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lundi 5 décembre 2016

Une Adoption 9

Dans cette rubrique, nous vous proposons de retrouver régulièrement le témoignage d'une maman ou d'un papa adoptant sur son parcours, son chemin vers son enfant et sur leur adaptation commune...
 
-Année de l'adoption ?
2015

- Quel pays ?
Chine

- Age de l'enfant à son arrivée ?
25 mois

- Votre profil ? Votre projet ?
Notre profil : couple trentenaire, déjà parents de 3 enfants dont un petit qui avait moins de 2 ans lors de la réception de l'agrément.
Notre projet : un enfant plus jeune, avec une ouverture à plusieurs particularités de santé n'empêchant pas l'autonomie et permettant une scolarité "normale". Nous nous orientions plus particulièrement vers un enfant séropositif au VIH, ou présentant une malformation physique (agénésie ou malformation d'un membre, paralysie partielle, cardiopathie, malformation digestive opérée...).

- L'agrément, les OAA, l'apparentement ?
Il s'agissait d'un deuxième agrément : notre deuxième enfant est également adoptée. Notre première expérience adoptive nous a permis d'aborder cette deuxième procédure avec un peu plus de recul et de zénitude face à cette première partie de procédure qu'est l'agrément. Le seul point qui a posé question à la commission d'agrément (nous en avons eu écho après coup) était la différence d'âge entre notre troisième enfant et le futur quatrième. Que nos enfants soient très proches en âge ne nous dérangeait pas, mais certains membres de la commission auraient voulu imposer une différence d'âge d'au moins 2 ans. Heureusement, nous avons obtenu l'agrément avec l'ouverture que nous espérions : un enfant plus jeune que notre troisième.
Notre ouverture aux particularités de santé n'a pas fait "peur" au service adoption. Nous y réfléchissions depuis des années et nous nous étions bien documentés ; nous avions rencontré des professionnels de santé (notamment une spécialiste des hépatites et du VIH) et des familles ayant adopté des enfants à besoins spécifiques, que j'avais contactées via le groupe de discussion yahoo "à particularité".

Il nous était impossible d'adopter dans le même pays que lors de notre première adoption, ce pays étant désormais fermé.
Une fois l'agrément obtenu, nous avons envoyé très rapidement un pré-dossier à l'AFA pour la Chine ; un couple d'amis venait d'adopter par leur intermédiaire, et leur témoignage nous avait emballés. Nous avons été officiellement acceptés à l'automne 2014. Nous avons constitué le dossier puis l'avons fait légaliser et surlégaliser, en un temps record : deux mois plus tard nous l'envoyions à l'AFA.
Puis il nous aura fallu attendre mi-juin 2015 pour pouvoir participer au programme "Special Needs - Chine" : le temps que l'AFA envoie notre dossier, puis ait connaissance de notre numéro d'enregistrement. A partir de là, l'AFA pouvait nous contacter à tout moment pour nous faire une pré-proposition d'enfant.
Nous nous préparions à devoir attendre entre 6 et 12 mois...

Puis tout se précipite : un appel fin août 2015 pour nous parler d'un enfant dont nous recevons son dossier médical par mail.
Là, il nous faut prendre une décision très rapidement. Nous prenons contact avec des médecins qui nous aident à comprendre ce dossier, et nous acceptons dès le lendemain de devenir les parents de cet enfant.
C'est une petite fille de presque 2 ans (seulement 5 mois de moins que notre fils !), au passé médical lourd, avec donc un risque de séquelles diverses... mais dont le développement est très satisfaisant, pour ne pas dire très étonnant ! Son dossier médical était très complet, comprenant des tests de vue et d'audition poussés
Deux mois plus tard, nous partirons à sa rencontre...

- Quelle prise en charge de l'enfant sur place ? (accueil, prise en charge médicale, préparation à l'adoption...)
Dans son malheur, notre fille a eu la chance d'arriver dans un orphelinat où les enfants sont plutôt bien pris en charge, avec un ratio nourrices/enfant assez important (4 enfants par nounou). Un orphelinat subventionné par une ONG américaine, qui met en place des programmes spécifiques, notamment pour préparer les enfants à leur adoption. Le jour de la rencontre, l'orphelinat nous transmettra un cahier de vie, rédigé par sa nounou, avec des photos des activités, anniversaires, sorties... Nous avons la nette impression que notre fille a été particulièrement chouchoutée à l'orphelinat.


- La rencontre ?
Lundi matin. Nous arrivons un peu en avance sur l'horaire indiqué, dans ce grand bureau où quelques familles sont déjà installées et font connaissance avec leur enfant.
Notre guide-interprète s'adresse à des personnes, tapote la tête d'une toute petite fille emmitouflée dans un gros manteau et nous dit : "c'est celle-ci".
Ouch.
Notre fille est tout sourire, elle vient vers nous et nous tend les bras. Je n'aurais jamais pensé qu'une rencontre aussi facile pouvait exister ! A peine le temps de nous asseoir que déjà la guide nous appelle : "madame, monsieur, il faut venir signer les papiers !".
20 minutes plus tard, nous sortons déjà du bureau avec notre fille dans les bras ; direction l'hôtel, où elle vivra avec nous pendant 2 semaines avant de découvrir notre maison, sa maison.

- Les débuts ? La vie de famille ? Les difficultés ?

Nous avons découvert la fillette la plus enjouée de la Terre ! Curieuse, câline, partante quoi qu'on propose... et toujours en recherche de contact, à tel point que c'en est envahissant parfois ! Dès le premier jour tout a été très évident. Le bain, les soins, les repas, les câlins, les jeux, les sourires... Entendre son rire dès le premier jour, quel bonheur inattendu !

