoption_dune_fratrie
→ Y! Hépatite B et adoption : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/Hepbadopt

profils particuliers :
→ Y! adopter en solo : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoptionensolo
→ .io adopter en solo : groups.io/g/adoptionensolo
→ Y! adoption solodarités : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoptionsolodarites
→ Y! adoption expatriés : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoptionexpatries
→ Y! d'ici et d'ailleurs (enfants bios + adoptés) : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/dicietdailleurs

post-adoption :
→ Y! adoption - un lien se tisse : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/Adoption-un_lien_se_tisse
→ f parentalité adoptive et bienveillante : facebook.com/groups/1740586386238221/

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groupes de discussion par pays :

FRANCE
→ Y! Adoption Pupille : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoptionpupille 

ADOPTION INTERNATIONALE
→ f Adoption Internationale : facebook.com/groups/21264070040

AFRIQUE
→ Y! Adoption Afrique : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/AdoptionAfrique
Bénin

→ Y! Adoption Bénin : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoptionbenin
Burkina Faso
→ Y! Adoption Burkina Faso : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/Adoption_Burkina_Faso
Cap Vert
→ Y! Adoption au Cap Vert : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoption_au_cap_vert
Ethiopie
→ Y! Adoption Ethiopie : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/AdoptionEthiopie
→ f Adoption Ethiopie : facebook.com/groups/1555693924646824/
Guinée
→ Y! Nos enfants de Guinée : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/collectif-nosenfantsdeguinee
Madagascar

→ Y! Adoption Madagascar : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoptionMadagascar
→ f Adopter à Madagascar : www.facebook.com/groups/1708802389134777/
Rwanda
→ Y! Adoption Rwanda : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoption-rwanda
Sénégal

→ Y! Adoption Sénégal : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoptionsenegal
Tunisie
→ f Enfance et familles d'adoption en Tunisie : facebook.com/groups/Adoptiontunisie/
→ f L'adoption en Tunisie : facebook.com/groups/1646831728929885/

Pays KAFALA :
Algérie
→ f procedure kafala en Algérie : facebook.com/groups/1822818981271901/
→ f kafala (adoption en algerie) : facebook.com/groups/104615326738953/

Maroc
→ f L'adoption au Maroc dit Kafala : facebook.com/groups/345110995530156/ 


AMÉRIQUE
→ Y! Adoption Amérique Latine : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoption_amerique_latine
Brésil
→ Y! Adoption Brésil : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/AdoptionBresil
→ f Adoptants Brésil, Portugal et Cap Vert : facebook.com/groups/adoptionbresil
Colombie
→ Y! Adoption Colombie : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/AdoptionColombie
→ f Adoption en Colombie : www.facebook.com/groups/13171593959/
Haïti
→ Y! Groupe Adoption Haïti : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/groupeadoptionHaiti
→ Y! Adoption Enfants Haïti : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/AdoptionEnfantsHaiti 

ASIE
Cambodge
→ Y! Cambodge Adoption : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/CambodgeAdoption
Chine
→ Y! Adopter En Chine : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/AdopterEnChine
→ f Adoptants En Chine : facebook.com/groups/adopterenchine
Inde
→ Y! Esprit Inde : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/esprit_inde
Kazakhstan
→ Y! Adoption Kazakhstan : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/AdoptionKazakh
Népal
→ Y! Groupe Népal : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/groupenepal
Philippines
→ f Adoption aux Philippines : facebook.com/groups/598182186949659
→ Y! Adoption Philippines : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoption_Philippines
→ Y! PAEPAMA (Philippines) : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/PAEPAMA
Sri Lanka
→ Y! Adopter au Sri Lanka : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/enfant-sri-lanka
Thaïlande
→ Y! Adoption Thaïlande : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/Adoption-thailande
Vietnam
→ f Adoption Vietnam : facebook.com/groups/498809910137833
→ Y! Bouilles Vietnam : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/bouilles_vietnam
→ Y! Coeur Vietnam : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/CoeurVietnam
→ .io Coeur Vietnam : groups.io/g/CoeurVietnam
→ f Adoption Vietnam EBS : facebook.com/groups/819316111499646/ 

EUROPE DE L'EST
Lettonie
→ Y! Adoption en Lettonie : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/ADOPTIONENLETTONIE
Lituanie
→ Y! Adoption Lituanie : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoptionlituanie
Russie
→ Y! Adopter en Russie : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adopterenrussie
→ Y! Adoption Russie : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/Adoption-Russie
→ Y! Post-Adoption Russie : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/Post_Adoption-Russie
→ Y! Adoption éthique en Russie : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/AdoptionEthiqueENRUSSIE
Ukraine
→ Y! Adoption Ukraine : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoptionUKRAINE
→ f Adoption en Ukraine : facebook.com/groups/767342170017851 

AUTRES
→ Y! Petits Pays d'Adoption : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/petits_pays_d_adoption
Polynésie Française
→ Y! Adoption en Polynésie Française : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adoptionenpf
→ Y! Adopter Polynésie : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/adopterpolynesie
→ Y! Familles Fa'a'mu : fr.groups.yahoo.com/neo/groups/familles-faaamu
→ f Fa'a'amu : Enfants adoptés de Polynésie : facebook.com/groups/567686916721107

mardi 27 octobre 2015

Chercher un chemin

Vous avez enfin obtenu le précieux sésame, vous avez passé avec succès le 1er niveau de ce voyage en Adoptie : vous avez reçu votre agrément !
Maintenant c'est un peu la panique... Parce qu'il n'y a plus de rendez-vous pour rythmer votre projet, c'est un peu le saut dans le vide.

