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jeudi 17 septembre 2015

La belle aventure

Voilà, nous nous sommes décidés. Décidés à plonger dans l’aventure. Et c’est là que tout commence, dans une salle du conseil général. Il y a des couples, des femmes ou hommes célibataires, des mariés, des concubins, etc. Et parmi tous ces gens, il y a nous. Notre parcours PMA a été aussi rapide qu’un soufflé qui dégonfle en sortant du four. Souvent, on se retrouve ici après (ou pendant) un parcours PMA chaotique, parfois c’est vécu comme étant l’ultime chance de devenir parents, etc. Parfois, l’envie d’adopter arrive après une parentalité biologique. Bref, il y a autant de raisons que de postulants. Un seul désir nous réunit aujourd’hui : fonder ou agrandir sa famille par le biais de l’adoption.

Avant tout, cette réunion a une saveur particulière, celle de l’excitation. Un drôle de sentiment qui parfois chavire en cours de réunion. Il est vrai que les professionnels de la protection de l’enfance, les représentants d’OAA, la présidente d’EFA départemental ont des propos désolants et ils en sont tous désolés : le paysage de l’adoption a beaucoup changé en très peu de temps et il devient de plus en plus difficile d’adopter un enfant. Les chiffres tombent : même pas mille adoptions en 2014… Et environ 30000 agréments en cours. Le calcul est vite fait. Les plus motivés restent, quelques uns abandonnent déjà et quittent la salle en fixant leurs pieds.
Puis viennent les critères. Chaque conseil général applique ses propres règles : pour adopter un pupille de l’Etat, il faut avoir 28 ans minimum et ne pas dépasser la quarantaine bien souvent au moment de l’apparentement. Et les délais s’allongent. Dans la salle, les plus jeunes sont soulagés car après calcul, ils savent qu’ils n’auront pas atteint l’âge maximal limite le jour J. Les plus âgés font déjà une croix sur la piste pupilles. A l’international pourtant, la situation n’est pas folichonne. Souvent, les pays demandent à ce que la différence d’âge entre l’enfant et les parents n’excède pas 40 ans. Des pays ferment leurs portes, d’autres s’ouvrent timidement pour des enfants dits à particularité et/ou grands. Comme la plupart des pays aujourd’hui.
On nous parle également des OAA, de l’adoption en individuel (fortement déconseillée), des particularités présentes dans certaines parties du globe (le SAF dans les pays de l’Est, les fentes labio-palatines et pathologies cardiaques dans les pays asiatiques, etc.). Nous sommes encore nombreux à écouter ce constat mais nous restons. Parce que notre désir est plus fort que tout. Les montagnes, nous les gravirons tant bien que mal et nous ferons notre maximum, en ayant toujours en tête que notre projet de couple, projet de vie, peut ne jamais aboutir.

Tic, tac. Tic, tac. « Entends comme les secondes s’écoulent. Ce sont les secondes qui nous rapprochent de notre enfant » me glisse mon grand amour au creux de l’oreille. C’est main dans la main avec le dossier sous le bras que nous repartons, pressés et confiants.

Bienvenue en Adoptie !

Mam'

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