Le principal hic de ces premiers moments : elle était bien trop sociable... Certes, c'est ce qui a permis qu'elle vienne dans nos bras si facilement ; mais elle aurait pu partir avec n'importe qui... Au restaurant, si quelqu'un lui faisait un petit coucou de loin, elle s'en allait pour faire connaissance. Elle acceptait d'être prise à bras par toute personne qui le voulait.
Une fois rentrés en France, la règle était simple : PAS TOUCHE ! Nous avons interdit à nos parents, oncles, tantes et amis, de la prendre à bras. "Si elle réclame les bras, adressez-la à Papa et Maman !" Cette consigne n'a pas forcément été bien comprise ("Mais, je ne vois pas où est le problème, c'est super qu'elle soit si sociable !"), mais tout le monde l'a respectée. Un peu plus de 2 mois plus tard, nous avons senti qu'elle avait compris la place de chacun, nous avons donc lâché la bride, pour le plus grand plaisir des grands-parents !

Autre petite difficulté : l'orphelinat étant un grand terrain de jeu, notre fille ne connaissait pas le "non". Mon dieu, quelle touche-à-tout ! Elle en a cassé des choses...
De mon côté, après quelques semaines d'une très jolie lune de miel, je me suis sentie envahie et débordée... J'ai mis pas mal de temps avant de trouver un nouvel équilibre et d'accepter cette nouvelle arrivée comme pleinement ma fille. Même si je la désirais ardemment, elle est finalement arrivée très vite, peut-être trop vite, après notre fils... et je me suis sentie privée de moments privilégiés avec lui car il fallait désormais tout partager.

Sinon, côté santé, tout va étonnamment bien.
Seul point un peu délicat : un retard psychomoteur, mais sans gravité. A deux ans, elle marchait tout juste, en se balançant sur ses petites jambes et avec des pertes d'équilibre fréquentes. Aujourd'hui encore, à 3 ans, elle tombe très régulièrement. Mais comme la demoiselle est curieuse et veut suivre son grand frère partout, elle grimpe dans les escaliers, grimpe sur les chaises... et finit parfois aux urgences...
Lors de son adoption elle ne mangeait que des bouillies, elle ne savait pas mâcher et encore moins avaler ce qui n'était pas mixé parfaitement (les petits pots maison ne lui convenaient pas car pas suffisamment bien mixés !). Cela a mis plusieurs mois pour qu'elle puisse manger des morceaux, et aujourd'hui elle mange encore trèèèès lentement... sauf les coquillettes et les petits suisses, qui sont engloutis à la vitesse de l'éclair !

Les relations avec ses soeurs et son frère se passent... comme entre des frères et soeurs ! Elle est très complice avec son frère quasi-jumeau qu'elle imite à chaque instant (ce qui l'a fait évoluer à toute vitesse côté langage !) ; elle est en adoration envers notre aînée qui est comme une petite maman pour elle ; et plutôt en mode jalousie-concurrence avec la deuxième, mais pas toujours : elles vivent parfois de jolis moments de complicité.

- Un souvenir marquant ?


Un souvenir aigre-doux : la visite de l'orphelinat, deux jours après la rencontre avec notre fille.
Nous tenions à dire merci et au revoir à sa nourrice, et aussi pouvoir voir de nos yeux l'endroit où elle avait passé les deux premières années de sa vie. Cela nous paraissait donc important de visiter l'orphelinat. Puisque nous en avions la possibilité logistique, l'occasion était à saisir.
Dès l'instant où elle l'a vue, notre fille s'est réfugiée dans les bras de SA nounou et ne voulait plus revenir vers nous. Toutes les nourrices se la sont passée de bras en bras, ont mis de la musique pour danser avec elle, avec, tout autour, les enfants de son groupe (presque tous lourdement handicapés). Notre puce a joué à la starlette, retrouvant l'endroit qu'elle connaissait si bien. Le personnel est allé décrocher pour nous la plaque d'identité sur le lit de notre fille (pfiouuu... émotions au rendez-vous !), et nous a aussi donné son petit bol et sa cuillère.
Cela n'a duré qu'une heure seulement, mais l'heure la plus longue de ma vie... J'ai gardé le sourire, mais au fond je ne me suis jamais sentie aussi mal à l'aise, aussi peu à ma place, aussi étrangère... au milieu de cette "presque famille" à qui nous retirions leur petite chouchoute...
Finalement, sa nourrice a su trouver le truc pour éviter les pleurs au moment de partir... preuve supplémentaire qu'elle la connaissait par coeur.
Je ne regrette absolument pas cette visite, mais sur le moment c'était une véritable épreuve.

mercredi 9 novembre 2016

Une adoption 8

Dans cette rubrique, nous vous proposons de retrouver régulièrement le témoignage d'une maman ou d'un papa adoptant sur son parcours, son chemin vers son enfant et sur leur adaptation commune...

-Année de l'adoption ?
2015

- Quel pays ?
la France

- Age de l'enfant à son arrivée ?
3 mois et demi

- Votre profil ? Votre projet ?
famille un peu atypique, une enfant née grâce à la PMA, une enfant adoptée en Chine, le désir depuis qu'on s'est rencontré avec mon mari d'avoir 3 enfants alors on a relancé un agrément, très peu optimiste sur son issue mais on ne voulait pas de regret,
et un agrément pour un enfant plus petit que notre 2e à particularité de santé