Une fois l'agrément obtenu, plusieurs voies sont possibles :

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

I - Adopter en France

1) Conseils Généraux

Si votre projet est d'adopter un enfant jeune et sans problème de santé, il vous faut vérifier auprès de votre Conseil Général si vous êtes éligibles pour l'adoption d'un enfant pupille de l'Etat. En effet, chaque département impose ses propres critères. La grande majorité ne sélectionnera que les couples hétéros mariés, sans enfant au foyer, et avec une limite d'âge à ne pas dépasser (35 ans, 40 ans...). Ces critères sont souvent annoncés dès le début de la démarche d'agrément, lors de la réunion d'information.
Dans la plupart des départements, les dossiers des postulants passent en Conseil de Famille par ordre chronologique. Lors d'un Conseil de Famille réuni pour choisir des parents pour un pupille adoptable, les membres doivent alors choisir, souvent parmi 3 couples postulants, celui qui semble le plus adapté à l'enfant. Les postulants sont choisis sur dossier, d'où l'importance des rapports psychologique et social qui ont été rédigés pour l'agrément... Et également, l'importance de garder contact avec l'ASE, d'être acteur de son projet, de participer aux réunions que proposent votre ASE et les associations (EFA notamment).
L'agrément ayant une valeur nationale, il est possible de contacter d'autres départements pour y déposer une candidature. Toutefois, pour un projet "restreint", c'est inutile : tous les Conseils Généraux ont bien plus de dossiers de postulants que de pupilles adoptables...

Dans le cas de projets tournés vers des enfants à besoins spécifiques, certains Conseils Généraux peuvent lancer des appels aux autres départements ou accepter des candidatures spontanées de personnes agrémentées dans un autre département. Ils peuvent également faire part de ces recherches à des OAA oeuvrant en France, ou à des associations spécifiques.

2) OAA

Quelques OAAs en France peuvent proposer des enfants pupilles de l'Etat. Ils sont habilités à aider les femmes avant et après la naissance dans leur choix de confier leurs enfants, de prendre en charge ces enfants et de leur trouver une famille.
Certains se sont "spécialisés" dans l'adoption d'enfants à besoins spécifiques, notamment porteurs d'une trisomie 21.
→ Site de la FFOAA : liste des OAA habilités à confier des enfants nés en France : lien

3) ERF, ORCA et ORCAN

ERF : Enfants en Recherche de Famille : lien
ORCA : Organisation Régionale de Concertation sur l'Adoption : lien
ORCAN : Organisation Régionale de Concertation sur l'Adoption en Normandie : lien
Ce ne sont pas des OAA mais des organismes qui s'efforcent de trouver des parents à des enfants pupilles ayant des particularités importantes : enfants grands, fratries, particularités médicales.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

II - Adopter à l'étranger

1) OAA

OAA = Organisme Autorisé pour l'Adoption
Les OAA sont des associations privées, fondées, pour un grand nombre d'entre elles, par des parents adoptifs soucieux de trouver des familles aux enfants recueillis dans les orphelinats qu'ils ont croisés dans leurs parcours.
→ Liste des OAA : lien
Chaque OAA est autorisé à exercer dans certains départements, et habilité pour certains pays d'origine.

Une fois l'agrément obtenu, les postulants peuvent envoyer leur candidature aux OAA : lettre de motivation explicitant le projet (ouverture), copie de l'agrément et de la notice, copie des rapports, photos... N'hésitez pas à chercher des informations sur chaque OAA avant d'envoyer votre candidature : visitez leur site (certains y précisent les documents nécessaires pour une candidature), passez-leur un coup de fil, discutez avec des adoptants qui sont passés par eux récemment...
Ce sont les OAA qui choisissent les candidats qu'ils acceptent d'accompagner. Les élus sont rares et concernent, de plus en plus souvent, des postulants ayant un projet ouvert.
Chaque OAA a son mode de fonctionnement propre : réunion d'information, questionnaire relatif au profil et au projet des candidats, rencontre avec une famille référente, entretien avec un psychologue, ...
En cas de refus, certains OAA justifieront, d'autres non. Il est parfois nécessaire de relancer plusieurs fois les OAA pour avoir un entretien ou une demande de renseignement complémentaire. Ce n'est qu'une fois le Protocole de Mise en Relation (PMR) signé que l'acceptation par l'OAA est définitive... Mais rien ne peut garantir avec certitude l'issue de la procédure à ce stade.

A noter que plusieurs OAA peuvent vous accompagner pour un projet d'enfants à besoins spécifiques et participer à des procédures dites en flux inversé : une pré-proposition est faite aux postulants avant l'envoi de leur dossier dans le pays d'origine.

2) AFA

AFA = Agence Française de l'Adoption
C'est une agence publique ayant pour mission d'aider et d'accompagner des candidats dans leurs projets d'adoption.
lien
Contrairement aux OAA, l'AFA ne peut sélectionner les candidatures que selon les critères imposés par les pays d'origine.

