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lundi 30 avril 2018

Mythes et tabous de l’adoption 4 : j’aime tous mes enfants pareils





Attention vos antennes frétillent :






Sujet hyper glissant…. Mais hyper intéressant ! 



S’il est nécessaire au développement de chaque enfant d’être aimé et de se savoir aimé, l’amour ne suffit pas, il ne peut satisfaire tous les besoins de nos enfants qui ne sont pas des "modèles de base". Boris Cyrulnik (1) dit
« L'affectivité, pour moi, est une biologie périphérique. Les promesses génétiques d'un nouveau-né ne peuvent prendre forme que sous l'effet façonnant de l'affectivité. Les petits enfants roumains abandonnés, privés d'affect, sont nourris de glucides, de protides, de lipides. Leur programme génétique renferme tout ce qui est nécessaire à leur développement. Pourtant, ils ne réalisent aucune performance ».
On sait aussi que l’amour ne se commande pas, que les parents par adoption commencent d’abord par être des donneurs de soins, des « care givers », capitaines du bateau Océanfance  de Johanne Lemieux (2).
Et un jour, très rapidement ou non, on se le souhaite à tous, on les aime. Si ce n'est pas suffisant mais nécessaire, il faut pouvoir leur dire et leur montrer: nos enfants seront sensibles à nos marques d'amour. Cet amour sera probablement plus simple à reconnaitre, à nommer, à montrer, au fur et à mesure du temps passé ensemble, plus nourri par le partage des moments de jeux, de paroles, de calins.

Peut-on quantifier cet amour ?
@dreamstime

Aime –t –on alors tous nos enfants pareils ? mais faut-il aimer pareil? 


Faut-il rationnaliser ?
En tant que parents, on aimerait être toujours juste, équitable dans ce rôle pour chacun de nos enfants. Et on a de la culpabilité quand on n’a le sentiment de ne pas avoir été autant présent avec un de nos enfants, ou même un membre de la famille qu’avec un autre.
Il semble pourtant que notre présence sera forcément différente dans certaines circonstances: si un enfant a une maladie infantile, ou s’il doit être hospitalisé, les parents seront de fait plus sollicités pour cet enfant. Les autres enfants doivent être rassurés sur la présence du lien d’attachement, et sur l’amour s’il est présent, tout en expliquant que les parents ne peuvent être alors partout, super héros des temps modernes. Johanne Lemieux propose de symboliser pour les rendre visibles pour un enfant ces liens d'attachement par des rubans de l'enfant vers ses parents, ses frères et soeurs, ses grands parents... Ce n’est pas alors la quantité de temps, d’amour, que l’enfant va questionner, mais la qualité, l’irrévocabilité. Est ce que ce lien es solide? N’est-il pas justement important d’être présent quand un enfant a besoin d’une attention soutenue sans que cela ne remette en cause les autres liens ?
Chaque personne étant unique, faut-il vraiment s’obliger à penser qu’on aime nos enfants de la même façon ? N’y a-t-il pas autant de façon d’aimer qu’il y a de diversité chez l’humain ? Faut -il normer, border l’Amour ? est ce être un mauvais parent que d’être plus affectée selon les moments par l’un l’autre ou le dernier de ses enfants ? est ce qu'il est plus facile d'aimer nos enfants quand il n'y a pas de troubles de l'attachement?
Comme déjà évoqué dans d’autres articles, il a probablement plus une nécessité de nommer l’invisible pour nos enfants. De commencer déjà à en parler, à aborder l’Amour aux travers de très jolis livres comme C’est quoi l’Amour? 
 

Qui tente par les différents regards de membres d’une famille de répondre à cette épineuse question. 
Mais il y a aussi Mon Amour :
 


Pour dire que quoi qu’il arrive, l’amour est là, même quand on est imparfait à certains moments (parents comme enfants !),
Que chaque comportement ne remettra pas ce lien en question, que malgré l’histoire et les ruptures déjà vécues, les nouveaux capitaines du bateau tiendront bons dans les tempêtes. Que l'amour peut etre là même quand l'attachement prend du temps.
Mais aussi que même si on ne mesure pas la quantité de chaque lien, chaque enfant a une place à part entière que que soit sa fragilité ou ses forces parce que nos enfants sont tous nos préférés,

Ce mythe est vrai aussi pour d’autres liens, aime t on pareils chacun de ses parents, frères et sœurs ou même grands parents ? est-ce que ça rend plus fort le lien ?

Comment parlez-vous d’amour à vos enfants ?

·          1 Neuro psychiatre français https://fr.wikipedia.org/wiki/Boris_Cyrulnik
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