- L'agrément, les OAA, l'apparentement ?
l'agrément, le 3e, un peu habitués mais toujours un peu stressés par l'avis extérieur des gens sur notre capacité à être parents, et à pouvoir gérer des particularités avec déjà nos 2 filles,
et la chance d'avoir eu des TS très à l'écoute, finalement je l'ai plus vécu comme des discussions cordiales et enrichissantes que comme une évaluation, on était aussi plus détendu, plus armé dans notre rôle de parents, de parents adoptifs, on s'est permis de l'humour.
J'avoue on avait même au début oublié de parler de la particularité de notre seconde tellement ça nous semble évident. ça a dû sortir tout seul dans la conversation et la psychologue a tiqué, je me suis dit "ça y es, j'ai dit une boulette" et elle de reprendre "mais la vous parlez de particularité, votre 2e a une particularité?" "ah, oui on a du oublié de vous le dire!?" sourire de la psy et ouf de notre part
ce 3e enfant, je l'ai désiré autant que mes 2 autres, j'ai rêvé, et eu beaucoup de doutes aussi. Notre famille s'était posée après l'arrivée de notre 2e et nous voila en train de prendre le risque de tout déstabiliser. est ce que j'étais trop gourmande de bonheur? est ce que ce désir n'était pas trop en demander aux miens? comment ma 2e allait le vivre? et puis le désir restait là et je me disais que s'il y avait finalement un aboutissement avec un enfant au bout mais des troubles de l'attachement, est ce que j'allais pas m'en vouloir?

l'apparentement! wouahhhhh! aussi bon et doux qu'on l'avait imaginé sans osé l'espérer. un simple coup de fil mais au son de la voix, tout mon corps a compris. Je me suis mise à trembler c'était impossible!!!!
après le stress de plusieurs jours d'attente avant d'en savoir plus (juste qu'on allait nous proposer un apparentement), et ce parce que mon mari était parti à l'étranger pour le travail (sinon on avait rdv le lendemain du coup de fil), enfin le rdv.
les premiers mots, et je crois que je me sentais déjà mère.... bien sûr on a pris le temps de parler de lui, de sa vie, de sa particularité, de la possibilité de faire étudier son dossier médical avant d'accepter l'apparentement. Mais mon mari et moi, on savait, c'était exactement dans nos ouvertures, alors on est rentré chez nous sur un petit nuage, et on a commencé à l'annoncer à nos familles. J'ai bien eu le retour du pédiatre qui était rassurant et qui allait dans notre sens. Le lendemain matin, on a accepté officiellement l'apparentement et on s'est vite préparé à le rencontre le jour suivant soit 48h après le rdv au CD.
- Quelle prise en charge de l'enfant sur place ? (accueil, prise en charge médicale, préparation à l'adoption...)
notre fils né sous le secret a été pris en charge rapidement à la pouponnière de l'état. Je n'aurai que des éloges à faire sur son accueil, sa prise en charge par l'équipe sur tous les aspects, médicaux, nutritifs, d'éveil. Je crois pouvoir dire qu'il a été aimé et que ça l'a aidé à se construire, à pouvoir être préparé à notre rencontre, à s'attacher à nous. Sa référente a pris de nombreuses photos et nous a remis un bel album si riche pour lui et nous.

- La rencontre ?
une surprise. le conseil de famille avait gardé sa photo, ce fut une immense surprise que de plonger notre regard dans le sien, que de le découvrir en vrai et de pouvoir le serrer dans nos bras,
beaucoup de pudeur de la part de l'équipe qui nous a laissé savourer ces précieux moments, assez épuisants pour notre fils qui s'est vite endormi.
Un 2e grand moment: celui de la rencontre avec ses sœurs, incroyable toute cette affection évidente de leur part et tellement vite accepté par ce petit prince.
son regard, un intensité incroyable et l'envie de rester là des heures les yeux dans les yeux lui collé à moi, et puis je le confie à mon mari, son papa tout ému lui aussi c'était juste parfait.

- Les débuts ? La vie de famille ? Les difficultés ?

les débuts qui décoiffent: j'allais travailler le matin, je passais les après midi avec mon fils à la pouponnière et le soir on préparait la chambre. Heureusement le we est vite arrivé, une permission pour la sieste à la maison et puis on est rentré tous ensemble à la maison.
On a eu beaucoup de générosités autour de nous pour nous prêter tout ce qu'on avait pas. C'est à dire tout !.... siège auto, lit, habits. on avait donné tout le petit matériel de puériculture après notre grande ayant beaucoup attendu notre 2e et notre 2e est arrivée plus agée. La marraine a fait 4h de route pour nous amener une voiture entière d'affaire pour nous aider: poussette, habits, transat, chaise haute. Un geste qui nous a ému.
La fatigue qui s'accumule mais les hormones positives qui font tenir. Et puis on tâtonne pour s'organiser, prendre nos marques avec un petit bouchon, on le change plus que nécessaire parce qu'on a de nouveau des couches qui fuient, des régurgitations qu'on avait oublié. Les grandes sœurs qui elles ne sont pas fatiguées!
et lui était lumineux en particulier quand il voyait ses sœurs, il semblait émerveillé de tout ce qu'il se passait.

Les difficultés, parfois pour l'endormir, le stress pour obtenir dans des temps records certains rdvs médicaux nécessaires lors de son arrivée, réaliser que c'était vrai qu'on avait vraiment été choisi par le conseil de famille pour être parents à nouveau, le stress pour s'organiser pour le moyen de garde. Maintenant qu'il se déplace tout seul: arriver à garder un œil sur les 3 presque en même temps sans se luxer les cervicales. Arrêter de dire "les filles" alors qu'on a un garçon aussi désormais....
j'avoue on a été très chanceux ou alors on a oublié de relever ce qui n'allait pas toujours

- Un souvenir marquant ?


notre fébrilité à notre mari et moi: avant le rdv avec notre AS, avant de le rencontrer, avant de l'annoncer à nos 2 filles. 3 moments de complicités très forts en émotions pour aller à la rencontre d'un petit prince extraordinaire auquel on est déjà très attachés!

vendredi 30 septembre 2016

Une adoption 7

Dans cette rubrique, nous vous proposons de retrouver régulièrement le témoignage d'une maman ou d'un papa adoptant sur son parcours, son chemin vers son enfant et sur leur adaptation commune...