Pour un projet d'enfant jeune et en bonne santé, la plupart des pays fonctionnent par quota : ils lancent des appels à candidatures sur des temps données, par l'intermédiaire de l'AFA. Il faut donc surveiller le site de l'AFA, et, lors d'un "appel à dossier", préparer les documents demandés et les envoyer à la date indiquée... et espérer figurer parmi les élus.

Pour un projet d'enfants à besoins spécifiques, plusieurs pistes sont possibles : certains pays acceptent les dépôts de dossier (uniquement pour des enfants grands ou porteurs de pathologies importantes) ; d'autres fonctionnent en flux inversé : l'AFA pourra proposer un dossier d'enfant aux postulants en tout-début de démarches, et si les postulants acceptent cette proposition, ils doivent alors envoyer leur dossier dans le pays d'origine de l'enfant.

3) démarche individuelle

Démarche individuelle = procédure non accompagnée par un opérateur privé ou public.
Peu de pays l'acceptent encore, du fait de la ratification de la Convention de la Haye.
Il s'agit de trouver un contact au sein d'un pays : un avocat, un responsable d'orphelinat, un intermédiaire, pour réaliser une démarche dans le pays. Il est conseillé de contacter des adoptants ayant pu aboutir récemment dans le pays avant de commencer toute démarche.
→ La liste des pays encore ouverts à l'adoption internationale est disponible sur le site de la Mission Adoption Internationale : lien. A vous de les consulter pour vérifier quels pays sont encore accessibles en démarche individuelle...

Cas particuliers :

Polynésie Française : la "circulation d'enfants", appelée fa’a’amu, est une pratique culturelle de cette Collectivité d'Outre-Mer.
Il est possible qu'un couple de métropolitains soit choisi par une femme enceinte désireuse de leur donner son bébé. Ainsi, le bébé peut être accueilli dès sa naissance. D'abord dans le cadre d'une délégation d'autorité parentale pendant 2 ans, puis, si cela est confirmé par les parents biologiques, cet accueil pourra se transformer en adoption.
lien

Maroc et Algérie : Les pays de droit coranique ne permettent pas l'adoption telle que la France l'entend, c'est à dire la création d'un lien de filiation. Il existe un "recueil légal", appelé Kafala, assimilé à une tutelle.
La MAI refuse de délivrer des visas "adoption" pour les enfants recueillis par Kafala. En revanche, un enfant accueilli en France depuis 5 ans peut demander la nationalité française, et ensuite être adopté au sens du droit français.
Certains départements sont particulièrement réticents à accorder des agréments aux candidats qui ont l'intention d'accueillir un enfant par ce biais.
→ Site de l'APAERK (Association de Parents Adoptifs d'Enfants Recueillis par Kafala) : lien


mardi 13 octobre 2015

EBS // Syndrome des Brides Amniotiques

Zoom sur les brides amniotiques

Qu'est-ce que c'est ?

Généralement, c'est une ou plusieurs malformations au niveau des membres ou des extrémités (doigts, orteils).

Lors de grossesse, il peut arriver que des bandes se forment dans l'utérus et y flottent. Le foetus peut alors être comme pris dans une "toile d’araignée", avec, lors de la croissance des membres, la possibilité que ceux-ci soient emprisonnés dans les brides... Ce qui a pour conséquence un manque de sang à l’extrémité.

Le fœtus peut alors perdre une phalange, un doigt, un membre en entier, ou garder des cicatrises annulaires, comme s'il portait des "bagues trop serrées" au niveau des membres ou des doigts.

Ces anomalies concernent environ 1 à 4 naissances sur 100 000.

Une prise en charge in utero peut être proposée pour libérer les brides. En Adoptie, le suivi médical des grossesses étant limité voire inexistant, ce constat est souvent fait à la naissance.

Il existe quelques formes de brides amniotiques associées à des syndromes génétiques, l’enfant peut alors présenter d’autres malformations.

Quelle prise en charge ?

Elle est variable selon l'atteinte :
- une simple surveillance,
- une libération chirurgicale des cicatrices annulaires, afin de permettre une bonne croissance du membre,
- une prise en charge chirurgicale des malformations (par exemple séparation de 2 doigts collés ensemble), puis de la kinésithérapie post-opératoire
- si le membre est touché assez haut, l’enfant peut avoir besoin d’une prothèse.

Au quotidien ?

Là aussi, la répercussion de cette pathologie sur la vie quotidienne est très variable.
Si les brides amniotiques n'ont eu que des conséquences esthétiques, aucune adaptation n'est nécessaire et le suivi médical sera très léger.
Dans certains cas, le suivi médical peut être plus lourd, avec de la chirurgie, de la kinésithérapie post-opératoire... d'où la nécessité de se rendre disponible pour accompagner son enfant.
Dans le cas où un membre inférieur est amputé, une adaptation du logement peut être nécessaire.

