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lundi 24 avril 2017

Une adoption 14

Dans cette rubrique, nous vous proposons de retrouver régulièrement le témoignage d'une maman ou d'un papa adoptant sur son parcours, son chemin vers son enfant et sur leur adaptation commune... 



 -Année de l'adoption ? 

2015


- Quel pays ?
Vietnam


- Age de l'enfant à son arrivée ?

2 ans et demi


- Votre profil ? Votre projet ? L'agrément?

Nous avons commencé les démarches d'obtention de l'agrément en 2012, au bout d'un an de mariage. J'avais alors 25 ans et mon mari 28 ans. Notre projet s'est construit pour un (ou deux) enfant(s) de moins de six ans, pouvant présenter une particularité "physique" (maladie ou handicap n'entravant pas sa future autonomie), mais pas mentale. Nous étions ouverts à toute origine, toute ethnie, sans préférence pour un pays.
Le temps de l'agrément s'est bien passé, les travailleuses sociales étaient très sympathiques, juste un peu surprises lorsque nous leur avons dit que nous ne souhaitions pas vraiment de nourrisson à pouponner. Malgré notre âge, nous nous sommes toujours beaucoup plus projetés vers un enfant plus grand.
Nous avons obtenu notre agrément en juin 2013.



- Les OAA, l'apparentement ?

Après quelques échanges infructueux avec l'AFA, nous avons décidé de nous tourner vers des OAA. Le premier à qui nous avons envoyé notre dossier s'est montré intéressé par notre profil et a officiellement retenu notre candidature début 2014. Il comptait nous orienter vers la Chine, mais nous avons du rapidement arrêter les démarches car ce pays n'a pas voulu faire de dérogation par rapport à mon âge (27 ans au lieu des 30 exigés). Nous avons donc été réorientés vers le Vietnam, où notre dossier s'est envolé en avril 2014.
Notre OAA était très confiant par rapport à la réussite de notre projet. Il nous a dit que nos ouvertures étaient "originales" dans la mesure où nous acceptions beaucoup de particularités "visibles" (fentes labio-palatines, agénésies, ...) et peu de particularités "invisibles" (maladies infectieuses, pathologie cardiaque...).
Début décembre, notre OAA nous a contacté pour vérifier avec nous quelques détails liés aux particularités acceptées. Notamment une :
"Êtes-vous toujours OK pour une cécité unilatérale ?"
Cela ne posait pas de problème. J'avais eu une collègue présentant cette particularité, et cela ne la gênait pas dans la vie de tous les jours, je ne m'en étais même pas aperçue avant qu'elle me le dise !
Le 15 décembre 2014, notre OAA a appelé mon mari. Quand je l'ai eu au téléphone un peu plus tard, il m'a annoncé, très ému, qu'une petite fille de deux ans nous attendait peut-être au Vietnam. Sa particularité ? Elle était aveugle d'un œil. (Aaaah... tous les éléments se recollent !)
Son dossier médical a été communiqué à un spécialiste de notre choix, et le 18 décembre, nous avons confirmé officiellement à l'OAA que nous étions partants ! Nous avons découverts de nombreuses photos et vidéos de notre fillette, dans lesquelles elle jouait, riait, marchait... Parfaite !



-Quelle prise en charge de l'enfant ? 

Notre fille était placée dans une structure spécialisée pour les enfants devant bénéficier de soins particuliers, comme de la rééducation visuelle par exemple. Elle s'y trouvait depuis très longtemps, et avait déjà passé plus d'examens médicaux que moi dans toute ma vie. Sa déficience visuelle a été vraisemblablement causé par une rubéole contractée in utero. Comme il peut y avoir d'autres séquelles de cette maladie (cardiaques, cérébrales, surdité), de nombreux tests avaient été menés pour que son dossier médical soit le plus précis possible.

-La rencontre?
La rencontre s'est déroulée comme un rêve. Notre fille y avait été bien préparée, nous avions même des photos d'elle découvrant l'album photo que nous lui avions envoyé.
Elle a tout de suite reconnu son papa, en l'appelant ainsi en vietnamien. Nous avons joué avec elle une demi-heure, je lui ai donné une bouillie et son biberon, et hop ! Nous sommes repartis avec elle, en taxi. En quelques instants, elle faisait partie de notre vie pour toujours



- Les débuts ? La vie de famille ? Les difficultés ?

