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dimanche 27 septembre 2015

L'attente

L’attente, le mot qui tourne, retourne, prend ses aises en Adoptie...
En général accompagné du mot patience. Non pas qu’on y arrive, mais qu’il faut s’y résoudre.
Après la motivation et le rythme des rendez-vous de l’agrément, la course aux documents pour les OAA, l’AFA, et autres démarches, vient le moment ou le soufflé retombe.
Et il faut attendre.

Comment vivre au quotidien quand son cœur et son cerveau ne pense qu’à un coup de fil ou une lettre ?
Comment gérer une attente dont on ne connait jamais la date de fin ? Qui va s’éterniser, nous faire craquer, nous faire nous remettre en question, « mais pourquoi ? », « Est-ce que mon enfant est né ? », mais aussi rêver. De l’appel, de la rencontre, de prénom, de bleu ou de rose.
Les montagnes russes émotionnelles.

La grossesse de cœur engendre des maux, et beaucoup de mots pensés. Beaucoup (tous ?) ont besoin d’un exutoire.
Blog, réunion de postulants, groupe de parole, meilleurs amis. Pourtant ce n’est pas un sujet facile à amener en société. Beaucoup sont ignares du monde de l’Adoptie, pas forcément par mépris mais par raccourci : « mais il y a tellement d’enfants malheureux dans le monde ! ». Oui, mais tous ne sont pas adoptables. Oui, mais une procédure respectueuse du droit de l’enfant est la pierre fondatrice nécessaire à une démarche d’adoption.
Certains en parleront à leurs familles, pour découvrir des paroles blessantes, ou pour finir par ne plus supporter les questions pressantes : « ah, mais ce n’est pas bientôt fini, cette attente ? ».
D’autres prendront le parti de garder pour soi les démarches et avancées (ou reculées aussi) mais n’auront donc pas toujours d’oreilles pour parler de ce projet qui brûle les tripes.

Et puis, il faut vivre, ou survivre, être heureux, malheureux (merci Balavoine) aussi parce qu’il est impossible de figer le temps, de vivre en autarcie.
Il faut mettre des sous de côté pour le projet, des jours de repos... Autant de petits plaisirs dont il est parfois dur de se priver, quand on ne sait pas la date de fin de cette fichue attente !

Ici, là-bas, maintenant, demain, après-demain... Le temps et l’espace prennent de drôles de convenances en Adoptie, revenant inlassablement à la notion d’attente.

Ce n’est pas un cri, ce n’est pas une fatalité, c’est aussi ça la vie en Adoptie : attendre.

Nala

mardi 22 septembre 2015

L'agrément : les étapes

Un billet technique, pour aborder les démarches d'agrément.

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1. Premier contact
Ecrire une lettre simple, demandant un agrément pour l’adoption d’un enfant auprès de son conseil général, l’envoi en lettre simple suffit.

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2. Réunion d'information, dossier et évaluations
En retour, vous recevrez une convocation à une réunion d’information au cours de laquelle vous sera remis un dossier à remplir avec compléments d’informations (extrait de casier judiciaire, certificat médical, avis d’imposition, etc.) pour valider cette demande d’agrément. Certains CG ont des dossiers téléchargeables sur leur site Internet, et certains CG enfin l’envoient après la réunion. A cette réunion, une feuille de présence sera à signer.

Le dossier est à renvoyer en recommandé avec AR, la date de réception faisant foi pour le début de la procédure. A partir de cette date, normalement le CG a neuf mois pour instruire votre demande, avec au moins deux évaluations : une évaluation sociale et une évaluation psychologique.

2.1. L’évaluation psychologique :
Chaque CG a un fonctionnement propre, l’évaluation psychologique peut être réalisée par un psychiatre assermenté, par un psychologue du département de l’ASE ou par un psychologue assermenté.
Les couples sont en général reçus ensemble et parfois séparément. S’il y a des enfants au foyer, la personne peut demander à les évaluer.

Les entretiens aborderont :
- La construction de la famille
- L’histoire de chaque parent, leur enfance notamment
- Le désir d’enfant : comment en est-on arrivé à penser à l’adoption (deuil d’un enfant, stérilité, couples déjà parents souhaitant accueillir un enfant par adoption, etc.)
- Le deuil de l’enfant biologique
- La préparation à l’accueil d’un enfant et leur préparation à la parentalité adoptive
- Leurs capacités psychologiques à aborder les possibles problèmes spécifiques à l’adoption d’un enfant adopté, troubles de l’attachement, adolescence difficile, questions sur leurs origines, ...
- L’aide potentielle de l’entourage ou de professionnels en cas de besoin

2.2. L’évaluation sociale :
Elle sera réalisée par des travailleurs sociaux du CG qui ont en général une formation d’assistant social ou d'éducateur spécialisé.