Cette particularité étant une "différence visible", il faut pouvoir faire avec les regards, remarques et questions de l'entourage. Pour les parents, il faudra, jusqu'à ce que l'enfant en soit capable et se sente capable, expliquer cette pathologie et ces conséquences.
Le regard des autres sur les malformations visibles peut être très pesant et il faut pouvoir en protéger l'enfant. Il faut alors expliquer que l'enfant est né comme cela, qu'il n'en ressent pas forcement de douleurs, et qu'il peut avoir besoin de certaines adaptations... ou contraire qu'il n'y a pas d'adaptation et que l'enfant doit pouvoir jouer avec les autres enfants sans être mis à l'écart !
Pour la scolarité, il peut y avoir besoin d'un Projet d’Accueil Individualisé pour pouvoir faire les adaptations nécessaires à l'enfant. Il est de toute façon souhaitable d'en discuter avec les enseignants des l'inscription à l'école, ainsi qu'en amont préparer la rentrée avec les professionnels de santé prenant en charge l'enfant.

mercredi 7 octobre 2015

Une adoption 1

Dans cette rubrique, nous vous proposons de retrouver régulièrement le témoignage d'une maman ou d'un papa adoptant sur son parcours, son chemin vers son enfant et sur leur adaptation commune...
- Année de l'adoption ?
2007
- Quel pays ?
Chine
- Age de l'enfant à son arrivée ?
14 mois
- Votre profil ? Votre projet ?
Tous les deux 29 ans au moment du début des démarches, avec une stérilité de mon côté (ovariectomie bilatérale à 22 ans). Dès que j'ai commencé à me renseigner sur l'adoption (après une série de coïncidences heureuses sur le sujet autour de nous...), j'ai su que c'était par ce biais que nous serions parents... Nous envisagions donc dès lors uniquement cette voie pour devenir parents d'un enfant, d'où qu'il vienne et quel qu'il soit, le plus jeune possible...
- L'agrément, les OAA, l'apparentement ?
Le premier courrier est parti en juin 2004 et nous avons assisté à la réunion d'information en juillet. Il y avait seulement un autre couple (déjà parents biologiques) et une femme célibataire d'un certain âge qui envisageait une adoption infra-familiale (une fillette de Chine). Nous sommes repartis avec le dossier sous le bras, les yeux plein d'étoiles (enfin, surtout moi, mon mari était beaucoup plus prudent)
Nous avons obtenu notre agrément en 7 mois, à la fin de l'hiver, pour "un enfant ou une fratrie, pupille de l’État ou étranger" et avons rédigé nos courriers dans la foulée à une douzaine d'OAA. Nous avons eu trois réponses positives nous invitant à un retour de questionnaire et puis à une rencontre. C'est un OAA pour la Chine qui nous acceptât définitivement le premier. Notre dossier, minutieusement préparé, fut envoyé en Chine le 22 août et enregistré en Chine le 2 septembre suivant (nous ne devions connaître notre LID que des mois plus tard). Ce fut juste à cette période (en réalité à partir du mois d'octobre 2005) que les délais en Chine commencèrent à augmenter petit à petit. Au moment où notre dossier fut envoyé, les délais étaient de 6-7 mois à peine entre la LID et la l'apparentement en "matching room". A partir de ce mois d'octobre 2005, le nombre de jours traités a commencé par être divisé par deux, puis par beaucoup (beaucoup) plus. Au final, nous n'avons attendu "que" 15 mois, mais ce furent les 15 plus longs mois de mon existence.
Le jeudi 30 novembre 2006 à 15h30, je reçus le coup de fil de notre OAA, alors que j'étais au travail. Tous ces mois à préparer les questions que j'aurais à poser, et rien ne me vint à part "oui..., merci..., d'accord...". Une petite fille de 12 mois et demi portant le prénom du Bonheur nous attendait à la croisée des provinces du Hubei, du Jiangxi et du Hunan...
- Quelle prise en charge de l'enfant sur place ? (accueil, prise en charge médicale, préparation à l'adoption...)
Notre petite puce était en famille d'accueil depuis sa naissance. Famille avec laquelle nous n'avons pas eu le droit d'avoir de contact (mais que nous avons retrouvé ensuite via Internet). Elle était seulement amenée à l'orphelinat une fois par mois pour le suivi médical. Tous les enfants de l'orphelinat étaient en famille d'accueil et toutes les petites filles de notre groupe (nous étions 7 familles) étaient très éveillées.
Le dossier médical était ultra complet. Quant à la préparation à l'adoption, je n'ai pas beaucoup d'informations sinon qu'à priori, les petites avaient été sorties des familles d'accueil environ 3 semaines avant la rencontre.
- La rencontre ?
Elle a eu lieu dans l'hôtel où nous résidions à Wuhan, à 10h du matin. Nous étions arrivés l'avant veille. Les petites avaient du être levées tôt et venaient de faire 3 heures de bus. Beaucoup de fatigue... Après quelques premiers pleurs, ce fut de grands sourires, depuis l'ascenseur jusqu'à la chambre 1206 et son petit lit... Et puis un gros dodo. Et encore des sourires... Cette rencontre et ce séjour de 15 jours en Chine, ce fut un arc-en-ciel, une adoption ultra facile et idéale, une adoptation idyllique.
- Les débuts ? La vie de famille ? Les difficultés ?
Difficultés à trouver ses marques bien sûr au début. Déjà à sortir de notre bulle à trois -construite pendant nos deux semaines en Chine-. Difficultés pour moi à accepter qu'on me nomme la "maman" de cette enfant, à prendre confiance en moi et à me sentir légitime en tant que maman. Difficultés à gérer les grands-parents. Difficultés pour elle au niveau du sommeil (encore aujourd'hui, à 9 ans 3/4, la séparation le soir ne se fait pas sans mal...). A part ça, un bonheur de tous les jours... C'est une adorable enfant...
- Un souvenir marquant ?
Le premier soir à 18h, lorsque notre miss a commencé à nous faire une énorme crise de pleurs, sans que rien ne puisse la calmer. Avant de finir par s'effondrer d'épuisement à 19h et de faire un dodo jusqu'à 7h du matin le lendemain, sans interruption. L'émotion, le trajet, la fatigue accumulés. Et une première angoisse de parents de ne pas arriver à soulager cette crise...
Tartine

