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lundi 20 février 2017

Une attente 1



Dans cette rubrique, nous vous proposons de retrouver régulièrement le témoignage d'une maman ou d'un papa encore dans l'attente de son(ses) enfant(s)...

Votre profil ? (âge / couple ou célibataire / déjà des enfants ou non)

Nous sommes un couple marié qui avons, respectivement, 35 et 43 ans.
Nous sommes les parents biologiques d’une grande fille de 10 ans ½.

En ce qui concerne notre cadet - que nous attendons toujours -, les démarches d’adoption ont débuté il y a 7 ans déjà…

Depuis quand avez vous le projet d'adopter ?

Quand notre fille a eu 2 ans ½ environ, l’envie d’avoir un nouvel enfant est arrivée sans prévenir.
Cependant, alors que l’on aurait tout à fait pu envisager une seconde grossesse, c’est l’adoption qui s’est imposée à moi. Un sentiment qui venait de loin, quelque chose qui, semble-t-il, avait toujours été là, me disait que cet enfant, je n’avais pas essentiellement besoin de le porter.

J’ignorais comment aborder ce sujet avec mon époux car je craignais un refus de sa part.
Alors, j’ai laissé passer quelques semaines avant de me jeter à l’eau.

Évidemment, comme nous n’avions jamais été sensibilisés à l’adoption, que nous ne connaissions personne dans notre entourage proche qui soit concerné, il a été quelque peu surpris par l’idée.
Pour autant, sans l’accepter spontanément, il ne l’a pas écartée et m’a demandé de lui laisser le temps de la réflexion.

Quel a été votre cheminement vers l'adoption ?

Alors que je m’inscrivais sur de nombreux forums de discussions et que je commençais à étudier concrètement les différentes démarches, mon mari a fait un travail davantage « intérieur ».
Après s’être questionné sur la parentalité, c’est avec intérêt qu’il s’est renseigné sur l’adoption.
Et… après quelques mois, il a accepté que notre second enfant se fasse une place dans nos cœurs, sans passer par mon ventre.

C’est en janvier 2010 que nous avons été conviés à la réunion d’information du Conseil Général de notre département et que nous avons déposé notre dossier de demande d’agrément.
 

Votre projet ? (notice d'agrément / dossier international ou national).
Comment l'avez-vous construit ?

A partir de là, le mot « ATTENTE » a pris tout son sens… et nous n’étions pourtant qu’au commencement ! Il aura fallu une année entière avant que nous rencontrions les travailleurs sociaux qui allaient nous accompagner dans la construction mentale de notre enfant. A l’issue de rendez-vous avec ces professionnels - tantôt individuels, tantôt en couple ou encore avec notre fille – notre projet d’adoption prenait la forme d’un enfant de 0 à 5 ans sans particularités.

Encore une année s’est écoulée et « ATTENTE » et « PATIENCE » n’ont pas toujours fait bon ménage, mais… Février 2012, notre agrément en poche, nous nous lancions dans la grande aventure !
 

Quelles démarches post-agrément ? Avez-vous des pistes ? - Comment occupez-vous et gérez-vous l'attente ? (rien / Internet / réunion EFA / groupes de paroles / lectures / film)

L’important était de concilier notre désir d’agrandir la famille avec le besoin d’un enfant d’en avoir une. Aussi, le sexe et l’origine de l’enfant n’étaient pas déterminants. C’est pourquoi nous avons à la fois fait une demande pour l’adoption d’un enfant pupille (adoption nationale) et des courriers aux organismes agréés pour nous orienter vers l’adoption internationale.
Je me suis mise à constituer une bibliothèque conséquente sur le thème de l’adoption et à dévorer les ouvrages.
Nous nous sommes confrontés au douloureux film « Holy Lola » et… bien sûr, alors que mon mari avait déjà pris conscience du chemin chaotique que nous allions emprunter, de mon côté j’étais complètement dans l’illusion d’une aventure parfaite et idyllique au-dessus des nuages, au milieu des Bisounours.
Si nous avons été rapidement sélectionnés par un Organisme Agréé pour l’adoption d’un enfant en République Démocratique du Congo, et que, dans un laps de temps raisonnable, nous avons eu l’immense bonheur de nous voir apparentés à un magnifique petit garçon de 4 ans ½… les semaines, mois et années qui ont suivi ont eu raison des Bisounours et des nuages !

Au fil du temps, l’« ATTENTE » et l’« IMPUISSANCE » nous collaient au corps.
J’ai quitté les forums, doucement cessé de lire sur l’adoption.
Ce qui nous hantait, c’était que nous aimions déjà ce petit garçon qui grandissait loin de nous et surtout que nous lui avions fait miroiter une vie de famille et qu’il nous était impossible de ne pas respecter l’engagement que nous avions pris envers lui.
Le trahir, alors que des adultes avaient déjà rendu compliqué son début de vie, nous était tout simplement inacceptable.

Notre engagement envers lui, notre devoir de parents, nous a contraints à tenir le coup :
Quand son pays d’origine a cessé d’autoriser les sorties du territoire pendant 24 mois,
Quand nous avons appris que l’avocat en charge de notre dossier en avait profité pour partir sur la pointe des pieds,
Quand après une course terrible contre la montre, c’était dans un improbable rebondissement, que notre propre pays refusait de le laisser entrer.
 