Les entretiens porteront sur :
- La construction de la famille, si couples, mariage ou vie maritale,
- Les finances du foyer pour savoir si cela peut couvrir les besoins d’un enfant
- le logement de la famille pour savoir si celui-ci est adéquat à l’accueil d’un enfant
- L’histoire familiale, personnelle et professionnelle de chaque membre du foyer,
- La préparation à la parentalité adoptive,
- Les possibilités de présence des parents après l’arrivée de l’enfant au foyer : congé parental, diminution du temps de travail, etc.
-le projet d’adoption en lui-même (âge, fratrie ou non, ouvertures diverses ethnie particularités médicales…)

2.3. Les rapports :
A l’issue de ces entretiens sont rédigés des rapports qui seront relus avant le passage en commission par les candidats à l’agrément. Généralement on est convoqué pour lire les rapports ou on nous informe par courrier de téléphoner pour prendre un rendez-vous pour aller les lire au CG. Ce point est essentiel. Lors de cette dernière relecture, les futurs parents peuvent ajouter des précisions, voire reprendre un propos qu’ils trouvent mal retranscrit.
Le travailleur social et le psychologue concluent leurs rapports respectifs par un avis favorable, défavorable ou réservés (par exemple pour demande de complément de bilan) à la demande du ou des postulants.

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3. Le passage en commission
La commission peut se réunir de façon fixe tous les mois dans certains départements et de façon plus ponctuelle dans de petits départements. Les membres de la commission d'agrément émettent un avis concernant la demande des postulants, en fonction des rapports lus en commission, et c'est le président du Conseil Général qui accorde ou non l’agrément.
Les personnes sollicitant l’agrément peuvent être présentes et s’exprimer lors de cette commission. A noter que des rapports défavorables ne conduisent pas obligatoirement à un refus d’agrément mais sont très difficiles à utiliser ensuite, notamment en cas de projet d’adoption internationale.
Il est possible, à cette étape, de demander à ne pas passer en commission si les rapports sont négatifs et/ou ne représentent pas les propos tenus en entretien et ne reflètent pas votre projet. Dans ce cas vous pouvez demander à être réévalués par d’autres personnes (psy, et/ou AS).
Il est conseillé de ne pas passer en commission en cas de rapports négatifs mais de demander une réévaluation du projet, pour ne pas risquer un agrément inutilisable ou ne pas risquer un refus.

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4. L’agrément
La réponse de cette commission est transmise selon les CG par courrier en recommandé avec AR au demandeur ou en lettre simple.

l’agrément comporte une notice précisant les conditions d’application de cet agrément :
- nombre d'enfants
- tranche d'âge : « Enfant de tel âge à tel âge » ou « Enfant né avant le … » ou « de moins de X ans »
- origine : « pupille de l'Etat ou d'origine étrangère », pour les candidats les plus ouverts
- besoins spécifiques

En cas de refus d’agrément, une nouvelle demande pourra être effectuée en France, 30 mois plus tard.
Il est toutefois possible de déposer une demande de recours gracieux auprès du président du Conseil Général, ou une demande de recours contentieux auprès d'un juge

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5. Quelques précisions

5.1. Les particularités de santé :
Aujourd’hui, nombre de postulants s’ouvrent à des enfants dits "à particularités", qu’il s’agisse de particularités médicales, d’un âge avancé ou avec une histoire lourde.
Cette ouverture doit être précisée pour certains pays de façon claire dans la notice. Attention toutefois à ne pas libeller une notice trop fermée. Par exemple « enfant de moins de 3 ans avec particularité physique » alors qu’on est ouvert aux hépatites. Les pays d’origine des enfants peuvent prendre au mot les notices et refuser l’apparentement de certains dossiers.

5.2. La préparation à la parentalité adoptive :
Cette préparation est propre à chacun mais doit témoigner d’un investissement de la part du/des postulants que ce soit par des lectures, des visionnages de films et documentaires, des rencontres d’adoptants, de parents adoptifs et d’enfants adoptés.