Notre fille était (et est toujours) très facile à vivre. Les débuts ont été calmes, je pense. Nous avions essayé de nous préparer au pire, alors tout semblait globalement facile.
Vivre à l'hôtel, au Vietnam est ce qui m'a semblé le plus pesant je crois. D'ailleurs, les quelques problèmes rencontrés (la faire manger correctement, des terreurs nocturnes chaque nuit) ont cessé dès notre arrivée à la maison.
La vie à trois s'est instaurée tout naturellement, nous avons pu rester plus de deux mois tous les trois à la maison, puis j'ai pris un congé parental de six mois.
L'attachement mutuel s'est fait tranquillement, de son côté comme du nôtre, sans heurts, ni vite ni lentement.
Je m'étais préparée au fait que mon enfant ne m'adopte que progressivement et pas instantanément, mais pas à celui qu'il en irait peut-être de même pour moi ! J'ai beaucoup culpabilisé au début car j'avais l'impression de mal faire mon "travail" de maman à ce sujet.
Actuellement j'ai une relation si fusionnelle avec ma fille que j'ai du mal à me souvenir précisément de cette époque où elle m'était si étrangère !
Sa particularité ne l'a jamais vraiment gênée à la maison, un peu plus dans des endroits inconnus. Un an après son arrivée, nous avons découvert avec surprise que son œil droit commençait à voir ! Elle porte désormais des lunettes, car son "bon" œil est myope. L’œil droit, lui ne peut pas vraiment bénéficier d'une correction, mais il voit un peu et c'est déjà formidable !

 -Un souvenir marquant ? 
Quelques mois après son arrivée, elle a du subir un examen de ses yeux sous anesthésie générale. Quand je l'ai vu s'éloigner avec l'anesthésiste, son doudou à la main, mon cœur s'est déchiré et j'ai pris pleinement conscience de mon attachement si fort pour elle, de mon amour devenu pleinement inconditionnel. A son réveil, très désorientée, elle ne s'est calmée que lorsque l'infirmière l'a sortie de son lit pour la déposer dans mes bras, tout contre moi, et j'ai pu mesurer combien moi aussi j'étais importante pour elle.

lundi 17 avril 2017

Une Adoption 13

Dans cette rubrique, nous vous proposons de retrouver régulièrement le témoignage d'une maman ou d'un papa adoptant sur son parcours, son chemin vers son enfant et sur leur adaptation commune... 


-Année de l'adoption ?
2016

- Quel pays ?
Madagascar

- Age des enfants à son arrivée ?
4 ans et 11 mois

- Votre profil ? Votre projet ? L'agrément?

Nous avions 28 ans quand on a su que l'on ne pourrait pas avoir d'enfant de sang. Nous avions pris le chemin de l'adoption comme une évidence. Nous avons comme beaucoup tester la PMA, nous avions été martelé par " le risque " de grossesse gémellaire, cela fut notre plus grand souhait et on a mené tout notre agrément sur ce point. Nous avons cheminé toute l'année 2013 dans la procédure d’agrément et défendu nos idées que nous voulions des jumeaux et pas forcement des bébés. Nous avons décroché notre sésame fin novembre 2013 pour un enfant ou jumeaux jusqu’à 71 mois.
Dés lors nous avons démarché beaucoup d'oaa et organismes en mettant en avant notre projet gémellaire. Madagascar fut notre priorité par rapport au " fady" ( tabou) qui pense que les jumeaux portent malheur dans une région du sud est de l'ile.

- Les OAA, l'apparentement ?