Quel est votre vécu, vis à vis de vos proches, de cette attente ? (vous êtes accompagnés / vous n'en parlez pas / vous avez choisi quelques personnes pour en parler)

Entre l’apparentement à notre fils et aujourd’hui, où on croit entrevoir le bout du tunnel, il s’est passé 4 années. J’ai souvent décrit nos ressentis respectifs comme des montagnes russes. Si parfois on osait se laisser aller à l’espoir que tout irait bien, d’autres fois en revanche il était bien difficile de mettre un pied devant l’autre. Je crois, si je n’ai pas sauté à pieds joints dedans, avoir frôlé la dépression.

Notre couple, par chance, a été fort et solide et nous a permis de tenir la barre quand tour à tour, l’un ou l’autre d’entre nous se décourageait.

Quant à la famille, ils n’ont jamais cessé d’être là mais il est difficile de partager notre ressenti profond. D’ailleurs, la position des proches, dans cette aventure, n’est sans doute pas la plus confortable. Faut-il se montrer rassurant ? Faut-il poser des questions au risque « d’enfoncer le couteau dans la plaie » ? Faut-il ne pas poser de questions au risque que les parents croient que l’on ne pense pas à tout ce qu’ils traversent ?

Je n’aurais jamais imaginé que la route vers notre fils puisse être aussi parsemée d’embuches.
Pour autant, la perspective de le serrer dans mes bras m’en ferait presque déjà oublier ces moments difficiles.

La joie de notre fille à la veille de l’arrivée de son frère, elle pourtant si pudique et discrète, les larmes émues de mes collègues de travail, l’impatience de nos mères sont autant d’indicateurs que tout le monde a pris part à cette attente, et ce, qu’on ait choisi d’exprimer ou de taire ce qui nous habitait.

Nous n’avons jamais cessé de l’attendre, mais plus encore aujourd’hui, il nous tarde vraiment qu’il arrive !!


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Hope

lundi 13 février 2017

On a vu pour vous 6 : This is us

This is Us

Images intégrées 3
Selon Wikipédia, en moyenne 18 millions d'êtres humains partagent le même jour d'anniversaire à travers le monde. Mais il existe une famille, dispatchée entre New York et Los Angeles, dont quatre des membres sont nés le même jour ! Voici leur histoire drôle et émouvante...

deja 3 saisons et 4 nominations aux goldens globes pour cette série.
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Nala
je souhaitais vous parler de cette série qui fait le buzz parmi les dernières séries et surtout en adoptie,
je n'ai pas encore le plaisir d'avoir tout vu mais malgré tout je suis conquise. L'histoire nait lorsqu'à la naissance de ces triplés Rebecca et Jack perdent un de leurs nouveaux nés et décident d'adopter un petit garçon abandonné le même jour. Cette série alterne en flash back la vie de Becca et Jack avant et après la naissance des triplés, mais aussi de leurs vies actuelles à chacun des membres de cette famille. 
ça parle d'amour, de racisme puisque le petit garçon adopté noir l'est dans une famille de blancs, d'une époque où l'adoption était aussi plus en marge comme forme de parentalité avec un accompagnement des parents et une connaissance de la parentalité adoptive bien plus pauvre, de ségrégation anti-gros puisque Kate une des triplés est obèse des l'enfance, de famille de naissance, des conditions d'abandon. c'est fin, bourré d'émotions, d'humour aussi, chaque caractère est attachant....
bref je ne saurai que vous recommander de vous offrir ce bijou, et de savourer de bons moments!

Del
Cette première saison m'a beaucoup plu ! Je l'ai trouvée très fraîche et juste, alors qu'elle aborde des sujets importants dans les relations familiales : l'épuisement parental, les difficultés d'attachement du côté du parent, le deuil d'un enfant, les problèmes conjugaux, la complexité des relations frères/sœurs, l'adoption "transraciale", la recherche de la famille biologique, le secret qui peut entourer une adoption...
Personnellement, c'est la question de la place de l'enfant adopté dans la fratrie qui m'a le plus touchée, forcément, vu notre configuration familiale...
J'ai hâte de pouvoir voir la suite !

jeudi 9 février 2017

On a vu pour vous 5: il a déjà tes yeux

Il a déjà tes yeux, film de Lucien Jean-Baptiste

Paul est marié à Sali. Tout irait pour le mieux s’ils arrivaient à avoir un enfant. Jusqu'au jour où Sali reçoit l'appel qu'ils attendent depuis si longtemps : leur dossier d'adoption est approuvé. Il est adorable, il a 6 mois, il s'appelle Benjamin. Il est blond aux yeux bleus et il est blanc. Eux… sont noirs !
Images intégrées 4

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Nala
je voulais absolument aller le voir, parce que j'aime bien le réalisateur, parce que la bande annonce m'avait plu et puis forcement parce que ça parle d'adoption.
J'aime l'idée de casser les préjugés par l'humour, mais j'avoue être restée sur ma faim. Finalement le plus gros des "moments" du film tiennent effectivement dans la bande annonce. Il y a de l'émotion, notamment dans une scène où Sali, la maman, hurle son amour pour celui qui est son fils. Pourtant les ficelles sont grosses, les raccourcis souvent pris. L'Aide Sociale à l'Enfance prend un sacré coup sur la carafe et je trouve que même si "tout finit bien", l'image de l'ASE tournée en ridicule pour moi qui y ait rencontré des gens humainement hors du commun me chagrine. 
Je pense que pour des personnes qui ne connaissent pas grand chose voire rien du tout à l'adoption par contre c'est probablement un bon début pour lancer la discussion.
bon ciné!