jeudi 1 octobre 2015

Construire son projet

Nous avons créé ce blog avec l'idée d'aborder divers sujets autour de l'adoption, et plus précisément les "besoins spécifiques".
Pour ceux qui ne le sauraient pas, voici la situation actuelle : beaucoup de pays se sont fermés à l'adoption internationale, d'autres ne proposent plus que des enfants grands ou porteurs d'une spécificité médicale. Les pays dans lesquels il est encore possible d'adopter un enfant jeune et en bonne santé sont très rares, et les postulants ayant un tel projet ont beaucoup de mal à le voir aboutir.
Pour ceux qui correspondent aux critères imposés par leur CG, attendre qu'un pupille de l’État leur soit proposé devient parfois une alternative plus rapide et plus certaine que se lancer dans une démarche à l'international, alors qu'il faut souvent passer un deuxième agrément, le premier devenant caduc au bout de 5 ans.
Ainsi, demander un agrément pour un enfant porteur d'une particularité de santé, ou ouvert sur la tranche d'âge, devient petit à petit la norme.
Le danger, dans cette démarche d'élargissement du projet, est justement que l'enfant qui arrive soit trop loin de l'enfant qu'on espère, dont on rêve, depuis le début de la démarche. C'est pourquoi il est nécessaire d'être vraiment prêts, vraiment partants, pour accueillir cet enfant tel qu'il arrivera. Il faut pouvoir le trouver parfait en tout point !
Adopter, c'est déjà choisir de relever un défi. Y ajouter une ouverture à des problèmes de santé, et/ou faire le choix d'accueillir un enfant déjà grand, ce n'est pas anodin...




On appelle Enfants à Besoins Spécifiques tous les enfants qui présentent une ou des particularités qui les rendent plus difficilement adoptables qu'un enfant jeune et en bonne santé.
~~~~ Enfants grands ~~~~
L'âge à partir duquel on considère qu'un enfant est "grand" varie, et a tendance à augmenter, de nos jours où il y a de moins en moins d'enfants en bas âge proposés à l'adoption internationale.
Selon les pays et les OAA, "enfant grand" peut donc vouloir dire "enfant âgé de plus de 6, 7, 8, 9 ans"...
~~~~ Fratries ~~~~
Un projet d'adoption d'une fratrie va de pair avec une ouverture sur l'âge. Il est illusoire de penser adopter une fratrie de 2 enfants de moins de 3 ans, ou même de moins de 5 ans.
Un projet pour une fratrie de 2 enfants n'est pas vraiment considéré comme un projet "ouvert" car c'est relativement courant, à moins d'être également très ouverts sur l'âge. En revanche, les fratries de 3 enfants et plus sont considérées comme "à besoins spécifiques".
~~~~ Problèmes de santé ~~~~
Pendant la démarche d'agrément, cette question sera abordée. Contrairement à ce que nous entendons parfois, s'ouvrir à des particularités de santé ne signifie pas s'ouvrir à tout ! Au contraire, il est important de délimiter son projet. La notice jointe à l'agrément pourra être plus précise qu'un simple "particularités acceptées", voire lister certains besoins spéciaux.
Nous n'avons pas prévu une liste exhaustive, bien entendu ! Mais voilà quelques idées d'ouvertures qui peuvent être pensées :
- inconnues de développement : grande prématurité, Syndrome d'Alcoolisation Foetale, retard de croissance intra-utérin (RCIU), retard de développement inexpliqué, ...
- particularités opérables : fente labio-palatine, pieds bots, doigts palmés ou autres malformations de membres, cardiopathies de degrés variables, malformations digestives, anomalies génitales, ...
- différence physique non réversible : nanisme, albinisme, agénésie d'un ou plusieurs membres ou partie de membre, atrésie de l'oreille, ...
- handicap moteur : paralysie (séquelle de Spina Bifida par exemple), infirmité motrice cérébrale, ...
- maladie chronique : hépatite B, VIH, drépanocytose, thalassémie, diabète, asthme, épilepsie, ...
- handicap sensoriel : surdité, cécité (partielle ou totale)
- handicap mental : principalement la trisomie 21, mais pas seulement
~~~~ Passé de l'enfant ~~~~
- maltraitance
- abus sexuel
- histoire familiale lourde