-Année de l'adoption ?
Nous avons eu notre agrément en juillet 2011, l’apparentement en avril 2012, et notre fils est arrivé en juin 2016

- Quel pays ?
RD Congo

- Age de l'enfant à son arrivée ?
6,5 ans

- Votre profil ? Votre projet ?
Nous avions 34 en 35 ans quand nous avons eu notre agrément en 2011, et nous avions un enfant au foyer, une fille de 6 ans à cette époque arrivée d’Haïti en 2009 à l’âge de 4 ans.

- L'agrément, les OAA, l'apparentement ?
Notre agrément a été obtenu sans difficulté, nous avons toujours eu de bons rapports avec les équipes du service adoption de notre département. Nous avons construit notre projet avec eux, réfléchi en termes d’âge et d’ouverture à des particularités et avons finalement obtenu un agrément pour un enfant de moins de 6 ans sans précision d’ouverture à des problèmes de santé, bien que nos rapports mentionnaient certaines particularités dont nous avions parlé.

Nous avons rapidement été acceptés par 2 OAAs pour la RDC et nous sommes engagés avec la plus rapide des 2 en décembre 2011. Nous avons été apparenté le 19 avril 2012 a un petit garçon de 2 ans, en bonne santé (nous avons reçu un bilan médical succinct mais assez rassurant). Nous étions surpris d’être apparentés à enfant si jeune mais étions ravis et prêts à l’accueillir. L’attente post-apparentement était censée durer une petite année, mais on a vite compris que ça allait être compliqué vu le nombre de dossiers en cours en RDC et les difficultés de notre OAA (beaucoup de dossiers à gérer et un mauvais accompagnement sur place).
Nous ne nous sommes donc jamais projetés dans une date de départ pour nous protéger et protéger notre fille, et nous avons bien fait puisqu’en septembre 2013, les autorités congolaises ont décidé de suspendre l’intégralité des dossiers d’adoption en cours pour une durée d’un an, le temps soit disant de les vérifier.
 Un an après, aucune vérification n’avait été faite et la suspension a été prolongée sine die. A ce stade, nous avons compris que l’issue de la procédure était très incertaine et avons tenté de nous protéger comme nous pouvions : nous avons décidé que nous ne renouvellerions pas notre agrément quoiqu’il arrive, ce qui donnait de fait une date de fin à notre attente : ça nous a aidé à nous projeter dans l’avenir : nous ne savions pas si nous finirions à 3 ou 4, mais nous savions que nous le saurions à l’été 2016 au plus tard.

Après beaucoup de rumeurs et de faux espoirs, c’est finalement en février 2016 que les choses ont commencé à bouger quand la RDC a commencé à débloquer les premiers dossiers. Nous avons vu les premières familles partir, les choses s’accélérer, et avons dû attendre le mois de mai pour avoir l’autorisation de partir à notre tour. Nous sommes donc partis à Kinshasa le 7 juin et sommes rentrés avec notre fils le 15, soit 3 semaines avant la date de fin de validité de notre agrément, et 4 ans et 2 mois après l’apparentement.

- Quelle prise en charge de l'enfant sur place ? (accueil, prise en charge médicale, préparation à l'adoption...)
Notre fils a passé ces 4 années dans un des orphelinats partenaires de notre OAA, dans des conditions très précaires. Nous avions des nouvelles rares mais régulières (environ 2x par an) via notre OAA. Nous avions surtout des photos, assez peu de nouvelles sur son état de santé, mais il avait l’air en forme (toujours souriant !) et de bien grandir (on avait de temps à temps des photos avec une toise).Nous avons eu aussi en 2015 une vidéo où on a pu le voir en pleine forme jouer avec les autres enfants, et apercevoir un peu son environnement. De notre côté nous avions renoncé à lui envoyer des lettre pleines d’espoir comme conseillé par notre OAA (que lui dire, sachant qu’on n’avait aucune certitude sur son avenir), mais on lui envoyait toujours une photo de nous 3 pour ne pas couper le lien.

- La rencontre ?
Nous l’avons rencontré le 8 juin, le lendemain de notre arrivée à Kinshasa. Nous sommes allées le chercher à l’orphelinat, nous tenions à voir l’endroit où il avait grandi. Il avait été visiblement préparé à notre arrivée car il n’a été ni effrayé ni même étonné, et est tout de suite venu dans nos bras (c’est sans doute ce qu’on lui avait dit de faire, néanmoins il a eu l’air de le faire facilement). Nous avons discuté avec la directrice de l’orphelinat qui était visiblement très émue de laisser partir l’un de « ses » enfants, et nous sommes partis assez vite pour éviter des adieux difficiles, notamment pour les enfants qui restent. Ce n’est un moment pas évident à vivre car en tant que parents nous sommes très émus d’enfin rencontrer notre enfant, mais nous comprenons aussi que ce départ de son univers est difficile à vivre pour tout le monde. Heureusement notre fils a une volonté et une capacité de résilience épatante et a très vite voulu aller de l’avant.
Nous avons passé une semaine tous les 3 à l’hôtel, ce qui nous a permis de faire connaissance en terrain neutre et de découvrir notre fils et son énergie : on a découvert un petit garçon très bavard (il parle français), curieux de tout, énergique, volontaire. Il est aussi sage, obéissant et bien élevé : on a très vite eu l’impression qu’il voulait nous faire plaisir pour correspondre à l’image de l’enfant parfait qu’il pense que l’on attend. 3 mois après on essaye toujours de corriger cela en le rassurant et en l’incitant à être LUI et en l’autorisant à être imparfait.

