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lundi 14 mai 2018

Test : quel parent adoptif êtes/serez-vous ?


Vous avez lu Johanne Lemieux, vous savez donc qu’il existe trois types d’attachement chez les enfants : piano, velcro, solo et sumo. Chez les enfants adoptés, on rencontre souvent les types velcro et sumo, possiblement les deux à la fois.

Vous savez donc à quel enfant vous attendre, mais vous, quel parent serez-vous, ou quel parent êtes-vous ? Parlons Adoption vous propose ce test infaillible, rédigé par une équipe de moi-même et testé par un échantillon non représentatif de trois copines. Cochez toutes les propositions qui vous correspondent.



1. Mes objets préférés pour le premier contact avec mon enfant :
~ Un nounours, un biberon et un mouchoir parfumé.
# Un ballon, une petite voiture et une girafe qui fait squick.
♪ Un album photo qui parle, des boites à encastrer et des gommettes.

2. Le corps à corps avec mon enfant, c’est :
# A dada sur mon bidet.
~ Une évidence, et même du peau à peau.
♪ Berçage dans le hamac.

3. Mon moyen de transport préféré avec mon enfant :
~ L’écharpe de portage.
♪ A pieds en se tenant la main.
# Le biporteur.

4. Lorsque je suis en rage, mon moyen pour redescendre :
# Aller me laver les mains en respirant.
♪ Regarder une photo de quand ça va bien en respirant.
~ Un carré de chocolat noir en respirant.

5. Mon séjour de rêve :
~ Club Med tout compris, barbecues et piscines.
# Rando nature et gastronomie locale.
♪ Thématique, par exemple yourte/poney/faire son compost.

6. J’y crois dur comme fer :
~ Le ventre est non le deuxième cerveau mais bel et bien le premier.
♪ Johanne Lemieux et le parenting power !
# Nos enfants ne sont pas nos enfants : ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même.

7. J’ai des enfants autour de moi :
# Mes nombreux filleuls de cœur adorent que je les emmène en balade ou au théâtre.
♪ Nièces, neveux, cousins et cousines. Je fais vivre la librairie de mon quartier grâce à leurs anniversaires.
~ Tous les bébés qui passent à proximité finissent dans mes bras, tout comme les chatons, poussins et autres toutous.

8. Dans une période où rien ne va à la maison, je me repose sur
~ Cocooning, mots doux et mousse au chocolat.
# Mon carnet d’adresses : ostéopathe, kinésiologue, psychomot’…
♪ Des jeux bien choisis et des contes dénichés ou écrits pour l’occasion.

9. Les bruits d’enfants, c’est :
~ Probablement chez moi.
♪ OK pour brailler des comptines, mais exit la batterie.
# Pas gênant, du moment que je suis ailleurs.

10. Ma famille, c’est :
# Ceux que j’ai choisis, ADNement connectés ou non.
♪ Les parents pour le camp de base, les enfants pour bousculer, les grands-parents pour ancrer, les cousins pour jouer, les parrains marraine pour ouvrir, chacun a sa place.
~ Un cocon douillet où on se ressource.

Faites vos comptes, et lisez les profils qui vous correspondent (ils ne sont pas exclusifs les uns des autres !)

J’ai pas mal de # : je suis un parent Sherpa
Le parent Sherpa a les pieds sur terre (dans ses chaussures de rando), et le visage serein (et hâlé). Il a déjà bien bourlingué et a toute confiance dans sa capacité à continuer à explorer ses nombreux intérêts et passions. Ni les apparences ni les jugements ne le préoccupent.

Présentement, il est ravi de faire une pause pour prendre le rôle de premier de cordée et de faire découvrir le monde à des petits humains tout en assurant leur sécurité. Il ne manque jamais un dimanche de rencontre familiales EFA, surtout quand c’est accrobranche.

Pour supporter de diminuer son rythme, le parent Sherpa gagnera à investir dans un canapé trois places qui gratte légèrement ainsi que dans un abonnement à un magazine d’évasion. Assis au milieu du canapé, un petit canard sous chaque aile, il pourra ainsi profiter des câlins sans trop étouffer.

J’ai pas mal de ♪ : je suis un parent Intello
Le parent Intello est bien outillé. S’il a pu être surpris tremblant dans son slip dans sa version pré-agrément, il a depuis lu Johanne Lemieux. Il a alors couru se procurer des rubans, un hamac et le planning des réunions d’EFA, et arbore désormais le sourire du bricoleur sortant de chez Leroy Merlin.

Il se reconnaît à sa silhouette légèrement voûtée, propice à la lecture comme aux câlins, ainsi qu’aux nombreux carnets dont il ne se sépare jamais. Le parent intello pourrait parler d’adoption pendant des heures ; c’est d’ailleurs lui qui finit par animer les réunions EFA.