Quelques questions à se poser pour réfléchir à ces différents besoins spécifiques :
- Un enfant atteint par cette pathologie, pourrais-je l'aimer inconditionnellement et le faire devenir pleinement MON enfant ?
C'est la question la plus importante : se forcer à accepter un problème de santé que l'on juge trop lourd, qu'on ne "sent" pas, pourrait avoir des répercussions très néfastes sur l'attachement futur à l'enfant qui arriverait...
- Que suis-je capable de gérer au quotidien et de "faire subir" à mon enfant ?
Une prise de traitement quotidienne ? Des opérations ? Une stimulation poussée ? Plusieurs rendez-vous par mois pendant plusieurs années auprès de différents spécialistes ? Un établissement scolaire adapté ?
- Ai-je vraiment conscience de ce que ça représente comme complications au quotidien ?
En plus du fait qu'être parents d'un enfant de plus, ça simplifie rarement la vie...
Avons-nous un accès facile aux soins et suivi nécessaires ? Hôpital, médecin spécialiste, kiné, orthophoniste, école adaptée, ...
Ma maison est-elle adaptable, en cas de handicap moteur ?
- Quelles sont mes attentes en terme d'autonomie ?
Suis-je à l'aise avec l'idée que mon enfant, à l'âge adulte, ne pourra peut-être pas exercer un métier, être indépendant ?
- Mes épaules sont-elles assez solides pour supporter le regard des autres ?
Si mon enfant est porteur d'une particularité visible, il n'échappera pas aux regards, remarques, questions, parfois aux moqueries… Il devra les supporter même s'il n'était pas mon enfant, bien sûr… mais moi, cela me paraît-il surmontable en tant que parent ?
- Et la famille élargie ?
Bien sûr, ce n'est pas le projet des futurs grands-parents, mais, même s'il ne faut pas "leur demander leur avis", il est important de réfléchir à la répercussion que peut avoir l'arrivée d'un petit-enfant "différent" et les préparer si on le trouve nécessaire. Les rassurer sur le fait que oui, c'est vraiment ce qu'on veut, et oui, on sait où on met les pieds !
NB : il peut exister des réunions ou sorties destinées plus particulièrement à la famille élargie, renseignez-vous auprès des associations, notamment l'asso EFA de votre département.
Et s'il y a déjà des enfants au foyer : quel impact à court et à long terme ?




Comment se renseigner sur les différentes pathologies ?
votre médecin généraliste ou pédiatre... attention cependant, certains médecins ne sont absolument pas au fait de l'adoption internationale et pourraient être excessivement alarmants.
COCA : Consultation Orientation et Conseil en Adoption
→ rdv avec un spécialiste, si on s'oriente plus spécifiquement vers une pathologie en particulier
→ sur internet : sites médicaux et groupes de discussion, notamment "EFA-santé" et "à particularités"
réunions organisées par l'AFA (réservées aux postulants déjà titulaires d'un agrément) et les OAA (parfois ouvertes aux postulants en cours d'agrément)
réunions organisées par l'association EFA de votre département ou des départements limitrophes : tenez-vous informés !



dimanche 27 septembre 2015

L'attente

L’attente, le mot qui tourne, retourne, prend ses aises en Adoptie...
En général accompagné du mot patience. Non pas qu’on y arrive, mais qu’il faut s’y résoudre.
Après la motivation et le rythme des rendez-vous de l’agrément, la course aux documents pour les OAA, l’AFA, et autres démarches, vient le moment ou le soufflé retombe.
Et il faut attendre.

Comment vivre au quotidien quand son cœur et son cerveau ne pense qu’à un coup de fil ou une lettre ?
Comment gérer une attente dont on ne connait jamais la date de fin ? Qui va s’éterniser, nous faire craquer, nous faire nous remettre en question, « mais pourquoi ? », « Est-ce que mon enfant est né ? », mais aussi rêver. De l’appel, de la rencontre, de prénom, de bleu ou de rose.
Les montagnes russes émotionnelles.

La grossesse de cœur engendre des maux, et beaucoup de mots pensés. Beaucoup (tous ?) ont besoin d’un exutoire.
Blog, réunion de postulants, groupe de parole, meilleurs amis. Pourtant ce n’est pas un sujet facile à amener en société. Beaucoup sont ignares du monde de l’Adoptie, pas forcément par mépris mais par raccourci : « mais il y a tellement d’enfants malheureux dans le monde ! ». Oui, mais tous ne sont pas adoptables. Oui, mais une procédure respectueuse du droit de l’enfant est la pierre fondatrice nécessaire à une démarche d’adoption.
Certains en parleront à leurs familles, pour découvrir des paroles blessantes, ou pour finir par ne plus supporter les questions pressantes : « ah, mais ce n’est pas bientôt fini, cette attente ? ».
D’autres prendront le parti de garder pour soi les démarches et avancées (ou reculées aussi) mais n’auront donc pas toujours d’oreilles pour parler de ce projet qui brûle les tripes.

Et puis, il faut vivre, ou survivre, être heureux, malheureux (merci Balavoine) aussi parce qu’il est impossible de figer le temps, de vivre en autarcie.
Il faut mettre des sous de côté pour le projet, des jours de repos... Autant de petits plaisirs dont il est parfois dur de se priver, quand on ne sait pas la date de fin de cette fichue attente !

Ici, là-bas, maintenant, demain, après-demain... Le temps et l’espace prennent de drôles de convenances en Adoptie, revenant inlassablement à la notion d’attente.

Ce n’est pas un cri, ce n’est pas une fatalité, c’est aussi ça la vie en Adoptie : attendre.

Nala

mardi 22 septembre 2015

L'agrément : les étapes

Un billet technique, pour aborder les démarches d'agrément.

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1. Premier contact
Ecrire une lettre simple, demandant un agrément pour l’adoption d’un enfant auprès de son conseil général, l’envoi en lettre simple suffit.