- Les débuts ? La vie de famille ? Les difficultés ?

Nous sommes rentrés en France le 15 juin, il a été malade dans l’avion et est arrivé avec une forte fièvre et des boutons : les retrouvailles avec la famille ont donc été un peu chamboulées. On a vu le médecin le lendemain : notre fils avait une bonne varicelle. On avait pensé à tout sauf à ça ! Il lui a donc fallu 3 jours pour se remettre, mais ensuite il a très vite pris ses marques dans la maison.
C’est un petit garçon très sociable et souriant, il n’est pas intimidé, pose beaucoup de questions et s’exprime beaucoup. Cela permet de lui poser un cadre et de lui expliquer les choses qu’il comprend bien : sa curiosité et sa capacité à comprendre les choses sont une vraie force.
La relation avec sa sœur s’est faite par étape : observation d’abord (elle ne savait pas trop comment se comporter avec lui au début), puis fusion (quand elle a compris qu’elle pouvait jouer avec lui, elle qui n’est pas une solitaire, elle était ravie), puis agacement (le petit frère est là tout le temps, pas uniquement quand elle a envie). Aujourd’hui, 3 mois après, ça semble stabilisé : ils jouent ensemble, elle adore le taquiner, elle aime beaucoup son rôle de grande sœur (elle l’aide pour les devoirs et joue les « petites mamans ») et lui commence à apprendre à jouer seul pour la laisser tranquille quand elle en a besoin. Et ils commencent à se chamailler, on ressemble à une vraie famille.
Pour le reste, il a commencé l’école le jour de la rentrée le 1er septembre avec tous les autres enfants, en CP. Le directeur de l’école était prêt à le prendre dès la fin juin pour évaluer son niveau avant la rentrée de septembre, mais nous avons refusé : même si notre fils avait envie d’aller à l’école pour se faire des copains, il nous a semblé plus important qu’il s’habitue à l’essentiel (la famille) avant de se lancer vers le reste. Son côté sociable qui aurait pu nous inciter à le laisser y aller nous a plutôt décidé à ne pas l’y mettre : c’est un petit garçon qui semble capable de s’attacher très vite à un adulte qui lui montre de l’attention et il nous semble primordial qu’il comprenne qu’il doit s’attacher en priorité à nous et que les autres adultes référents, pour importants qu’ils soient, ont une place différente. Aujourd’hui encore nous veillons à cela car on le sent toujours capable de vite s’attacher aux adultes et en recherche de leur plaire.
Il a dormi sans nous pour la première fois il y a 1 semaine, chez sa tata et avec sa sœur, mais pour l’instant il n’est pas question de le laisser sans nous plus d’une nuit, ni trop souvent : l’attachement a l’air de s’être très bien fait, mais avec une facilité qui incite à la prudence.

- Un souvenir marquant ?


Difficile de choisir  mais pour parler des difficultés et peut être déculpabilisé certains parents, je dirais la difficulté à se réapproprier notre projet : compte tenu du contexte, on s’était vraiment préparé à ce que notre fils n’arrive pas et on avait entamé plus ou moins consciemment un deuil de notre famille à 4. Quand ça c’est débloqué et qu’il a fallu se re-projeter à 4, ça n’a été ni simple ni naturel, et donc assez culpabilisant (avait-on abandonné trop vite ?). Finalement la volonté et le sourire de notre fils ont fait le job : il a pris sa place et effaçant nos doutes

vendredi 16 septembre 2016

Témoignage d'une maman d'enfants nés prématurés

Nous sommes les parents de 2 enfants nés très grands prématurés, moins de 6 mois de grossesse, ce qui présente donc une incertitude du développement.

Nous avons adopté notre fils à l’âge de 4 mois ½ d’âge réel, soit 1 mois d’âge corrigé (ce qui correspond à sa date de naissance prévue.) Il pesait à peine 2kg900 pour 42 cm.
Il se trouvait encore en néonatologie avec tout un tas de tuyaux pour s’alimenter et respirer, et nous avons fait connaissance dans le milieu médical pendant 15 jours avant de pouvoir le ramener à la maison.
Etant né en France, nous avons eu un dossier médical très complet, mais malgré cela l’incertitude persistait, risque de retard au niveau de la motricité globale, fine, du langage, et plus tard de déficits de l’attention, de la concentration qui peuvent poser soucis dans le milieu scolaire.

La 1ère année avec notre fils fut à la fois superbe et angoissante. Nous étions plus dans le soin que dans l’accompagnement à la vraie vie d’un nourrisson. Il avait beaucoup de mal à grossir et à grandir, il ne devait pas être trop souvent en contact avec d’autres enfants pour ne pas attraper le moindre rhume, qui dégénérait rapidement en bronchiolites où il fallait l’hospitaliser sous oxygène.

Concernant la rééducation, nous avions quelques rdv en psychomotricité pour nous apprendre les gestes pour l’aider à se retourner, à se tenir assis, à faire du 4 pattes puis à marcher. Un enfant né à termes sait faire tout cela naturellement, mais certains enfants prématurés ont plus de mal, ils évoluent vraiment chacun à leur propre rythme, ce qu’il faut respecter. Il ne faut pas vouloir que son enfant rentre dans les cases du carnet de santé, oublier un certain temps la norme, et faire attention à la pression que les médecins peuvent nous mettre parfois.

En approchant de sa 2ème année, sur le plan moteur et poids / taille tout s’est accéléré, pour notre plus grand bonheur. Quand il a su tenir assis, il a de suite su prendre l’équilibre pour marcher, nous sommes très fiers du moindre progrès de nos enfants.

Par contre nous commencions à nous poser d’autres questions, face à son retard de langage, à ses comportements, à ses difficultés à accepter la frustration, à exprimer ses émotions. Avec notre fils ça n’est pas dans la demi-mesure et ça n’est pas simple tous les jours !