Le parent Intello trouvera bénéfice à s’équiper d’une nouvelle bibliothèque et d’une paire de rideaux occultants. Il pourra ainsi ranger tous les livres qui trainent dans son salon pour dégager la place de danser sans craindre le regard des voisins, et faire descendre ses nombreuses idées jusque dans ses pieds.

J’ai pas mal de ~ : je suis un parent Poule
Le parent Poule, dans sa maison douillette où règne en permanence une odeur de gâteau, est rarement vu seul : ses enfants, mais aussi sa voisine, ses collègues et sa belle-sœur profitent de la chaleur ambiante. Le parent poule porte des foulards colorés qu’il sème sur son passage comme autant de doudous.

A l’instar des baleines, son septième sens lui permet de rester connecté à ses aimés et de leur offrir au besoin une attention douce et réconfortante. Les autres parents lui vouent une admiration teintée de commisération.

Le parent poule aura tout intérêt à adopter plusieurs enfants, ainsi que des furets, des tortues et des poules, afin de distribuer sa tendresse et son attention le plus largement possible sans déborder quiconque, mais aussi des chiens, des chats et des poneys afin d’en recevoir autant en retour.

On attend vos profils en commentaire !

lundi 7 mai 2018

Mythes et tabous de l'adoption 5 : il y a les bons et les méchants

Au cas où ça t’aurait échappé, l’éthique est une préoccupation constante dans l’adoption. L’adoptant, prêt à déplacer des montagnes et plein de thunes, est suspect d’emblée, sache-le.

Toi tu fais tout bien dans les clous. Tu t’adresses à des intermédiaires qui ont pignon sur rue, tu les rencontres et tu es rassuré. Ce sont de bonnes gens, des fonctionnaires dévoués, des bénévoles d’associations, de moins en moins des missionnaires. Ils ne gagnent pas grand-chose dans l’affaire, à part l’occasion de faire œuvre utile.

Car le principe est le suivant : tout enfant a droit à une famille, qui reste dans la majorité des cas le meilleur contexte pour grandir avec des soins et une protection suffisante. Bon par contre, on le dit moins, ça se heurte aux droits des pays à faire ce qu’ils veulent. Qui est bien sûr supposé être le meilleur pour leurs enfants. Comme il est bien connu que les régimes plus ou moins autoritaires de quatre coins du monde ont toujours les droits des femmes et des enfants dans leurs priorités, nous voilà rassurés.

On t’a averti à de multiples reprises : accroche-toi à ton éthique, car tu pourrais avoir la tentation d’y déroger. Toi tu es tranquille. Tu as vu Holy Lola. Tu as entendu parler de l’affaire de l’Arche de Zoé. Si un type à l’air louche et aux dents pointues vient frapper à ta porte, avec un joli bébé sous sa grande cape noire qu’il veut t’échanger contre de l’argent, tu sauras bien refermer la porte.



La question ne se pose bien sûr jamais aussi franchement, mais si on se laisse aller à la parano, elle trouve beaucoup d’interstices pour se glisser. Elle est dans les blancs des dossiers. Elle est dans les dates étranges. Elle est dans les quelques dizaines d’euros à compléter ici ou là. Anecdotiques ? Le doute peut s’insinuer partout, avec lui les excuses.

Ou sont-ce des explications ? Cela fonctionne ainsi dans ce pays. Le calendrier est différent. La notion de temps est différente. Ce fonctionnaire qui demande une rallonge, peut-être n’a-t-il pas été payé depuis 6 mois ?

Pire encore, la question peut se poser violemment lorsque l’enfant qui arrive raconte une histoire bien différente de celle de son dossier. Elle se pose lorsqu’on découvre que son enfant à des frères et sœurs biologiques, de façon plus ou moins fortuite. Elle pose douloureusement lorsque, souvent des années plus tard, un scandale éclate, même pays - même année.

Le temps a passé et tu entrevois ce qui était hors champ. Ton intermédiaire irréprochable, il n’a la main que sur une toute petite partie de la procédure. Le reste est entre les mains souveraines de pays, qui font souvent de leur mieux, parfois pas.

L’important, c’est ce qu’on dit à son enfant en le regardant dans les yeux. Nous-mêmes victimes aussi, participants mais sans connaissance de cause. Et je ne veux pas dire ici que toutes les adoptions internationales sont entachées, au contraire !

Je veux dire au contraire que ce mystère, ces doutes qui nous sont renvoyés à chaque affaire, à chaque scandale, ce facteur d’incertitude avec lesquels nous sommes nombreux à devoir composer, il nous fait parfois perdre de vue l’essentiel :

  • Il y avait un gosse qui grandissait tout seul, et il y avait nous qui offrions une place.
  • Il y a eu une mesure de protection de l’enfance.
  • Il y a une famille de plus dans le monde.


 

Ce serait plus facile s’il n’y avait pas de flous dans les dossiers. Mais si on attendait que les politiques sociales soient irréprochables, combien d’enfants grandiraient tous seuls ?