Nous avions envoyé le lendemain de noël 2013, 46 courriers pour postuler vers les oaa qui pourrait nous convenir mais aussi les départements susceptibles de nous comprendre pour le coté gémellaire.
Beaucoup de réponses négatives ou de propositions qui n’étaient pas notre projet. Nous avions fait le choix de suivre notre chemin et nous avons été invité à un entretien avec un oaa religieux pour Madagascar.
L'entretien dura près de 3h30 et à la fin, nous savions que nous étions acceptés et que notre projet gémellaire serait un point fort pour notre dossier.
Les mois passent, on monte le dossier, qui part vers Antananarivo pour être accepté par l'autorité centrale de l'adoption malgache (ACAM) fin 2014.
Nous prenons par la suite notre mal en patience et nous nous preparions à etre appellé vers l'été 2016 pour espérer un départ pour la fin 2016, selon ce à quoi nous avait préparé l'oaa.
10 novembre 2015 10h47; le téléphone de madame sonne pour nous annoncer l'apparentement de jumeaux mixtes. Comme prévu, nous etions débordé par le travail et on attendait pas cela ainsi et si vite. Le soir même, on reçoit le dossier par mail et on se force de regarder tout le dossier avant de regarder les photos jointes.
Le dossier nous parait clair, mais on l'envoie en copie mail au médecin de la COCA qui nous confirme ce que l'on pensait. Tout va bien et le dossier est bien complet.
A compter de ce moment, nous avons avertis famille, proches et employeur du grand voyage que l'on préparé.
Nous partirons le 26 mars 2016 et une rencontre le 31 mars 2016 à 13 000 kms de la maison.

-Quelle prise en charge de l'enfant ? La rencontre?

Les enfants sont à l'orphelinat depuis leur naissance.
Ils ont été préparé à notre venue, car nous avons fait parvenir un album photo pour les 2 afin de présenter leurs futurs parents ainsi que leur cadre de vie et la famille. nous avions aussi mis un " poupety " à chacun.
La rencontre fut loin d’être idéal car l'orphelinat n'avait pas été prévenu de notre arrivée, on était attendu 2 semaines plus tard. 30 min après la rencontre, nous avons quitté l'orphelinat et nous n'y sommes plus retournés avec regret du à des aléas de grèves administratives.

- Les débuts ? La vie de famille ? Les difficultés ?

Les débuts... Nous parlions que français et eux que le dialecte local... donc personne ne les comprenait... nous avions eu une liste de 30 mots afin de comprendre les besoins primaires... Ce fut sport pour le début mais 10 jours plus tard, cela avait déjà bien changé, vu qu'on ne leur parlait que français et il voulait plaire et étaient ravis d'avoir des parents.

La procédure malgache demande une présence de 12 semaines sur place. 5 semaines de mise en relation, 31 jours pour le délai de non recours et enfin 2-3 semaines pour faire les papiers afin de rentrer à 4 à la maison.
Le 1er mois, nous avons pris un appart hotel où l'on a pu y faire une vie de famille et bien ancrer les liens et les prémices de l'attachement. Nous avions prévu de retourner pour le jugement dans la ville de l'orphelinat et dans ce dernier, mais des grèves des tribunaux ont fait que nous ne devions pas y aller et que le jugement n'a pas eu lieu en séance publique mais en seing privé avec notre déléguée local.

Pour la suite de notre séjour, nous sommes allés en chambre d’hôte chez notre chauffeur nounou. Nous avons pris le temps de faire un peu de tourisme avec les enfants afin de découvrir l'ile et les trésors qu'elle regorge avec sa faune flore et la beauté des paysages.

Les difficultés, il y en a eu... Nous n'avons pas supporter le traitement anti palu qui nous a rendu malade les 1ers jours avec les enfants... La distance de notre fils avec sa maman car il a du faire le deuil de la séparation avec sa nourrice de qui il était proche, cela a duré 17 jours.

Nous avons eu des gros moments de stress car sur place, il n'y a pas de stress pour faire les papiers... " Pourquoi faire aujourd'hui, ce qu'un autre pourra faire demain..."

Un souvenir marquant ?

La réaction de certaines personnes quand on disait qu'ils étaient jumeaux de Mananjary, ça a fait fuir des personnes et on a même eu droit d’être reconduit à l’extérieur d'un magasin pour éviter de leur amener le mauvais sort...
Aujourd’hui cela fait 1 an que l'on est en famille et on oublie vite le chemin parcouru quand on voit le bonheur du chamboulement que nos enfants nous ont apportés.
Aujourd'hui, ils sont scolarisés en Grande section de maternelle, ils parlent presque mieux le français que leurs camarades et ils sont fiers d’être des petits bretons...

lundi 10 avril 2017

on a vu pour vous 7: Ma vie de Courgette

Courgette n’a rien d’un légume, c’est un vaillant petit garçon. Il croit qu’il est seul au monde quand il perd sa mère. Mais c’est sans compter sur les rencontres qu’il va faire dans sa nouvelle vie au foyer pour enfants. Simon, Ahmed, Jujube, Alice et Béatrice : ils ont tous leurs histoires et elles sont aussi dures qu’ils sont tendres. Et puis il y a cette fille, Camille. Quand on a 10 ans, avoir une bande de copains, tomber amoureux, il y en a des choses à découvrir et à apprendre. Et pourquoi pas même, être heureux.