Nous avions fait un bilan auprès du CAMSP, qui a duré 6 mois avec 2 rdv par semaines. À l’issu de ce bilan on nous a ensuite orientés vers un CMP pour qu’il puisse bénéficier d’un suivi pluridisciplinaire régulier. Sauf qu’ils n’ont pas pu prendre en charge notre fils par manque de place.
Pour le bien de notre enfant, nous avons organisé ses soins en libéral, et à partir de là, mon agenda s’est rempli aussi vite que celui du Président de la République : je n’arrivais plus à gérer mon temps entre mon travail, les soins et mon rôle de maman, parce qu’une maman n’est pas une infirmière pour son enfant.

Nous sommes partis à la chasse aux orthophonistes disponibles et, aux psychomotriciens. Nous nous disions que c’était dû à l’incertitude du développement, qu’il avait un retard à rattraper, et que tout rentrerait rapidement dans l’ordre.

Nous avons donc, pendant un an, fait 900km par mois entre les deux rdv orthophonistes et les deux rdv psychomotricité hebdomadaires, sans oublier la kiné une fois par semaine.

Nous avons servi d’intermédiaire entre les professionnels, et nous avons découvert en nous un 3ème métier, celui d’être presque médecin. Parce qu’il faut se documenter, pour arriver à suivre et pouvoir retransmettre au mieux ! Ce qu’il faut savoir également c’est que dans les centres pluridisciplinaires, les soins sont pris en charge directement par la sécurité sociale, mais en libéral les psychomotriciens ont des tarifs assez élevés, et ça n’est pas remboursés.

Entre ma réduction de travail pour pouvoir accompagner mon fils à ses soins, les frais d’essence et d’usure de la voiture et les soins, nous avons déboursé près de 8000€ dans l’année. Ceci nous a fait prendre conscience qu’il fallait faire une demande de compensation auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées. Et voici un nouveau combat : monter un dossier compliqué, passer le cap de faire une demande écrite qui va juger du degré du handicap de son enfant, devoir se battre car, faute de diagnostic, nous avons eu un 1er refus avant d’obtenir finalement gain de cause. A ce stade là je ne remercierai jamais assez une vraie amie qui a su m’aider et m’épauler.

Nous entrons dans la 3ème année de notre fils, nous ne voyons pas forcément de progrès concernant son comportement et son retard de langage, pour la motricité globale tout va pour le mieux. Nous avons continué à rechercher LE spécialiste qui pourrait nous aiguiller face aux difficultés de notre fils, et enfin un médecin évoque un diagnostic autre que son incertitude du développement : un trouble envahissant du développement une pathologie du spectre autistique, une différence que tout enfant, né prématuré ou à terme, peut avoir.

Le but du diagnostic n’était pas de faire rentrer notre enfant dans une case, et de lui coller une étiquette, mais de trouver les soins et les professionnels les plus adapté à ses difficultés. Et nous avons enfin trouvé, après 18 mois de galère, son rythme entre les soins, sa rentrée à l’école et son quotidien familiale. Nous avons dû apprendre avec lui la communication par pictogrammes, lui enseigner la notion du temps grâce à une horloge spéciale. Tout ceci nous ne pouvions pas l’inventer, nous avons dû être guidés par la pédopsychiatre qui a posé le diagnostic et tout cela à changer notre qualité de vie.

A côté de toutes ses contraintes, quand nous voyons qu’en à peine 3 mois notre fils a fait de réel progrès, que s’est un petit garçon très souriant qui aime croquer la vie à pleine dents, un vrai champion de vélo (sans petites roues !) et de natation, car du haut de ses 3 ans il se débrouille parfaitement bien dans ses disciplines, nous sommes des parents comblés de bonheur. C’est un petit garçon très sensible, qui a besoin de repères et d’être un maximum rassuré.

Sur le plan scolaire cela ne se passe pas trop mal, après avoir réunis les professionnels de santé et les institutrices lors d’une réunion pédagogique, dont la mise en œuvre a encore demandé de l’énergie. Cela en valait la peine car notre fils va avoir le droit à une auxiliaire de vie scolaire, pour l’aider dans les apprentissages, l’aider à se concentrer et se re centrer sur ses activités.


Sa petite sœur est, elle aussi, arrivée trop tôt dans notre monde. Quand on nous a proposés notre fille, qui est née au Vietnam, et qui au moment de l’attribution été âgée d’un an, nous avons dû revoir en couple nos limites réelles face à l’incertitude de développement. En effet, un enfant né prématuré dans un pays défavorisé, sans aucune stimulation faute de moyens à l’orphelinat, c’est tout autre chose que d’avoir eu dans nos bras notre petit garçon de 4 mois qui a débuté sa vie entouré de notre amour.

Notre fille, à 12 mois, avait un bon maintien de la tête, pas de problème d’hyper ou d’hypotonie des membres, mais ne tenait pas assisse.
A ce stade-là de la décision, d’accepter d’être ses parents pour toujours, nous nous demandions quels étaient nos limites face à l’incertitude de son avenir. Etions-nous prêts à accepter qu’elle puisse ne jamais marcher ? Quelle serait sa scolarité ?

Chez un enfant prématuré, il ne faut pas penser qu’au retard de développement, mais également à d’éventuels déficits sensoriels, touchant l’audition, ou la vue. Notre fille a eu des examens et tout allait apparemment pour le mieux.