5.3. Quelques liens utiles :
- adoption.gouv.fr : les étapes de ma demande
- le site d'EFA = Enfance et Familles d'Adoption

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jeudi 17 septembre 2015

La belle aventure

Voilà, nous nous sommes décidés. Décidés à plonger dans l’aventure. Et c’est là que tout commence, dans une salle du conseil général. Il y a des couples, des femmes ou hommes célibataires, des mariés, des concubins, etc. Et parmi tous ces gens, il y a nous. Notre parcours PMA a été aussi rapide qu’un soufflé qui dégonfle en sortant du four. Souvent, on se retrouve ici après (ou pendant) un parcours PMA chaotique, parfois c’est vécu comme étant l’ultime chance de devenir parents, etc. Parfois, l’envie d’adopter arrive après une parentalité biologique. Bref, il y a autant de raisons que de postulants. Un seul désir nous réunit aujourd’hui : fonder ou agrandir sa famille par le biais de l’adoption.

Avant tout, cette réunion a une saveur particulière, celle de l’excitation. Un drôle de sentiment qui parfois chavire en cours de réunion. Il est vrai que les professionnels de la protection de l’enfance, les représentants d’OAA, la présidente d’EFA départemental ont des propos désolants et ils en sont tous désolés : le paysage de l’adoption a beaucoup changé en très peu de temps et il devient de plus en plus difficile d’adopter un enfant. Les chiffres tombent : même pas mille adoptions en 2014… Et environ 30000 agréments en cours. Le calcul est vite fait. Les plus motivés restent, quelques uns abandonnent déjà et quittent la salle en fixant leurs pieds.
Puis viennent les critères. Chaque conseil général applique ses propres règles : pour adopter un pupille de l’Etat, il faut avoir 28 ans minimum et ne pas dépasser la quarantaine bien souvent au moment de l’apparentement. Et les délais s’allongent. Dans la salle, les plus jeunes sont soulagés car après calcul, ils savent qu’ils n’auront pas atteint l’âge maximal limite le jour J. Les plus âgés font déjà une croix sur la piste pupilles. A l’international pourtant, la situation n’est pas folichonne. Souvent, les pays demandent à ce que la différence d’âge entre l’enfant et les parents n’excède pas 40 ans. Des pays ferment leurs portes, d’autres s’ouvrent timidement pour des enfants dits à particularité et/ou grands. Comme la plupart des pays aujourd’hui.
On nous parle également des OAA, de l’adoption en individuel (fortement déconseillée), des particularités présentes dans certaines parties du globe (le SAF dans les pays de l’Est, les fentes labio-palatines et pathologies cardiaques dans les pays asiatiques, etc.). Nous sommes encore nombreux à écouter ce constat mais nous restons. Parce que notre désir est plus fort que tout. Les montagnes, nous les gravirons tant bien que mal et nous ferons notre maximum, en ayant toujours en tête que notre projet de couple, projet de vie, peut ne jamais aboutir.

Tic, tac. Tic, tac. « Entends comme les secondes s’écoulent. Ce sont les secondes qui nous rapprochent de notre enfant » me glisse mon grand amour au creux de l’oreille. C’est main dans la main avec le dossier sous le bras que nous repartons, pressés et confiants.

Bienvenue en Adoptie !

Mam'

mercredi 16 septembre 2015

Qui sommes-nous ?

Quatre plumes alimentent ce blog :

Nala, maman de 2 princesses et d'un petit prince, une attendue dans le ventre, petit miracle de la PMA, née en 2009 une attendue dans le cœur, née en 2012 au-delà de nos frontières, sur un autre continent, au pays de Mulan, et un petit prince né en 2015 à quelques kms de notre maison
del, maman de 4 enfants dont 2 filles adoptives, arrivées en 2006 (adoptée à l'âge d'1 an en Ethiopie) et 2015 (adoptée à l'âge de 2 ans en Chine).
Tartine, maman d'une libelloutre de Chine arrivée en 2007 à l'âge de 14 mois et d'un surillon d'Ethiopie, arrivé en 2010 à l'âge de 2 ans.
Mitzie, maman d'un grand Loulou né en 2007 en Afrique et arrivé ici pour ses 3 ans

Un nouveau blog ? Encore !?

Encore un blog ! Oui, pour parler adoption !

Par qui ?
Par des mamans adoptives et adoptantes, encore un peu addicts à la blogosphère de l'adoption, qui voudraient surtout essayer de partager, de continuer à apprendre et peut-être de donner quelques informations à ceux qui en auraient besoin.

Comment ça se passe ?
Vous trouverez ici des témoignages, des articles, etc. Il ne s'agit pas d'être exhaustif ou de remplacer les professionnels de l'adoption mais notre propos aura pour avantage d'être du vécu (souvent).

Pour qui ?
Pour tous ceux que cela pourra intéresser...

N'hésitez par à nous contacter par mail si besoin : parlonsadoption@gmail.com