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Nala

j'ai vu ce film avec 2 de mes enfants. J'ai hésité pour l'age par rapport au propos mais je crois que chaque enfant peut accéder à des sujets même graves s'ils sont présentés avec bienveillance. Il n'est pas très long, tout juste 1h.
Mes filles ont adoré, pourtant c'est parfois triste, ça dit que les adultes peuvent faire du mal aux enfants, par négligence ou intentionnellement, ça parle d'alcoolisme... mais ça parle aussi de l'enfance et de la richesse de ces ressources: les amis, qui gagnent à être connu, les moments de partages, les adultes donneurs de soins, les émotions qui peuvent évoluer, les dessins qui disent beaucoup.
et moi j'ai été conquise. c'est très délicat dans l'approche de sujets durs, c'est bordé de silences chargés d'émotions, du non verbal dans ces petits personnages de pâtes tellement bien reproduits par rapport à la réalité. ça nous a permis de parler d'orphelinat, d'enfants grands pour lesquels le projet d'adoption est parfois compliqué à construire. Et sur le plan artistique, les graphismes, les couleurs, sont vraiment beaux.
Il ne vous reste plus qu'à courir l'acheter en DVD ou l'emprunter à votre médiathèque!

 

lundi 3 avril 2017

Témoignage: adopter avec un handicap


Notre parcours d'adoption : Atteinte d’un spina bifida entraînant une paraplégie des membres inférieurs, j’ai épousé Cédric en juin 2003 et donné naissance à notre premier enfant, Anthony, en juillet 2006. ​ Un an après sa naissance, au cours d’une visite annuelle, mon médecin gynécologue me fait part d’un problème de cicatrisation et nous explique qu’une seconde grossesse serait très compliquée voire même dangereuse pour moi. Ne souhaitant pas avoir un enfant biologique à tout prix, nous avons tout naturellement songé à l’adoption et nous avons entrepris les démarches en janvier 2008. Les enquêtes sociales et psychologiques se sont bien passées. Lors des premiers entretiens, les travailleurs sociaux nous ont questionnés sur l’organisation de notre quotidien avec mon handicap et sur mon autonomie. Par la suite, nos échanges se sont centrés sur notre projet d’adoption et la spécificité de cette parentalité. Neuf mois après le début des démarches, nous avons obtenu notre agrément pour l’adoption d’un enfant âgé de 2 à 7 ans, en tenant compte de l'âge de notre fils aîné.
Après avoir reçu beaucoup de refus de la part des OAA (Organismes Autorisés pour l’Adoption) du fait de mon handicap ou de la présence d’un enfant biologique au sein de notre foyer, il ne restait plus qu’un organisme susceptible d'accepter notre candidature. Bien que je sois un peu réticente suite à tous ces refus, mon mari a décidé d’abattre notre dernière carte en écrivant à ce dernier OAA. A notre grande surprise, la responsable nous a contactés afin de fixer un rendez-vous en septembre 2012. En effet, quatre années s’étaient écoulées entre le début de nos démarches et cet appel encourageant ! ​ Trois jours après avoir rencontré les responsables de l’organisme, nous avons reçu un courrier nous informant de l’acceptation de notre candidature et de l’enregistrement de notre dossier. En mars 2013, nous avons reçu l’appel magique pour un petit garçon âgé de 15 mois vivant à Djibouti. C’est en octobre 2013 que nous nous sommes envolés pour l’Afrique et que nous avons rencontré notre merveilleux Théo. Nous sommes rentrés en France le 5 octobre 2013 et notre aventure familiale à quatre a enfin pu commencer. ​ Je ne vais pas vous dire que notre vie est un long fleuve tranquille, il y a des hauts et des bas comme dans toutes les familles. Nous sommes une famille comme les autres à quelques détails près...