Six mois plus tard notre famille est au complet, avec le bonheur d’avoir un garçon de 3 ans et une petite fille de 20 mois. Notre fille a un retard global de développement mais nous sommes agréablement surpris de ses capacités en motricité fine, en matière de réflexion, d’attention.
Par contre elle ne marche toujours pas. Quand nous adoptons des petits loulous avec ce genre de pathologie, nous sommes aussi confrontés aux regards des autres, avec des réflexions du style « Ha, mais ce n’est pas normal qu’a 2 ans elle ne marche pas, quel est son soucis ? » ou « Elle sera handicapée toute sa vie ? ». Il faut être à l’aise avec son choix, pour ne pas en être blessés et pour accompagner nos enfants dans l’acceptation de leur différence.

Sa prise en charge ressemble un peu à celle des débuts de son frère : kiné 2 fois par semaines, psychomotricité 1 fois et 2 fois de l’orthophoniste car elle ne parle pas… Est-ce dû à un retard ou à la barrière de la langue ? Le temps nous le dira.

Par contre, après vérification, concernant sa vue il y aurait un assez gros souci sur le plan visuel. A ce jour, nous n’en savons pas plus, nous attendons un nouvel examen, mais les ophtalmologues nous ont demandé si nous étions préparés à ce qu’elle puisse perdre la vue.

De toute façon, comme tout parents, nous devons faire face aux aléas de la vie et soigner / accompagner notre fille dans les meilleures conditions. Nous commençons à cheminer sur cette éventuelle perte visuelle, nous parlons d’apprendre avec elle le braille, nous regardons quelle scolarité peut suivre un enfant malvoyant, nous dédramatisons en parlant avec notre famille avec un peu d’humour, en disant que nous prendrons un chien Labrador bien plus doué dans l’accompagnement que notre propre labrador, qui préfère son gros coussin pour dormir. Et peut être que cet examen décisif nous annoncera que notre fille ne perdra pas la vue ! Là, nous irons fêter cela au restaurant, hé oui, toutes les excuses sont bonnes pour se faire inviter au restaurant par son mari !
Tout ceci pour dire que nous nous préparons à accueillir des enfants avec telle ou telle particularité, mais que finalement l’enfant peut très bien ne plus avoir de soucis une fois les rééducations en cours, ou il peut avoir un tout autre problème de santé. Mais peu importe ce que cela peut être, nous sommes dans le devoir de porter nos enfants vers le haut, dans les meilleurs conditions possibles, comme tout parents qu’il soit biologiques ou adoptifs.
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lundi 22 août 2016

On a lu pour vous 4: Le grand méchant renard

Un renard chétif -véritable honte de la profession- tente de se faire une place de prédateur face à un lapin idiot, un cochon jardinier, un chien paresseux et une poule caractérielle. Sur les conseils de son pote le loup, il a trouvé une stratégie : il compte voler des oeufs, élever les poussins, les effrayer et les manger...

"Le grand méchant renard" a raflé le prix de la BD Fnac 2016 et le prix jeunesse du Festival de la BD d'Angoulême 2016. Benjamin Renner est le co-réalisateur du film d'animation "Ernest et Célestine", adapté des livres de Gabrielle Vincent.






Voilà un roman graphique hilarant et touchant à la fois. Mes deux enfants l'ont adoré et ont piqué fous rires sur fous rires. Et j'ai autant ri qu'eux. C'est un bijou aux dessins vifs et adorables. Une pure merveille qui plaira autant aux enfants qu'aux adultes (car le livre aborde comme vous vous en doutez les thèmes de l'attachement et de l'adoption : on dirait que Benjamin Renner aime à écrire sur ces thèmes ci puisque c'était déjà le cas lorsqu'il s'est attelé à l'adaptation d'Ernest et Célestine...) A ne pas manquer, c'est génial !

Une planche du roman :
http://www.newkidsonthegeek.com/wp-content/uploads/2015/02/Le-Grand-M%C3%A9chant-Renard-Benjamin-Renner-planches.jpg

Petite animation du Grand méchant renard visible sur You Tube :
https://www.youtube.com/watch?v=jRGQvMOwHzU
Tartine
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On a lu pour vous 3 : Je t'aimerai toujours, quoi qu'il arrive...

Petit Renard est inquiet car il craint de ne plus être aimé de sa maman s’il fait trop de bêtises… Mais sa maman lui explique que leur amour durera toujours… quoi qu’il arrive !Un album pour rassurer tous les enfants




Nala
c'est un livre que j'affectionne beaucoup, un livre que je prends toujours plaisir à lire à mes enfants, un peu comme un livre doudou les soirs ou ils ont besoin d'etre rassurés encore et toujours,
un livre qui fait écho à ce besoin des enfants, en particulier ceux à entretien sophisiqué
d'ailleurs mes filles ne s'y trompent pas: elles aiment à le choisir comme lecture du soir, encore, encore, encore
si certains de ces encores dans les lectures sont parfois un peu usantes pour les parents, pas celui ci!
bref je recommande à tous les parents, et à ceux bientot en adoptie aussi

lundi 25 juillet 2016

On a lu pour vous 2 : Messages de mères inconnues

Une fois de plus, Xinran nous emmène au coeur de la vie des femmes chinoises étudiantes, femmes d affaires, sages-femmes, paysannes toutes hantées par des souvenirs qui ont marqué leur vie d'une empreinte indélébile. Que ce soit à cause de la politique de l enfant unique, de traditions séculaires destructrices ou de terribles nécessités économiques, des femmes ont été contraintes de donner leurs filles en adoption, d'autres ont dû les abandonner dans la rue, aux portes des hôpitaux, dans les orphelinats ou sur des quais de gare , à d'autres encore, on a enlevé leurs petites filles à peine nées pour les noyer. Ces récits, Xinran n avait jusqu à présent jamais pu se résoudre à les rapporter ils étaient trop douloureux et la touchaient de trop près. À toutes les petites Chinoises qui ont été adoptées à l étranger, ce livre adresse un message poignant, pour leur montrer ce que leurs mères ont réellement vécu et pour leur dire qu elles ont été aimées et ne seront jamais oubliées.