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2. Réunion d'information, dossier et évaluations
En retour, vous recevrez une convocation à une réunion d’information au cours de laquelle vous sera remis un dossier à remplir avec compléments d’informations (extrait de casier judiciaire, certificat médical, avis d’imposition, etc.) pour valider cette demande d’agrément. Certains CG ont des dossiers téléchargeables sur leur site Internet, et certains CG enfin l’envoient après la réunion. A cette réunion, une feuille de présence sera à signer.

Le dossier est à renvoyer en recommandé avec AR, la date de réception faisant foi pour le début de la procédure. A partir de cette date, normalement le CG a neuf mois pour instruire votre demande, avec au moins deux évaluations : une évaluation sociale et une évaluation psychologique.

2.1. L’évaluation psychologique :
Chaque CG a un fonctionnement propre, l’évaluation psychologique peut être réalisée par un psychiatre assermenté, par un psychologue du département de l’ASE ou par un psychologue assermenté.
Les couples sont en général reçus ensemble et parfois séparément. S’il y a des enfants au foyer, la personne peut demander à les évaluer.

Les entretiens aborderont :
- La construction de la famille
- L’histoire de chaque parent, leur enfance notamment
- Le désir d’enfant : comment en est-on arrivé à penser à l’adoption (deuil d’un enfant, stérilité, couples déjà parents souhaitant accueillir un enfant par adoption, etc.)
- Le deuil de l’enfant biologique
- La préparation à l’accueil d’un enfant et leur préparation à la parentalité adoptive
- Leurs capacités psychologiques à aborder les possibles problèmes spécifiques à l’adoption d’un enfant adopté, troubles de l’attachement, adolescence difficile, questions sur leurs origines, ...
- L’aide potentielle de l’entourage ou de professionnels en cas de besoin

2.2. L’évaluation sociale :
Elle sera réalisée par des travailleurs sociaux du CG qui ont en général une formation d’assistant social ou d'éducateur spécialisé.

Les entretiens porteront sur :
- La construction de la famille, si couples, mariage ou vie maritale,
- Les finances du foyer pour savoir si cela peut couvrir les besoins d’un enfant
- le logement de la famille pour savoir si celui-ci est adéquat à l’accueil d’un enfant
- L’histoire familiale, personnelle et professionnelle de chaque membre du foyer,
- La préparation à la parentalité adoptive,
- Les possibilités de présence des parents après l’arrivée de l’enfant au foyer : congé parental, diminution du temps de travail, etc.
-le projet d’adoption en lui-même (âge, fratrie ou non, ouvertures diverses ethnie particularités médicales…)

2.3. Les rapports :
A l’issue de ces entretiens sont rédigés des rapports qui seront relus avant le passage en commission par les candidats à l’agrément. Généralement on est convoqué pour lire les rapports ou on nous informe par courrier de téléphoner pour prendre un rendez-vous pour aller les lire au CG. Ce point est essentiel. Lors de cette dernière relecture, les futurs parents peuvent ajouter des précisions, voire reprendre un propos qu’ils trouvent mal retranscrit.
Le travailleur social et le psychologue concluent leurs rapports respectifs par un avis favorable, défavorable ou réservés (par exemple pour demande de complément de bilan) à la demande du ou des postulants.

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3. Le passage en commission
La commission peut se réunir de façon fixe tous les mois dans certains départements et de façon plus ponctuelle dans de petits départements. Les membres de la commission d'agrément émettent un avis concernant la demande des postulants, en fonction des rapports lus en commission, et c'est le président du Conseil Général qui accorde ou non l’agrément.
Les personnes sollicitant l’agrément peuvent être présentes et s’exprimer lors de cette commission. A noter que des rapports défavorables ne conduisent pas obligatoirement à un refus d’agrément mais sont très difficiles à utiliser ensuite, notamment en cas de projet d’adoption internationale.
Il est possible, à cette étape, de demander à ne pas passer en commission si les rapports sont négatifs et/ou ne représentent pas les propos tenus en entretien et ne reflètent pas votre projet. Dans ce cas vous pouvez demander à être réévalués par d’autres personnes (psy, et/ou AS).
Il est conseillé de ne pas passer en commission en cas de rapports négatifs mais de demander une réévaluation du projet, pour ne pas risquer un agrément inutilisable ou ne pas risquer un refus.

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4. L’agrément
La réponse de cette commission est transmise selon les CG par courrier en recommandé avec AR au demandeur ou en lettre simple.

l’agrément comporte une notice précisant les conditions d’application de cet agrément :
- nombre d'enfants
- tranche d'âge : « Enfant de tel âge à tel âge » ou « Enfant né avant le … » ou « de moins de X ans »
- origine : « pupille de l'Etat ou d'origine étrangère », pour les candidats les plus ouverts
- besoins spécifiques

En cas de refus d’agrément, une nouvelle demande pourra être effectuée en France, 30 mois plus tard.
Il est toutefois possible de déposer une demande de recours gracieux auprès du président du Conseil Général, ou une demande de recours contentieux auprès d'un juge

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5. Quelques précisions

5.1. Les particularités de santé :
Aujourd’hui, nombre de postulants s’ouvrent à des enfants dits "à particularités", qu’il s’agisse de particularités médicales, d’un âge avancé ou avec une histoire lourde.
Cette ouverture doit être précisée pour certains pays de façon claire dans la notice. Attention toutefois à ne pas libeller une notice trop fermée. Par exemple « enfant de moins de 3 ans avec particularité physique » alors qu’on est ouvert aux hépatites. Les pays d’origine des enfants peuvent prendre au mot les notices et refuser l’apparentement de certains dossiers.