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Nala

j'ai été extremement touchée par cette lecture. Nous femmes d'Occident, n'avons probablement pas toujours la notion de l'absence de choix pour les femmes devenues mères qui existe dans d'autres sociétés. Le poids des traditions, la politique de l'enfant unique, la place de la belle mère dans une vie de femme chinoise, sont des obstacles à ce choix de garder ou non un enfant. Reste t il d'ailleurs le choix, le libre arbitre? Il faut apporter certes la précision que ce recueil de témoignages datent des années 90, mais j'ai eu l'impression d'effleurer ce que ces mères ont pu vivre et c'était douloureux. En temps que maman adoptive, en tant que maman adoptive d'une petite fille née en Chine, j'ai pu trouver des apports précieux à ce que je pourrai dire à ma fille d'une partie de son histoire: qu'on ne sait pas les raisons qui ont conduit à un abandon, qu'on ne peut juger ce qu'on ne connait pas, que l'enfant n'est pas responsable de choix qui le dépasse.
Attention le récit est parfois assez violent, je pense qu'il n'ait pas à faire lire trop jeunes à des enfants adoptés.

Et vous qu'en avez vous penser?
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Del 

Pour ma part, plus que touchée. Bouleversée. J'ai dû le lire en plusieurs fois...

Cette lecture m'a ouvert les yeux et m'a fait ressentir une très forte empathie envers les mères (et pères) de naissance de mes filles adoptées. Un sentiment d'injustice et d'impuissance. L'envie de pouvoir leur dire ce que leurs filles deviennent et de les rassurer.

Même si ce livre relate spécifiquement les causes des abandons et infanticides en Chine, je l'ai trouvé assez universel de part les témoignages des mères, leur sentiment de manque, leurs regrets, leur impuissance face au poids de la tradition et de l'honneur familial. En le lisant j'ai autant pensé à la mère de ma fille d'Ethiopie qu'à la mère de ma fille de Chine (et à leurs pères aussi, d'ailleurs).

En effet c'est un livre violent, très fort, et je ne le conseille pas du tout aux enfants, même pour les adolescents ça me paraît dur - à plus forte raison pour des adolescents adoptés...

lundi 18 juillet 2016

On a vu pour vous 4: Kung Fu Panda



Kung Fu Panda 1
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Passionné, costaud et quelque peu maladroit, Po est sans conteste le plus grand fan de kung fu. Serveur dans le restaurant de nouilles de son père, son habileté reste encore à prouver.Elu pour accomplir une ancienne prophétie, Po rejoint le monde du kung fu afin d'apprendre les arts martiaux auprès de ses idoles, les légendaires Cinq Cyclones : Tigresse, Grue, Mante, Vipère et Singe, sous les ordres de leur professeur et entraîneur, Maître Shifu.Mais Taï Lung, le léopard des neiges fourbe et animé d'un désir de vengeance, approche à grands pas, et c'est Po qui sera chargé de défendre la vallée face à cette menace grandissante.

Kung Fu Panda 2
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Le rêve de Po s'est réalisé. Il est devenu le Guerrier Dragon, qui protège la Vallée de la Paix avec ses amis les Cinq Cyclones : Tigresse, Grue, Mante, Vipère et Singe. Mais cette vie topissime est menacée par un nouvel ennemi, décidé à conquérir la Chine et anéantir le kung-fu à l'aide d'une arme secrète et indestructible. Comment Po pourra-t-il triompher d'une arme plus forte que le kung-fu ? Il devra se tourner vers son passé et découvrir le secret de ses mystérieuses origines. Alors seulement, il pourra libérer la force nécessaire pour vaincre.

Kung Fu Panda 3
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Po avait toujours cru son père panda disparu, mais le voilà qui réapparaît ! Enfin réunis, père et fils vont voyager jusqu’au village secret des pandas. Ils y feront la connaissance de certains de leurs semblables, tous plus déjantés les uns que les autres. Mais lorsque le maléfique Kaï décide de s’attaquer aux plus grands maîtres du kung-fu à travers toute la Chine, Po va devoir réussir l’impossible : transformer une horde de pandas maladroits et rigolards en experts des arts martiaux, les redoutables Kung Fu Pandas !

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Nala 
 La filmographie pour les enfants sur les orphelins est riche: Harry Potter, le roi lion, Mr Peabody et Shermann.... mais peu parlent d'adoption réussies et abordent le probleme de retrouver sa famille biologique.
J'adore le personnage de Po, il est simple, facile à vivre, adore manger, dit tout haut ce qu'il pense. Mais j'avoue avoir été déçu par la façon de traiter les retrouvailles avec son père bio. Comme si 20 ans pouvait se rattraper en quelques secondes, sans parler du "papa" donné instantanéement.
je ne cherchais pas du mélo, j'allais voir un bon film avec mes enfants, ce qui fut le cas, parce que le reste du film reste attachant et permet de parler d'adoption avec des petits. Par contre je trouvais tres interessant le papa oie, le papa adoptif, toujours tres humain avec ses défaults mais la plus belle des qualités la franchise,

et vous qu'en avez vous pensé?
Del
je n'ai vu que le 1, et il y a longtemps...
Mais oui j'aimais bien le personnage du papa oie, ça m'avait agréablement surprise de découvrir que le héros était un enfant adopté, mais que ce n'était pas la question de l'adoption qui était le centre de l'histoire !

Tartine
En fait, comme tu le dis, c'est très courant que les héros de livres et de films (mais surtout de livres) soient des orphelins ou des enfants abandonnés. C'est presque une tradition dans la littérature jeunesse !