5.2. La préparation à la parentalité adoptive :
Cette préparation est propre à chacun mais doit témoigner d’un investissement de la part du/des postulants que ce soit par des lectures, des visionnages de films et documentaires, des rencontres d’adoptants, de parents adoptifs et d’enfants adoptés.

5.3. Quelques liens utiles :
- adoption.gouv.fr : les étapes de ma demande
- le site d'EFA = Enfance et Familles d'Adoption

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jeudi 17 septembre 2015

La belle aventure

Voilà, nous nous sommes décidés. Décidés à plonger dans l’aventure. Et c’est là que tout commence, dans une salle du conseil général. Il y a des couples, des femmes ou hommes célibataires, des mariés, des concubins, etc. Et parmi tous ces gens, il y a nous. Notre parcours PMA a été aussi rapide qu’un soufflé qui dégonfle en sortant du four. Souvent, on se retrouve ici après (ou pendant) un parcours PMA chaotique, parfois c’est vécu comme étant l’ultime chance de devenir parents, etc. Parfois, l’envie d’adopter arrive après une parentalité biologique. Bref, il y a autant de raisons que de postulants. Un seul désir nous réunit aujourd’hui : fonder ou agrandir sa famille par le biais de l’adoption.

Avant tout, cette réunion a une saveur particulière, celle de l’excitation. Un drôle de sentiment qui parfois chavire en cours de réunion. Il est vrai que les professionnels de la protection de l’enfance, les représentants d’OAA, la présidente d’EFA départemental ont des propos désolants et ils en sont tous désolés : le paysage de l’adoption a beaucoup changé en très peu de temps et il devient de plus en plus difficile d’adopter un enfant. Les chiffres tombent : même pas mille adoptions en 2014… Et environ 30000 agréments en cours. Le calcul est vite fait. Les plus motivés restent, quelques uns abandonnent déjà et quittent la salle en fixant leurs pieds.
Puis viennent les critères. Chaque conseil général applique ses propres règles : pour adopter un pupille de l’Etat, il faut avoir 28 ans minimum et ne pas dépasser la quarantaine bien souvent au moment de l’apparentement. Et les délais s’allongent. Dans la salle, les plus jeunes sont soulagés car après calcul, ils savent qu’ils n’auront pas atteint l’âge maximal limite le jour J. Les plus âgés font déjà une croix sur la piste pupilles. A l’international pourtant, la situation n’est pas folichonne. Souvent, les pays demandent à ce que la différence d’âge entre l’enfant et les parents n’excède pas 40 ans. Des pays ferment leurs portes, d’autres s’ouvrent timidement pour des enfants dits à particularité et/ou grands. Comme la plupart des pays aujourd’hui.
On nous parle également des OAA, de l’adoption en individuel (fortement déconseillée), des particularités présentes dans certaines parties du globe (le SAF dans les pays de l’Est, les fentes labio-palatines et pathologies cardiaques dans les pays asiatiques, etc.). Nous sommes encore nombreux à écouter ce constat mais nous restons. Parce que notre désir est plus fort que tout. Les montagnes, nous les gravirons tant bien que mal et nous ferons notre maximum, en ayant toujours en tête que notre projet de couple, projet de vie, peut ne jamais aboutir.

Tic, tac. Tic, tac. « Entends comme les secondes s’écoulent. Ce sont les secondes qui nous rapprochent de notre enfant » me glisse mon grand amour au creux de l’oreille. C’est main dans la main avec le dossier sous le bras que nous repartons, pressés et confiants.

Bienvenue en Adoptie !

Mam'

mercredi 16 septembre 2015

Qui sommes-nous ?

Quatre plumes alimentent ce blog :

Nala, maman de 2 princesses et d'un petit prince, une attendue dans le ventre, petit miracle de la PMA, née en 2009 une attendue dans le cœur, née en 2012 au-delà de nos frontières, sur un autre continent, au pays de Mulan, et un petit prince né en 2015 à quelques kms de notre maison
del, maman de 4 enfants dont 2 filles adoptives, arrivées en 2006 (adoptée à l'âge d'1 an en Ethiopie) et 2015 (adoptée à l'âge de 2 ans en Chine).
Tartine, maman d'une libelloutre de Chine arrivée en 2007 à l'âge de 14 mois et d'un surillon d'Ethiopie, arrivé en 2010 à l'âge de 2 ans.
Mitzie, maman d'un grand Loulou né en 2007 en Afrique et arrivé ici pour ses 3 ans

Un nouveau blog ? Encore !?

Encore un blog ! Oui, pour parler adoption !

Par qui ?
Par des mamans adoptives et adoptantes, encore un peu addicts à la blogosphère de l'adoption, qui voudraient surtout essayer de partager, de continuer à apprendre et peut-être de donner quelques informations à ceux qui en auraient besoin.

Comment ça se passe ?
Vous trouverez ici des témoignages, des articles, etc. Il ne s'agit pas d'être exhaustif ou de remplacer les professionnels de l'adoption mais notre propos aura pour avantage d'être du vécu (souvent).

Pour qui ?
Pour tous ceux que cela pourra intéresser...

N'hésitez par à nous contacter par mail si besoin : parlonsadoption@gmail.com