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lundi 18 septembre 2017

Mon quotidien avec mon enfant séropositif

Tout d’abord, je voudrais dire que les enfants séropositifs adoptés au Vietnam bénéficient tous d’une prise en charge thérapeutique dans leur pays de naissance.

En amont, avant l’arrivée de l’enfant, bien penser à aller faire une visite à la COCA pour que déjà vous soyez mis en lien avec un spécialiste (infectiologue ou hématologue), afin que les choses se mettent plus facilement en route à l’arrivée.

Maintenant je vous raconte mon vécu !

A l’orphelinat, après la rencontre, nous avons eu un entretien avec la directrice et le docteur. Le médiateur de notre OAA était présent.
On nous a expliqué le déroulement d’une journée-type à l’orphelinat avec un écrit et puis on nous a donné le traitement de notre fils pour un mois (apparemment tous les orphelinats le font). Ouf ! Premier soulagement ! Ce traitement était sous forme de cachets, dont certains un peu gros à mon avis.
Nous sommes repartis avec notre fils à l’hôtel, il était environ 16 heures et dès le premier soir nous lui avons donné ses médicaments. Ce qui était drôle, c’est que c’est lui qui nous indiquait avec ses petits doigts le nombre de cachets à donner ! Malgré quelques crises de pleurs liées pour beaucoup à l’incompréhension de notre part de la langue viet, notre fils a toujours pris ses médicaments lors de notre séjour au Vietnam.

Le voyage retour nécessite un petit aménagement au niveau de l’heure de prise des médicaments, compte tenu du décalage horaire. Nous ne nous en sommes pas trop fait pour cela et lui avons donné les médicaments à l’arrivée à Roissy et avons régulé sur les jours suivants.
Bien penser à prendre avec vous l’ordonnance si vous souhaitez emporter les médicaments sur vous ou dans vos bagages à main ! Cela dit nous n’avions pas pris d’ordonnance, nous avions les médicaments sur nous et le portique n’a pas sonné et nous n’avons pas eu de fouille, mais mon cœur a battu très fort au moment du passage !

A l’arrivée en France, notre fils a eu un temps d’adaptation et les trois premières semaines, il a, en particulier le soir, beaucoup pleuré pour ne pas prendre ses médicaments (les grosses gélules). Nous n’avons (en apparence !) pas paniqué, et lui avons parlé tout doucement, il a toujours fini par les prendre, parfois au bout d’une heure !

Nous avons eu ensuite notre rendez-vous à la COCA et le traitement a été réajusté, le dosage étant souvent trop fort au Vietnam. Pour un dosage plus juste et une facilité de prise du traitement notre fils est passé au sirop et là, miracle, depuis ce jour il prend son traitement comme on se lave les dents, avec une facilité déconcertante. En plus il y en a un qui est « trop bon ! », il aime le prendre en dernier et le plus mauvais en premier !
Nous sommes habitué à ces prises quotidiennes, chaque matin et chaque soir. Pour l’heure nous n’avons pas oublié une seule fois. Et si jamais il nous venait à oublier, c’est notre fils qui me rappelle à l’ordre « eh maman, t’as oublié mes "caments" ! »
Quand nous sortons (rarement le soir la première année) par exemple pour le réveillon ou quand nous partons en vacances nous faisons suivre le traitement cela ne pose aucun souci.
Tous les 3 mois, puis tous les 6 mois, notre garçon a une prise de sang qui indique le taux de réplication du virus, et depuis qu’il est passé au sirop le virus est indétectable, alors qu'au Vietnam il était encore détectable.

Les dosages sont augmentés régulièrement, au fur et à mesure de sa croissance.
Comme les seringues ne vont que jusqu’à 10ml (pour que l’embout puisse entrer dans le bouchon livré avec les sirops), et que les dosages ont augmenté, nous sommes à 4 et bientôt 5 seringues matin et soir (pour 3 sirops). Cela commence à être une petite contrainte mais notre fils est encore trop petit pour passer aux gélules.

Les effets secondaires : pour nous, rien de ce que nous avait dit la COCA.
En revanche on constate que les dents de devant (bien les brosser après la prise du traitement, les sirops sont très sucrés et collent) ont un dépôt qui ne part pas au brossage (il va falloir faire du laser), mais pour l’heure l’émail n’est pas attaqué.
Notre fils souffre aussi d’une aérophagie, pas toujours facile à vivre en collectivité et cela est bien lié au traitement. Il existe pour cela un traitement pour diminuer ces effets indésirables, mais nous trouvons que notre fils a bien assez de médicaments comme cela... pour l’heure lui n’est pas gêné, nous verrons à sa demande.

Côté psychologique, à ce jour, tout se passe bien. Notre fils ne pose aucune question ; pour lui c’est naturel de prendre son traitement et je crois que cela a même participé à la création du lien entre lui et moi (c’est maman qui lui donne le traitement).

Concernant le secret, nous l'avons dit à la famille à et certains amis, une fois que notre garçon était dans nos vies et qu'il avait fait craquer tout le monde ! Cela a été très bien pris et nous avons même été surpris par quelques réactions positives que nous n'attendions pas. Nous constatons que les jeunes sont particulièrement réceptifs et tolérants.
Nous n’avons rien dit à l’école ni même au médecin scolaire qui a trouvé notre fils en pleine forme ("on voit qu’il se porte bien et qu’il n’est pas malade", dixit le médecin scolaire !!!).
Premier problème cependant avec la maîtresse qui insiste pour qu'il soit présent à un voyage scolaire de trois jours. Outre le fait que nous pensons que c’est trop tôt pour lui d’aller vivre avec un collectif pendant trois jours loin de ses parents, en plus notre fils ne veut surtout pas y aller, la prise du traitement qui est tout sauf discrète nous oblige à refuser le voyage scolaire. Pour l’heure, nous nous sommes appuyé sur l’adoption en elle-même, "trop fraîche".
Mais nous sentons bien que pour le prochain voyage cela sera un peu plus difficile à faire comprendre. Nous avons pris conseil auprès de la référente adoption du département, qui est aussi maman adoptante. Elle nous a conseillé de dire « pour raison médicale, il a un traitement, il ne peut pas venir, et on ne peut mettre en place un PAI », sans préciser pour autant la nature de sa maladie. Elle a déjà conseillé cela à des parents dans ce cas et cela a bien fonctionné.

Voilà pour notre petite expérience de 2 ans avec un enfant porteur du VIH.

Mais c’est avant tout un bonheur immense, on oublie au quotidien totalement sa maladie, on ne voit que notre trésor d’amour.
En revanche, ce qui me semble important pour notre fils comme pour tous les enfants dans son cas c’est de pouvoir rencontrer des enfants adoptés porteurs du virus, en particulier à l’adolescence, afin que chaque enfant puisse se reconnaître dans un camarade, une amie, et ne vive pas sa maladie comme quelque chose de honteux.


Si vous êtes intéressés par l'adoption au Vietnam d'un enfant séropositif, ou porteur d'une autre particularité de santé, vous pouvez demander à rejoindre le groupe facebook "Adoption Vietnam EBS".

lundi 11 septembre 2017

on a lu pour vous 8: Les questions de Célestine





Célestine est toute bizarre. Elle voudrait tout savoir sur sa naissance, mais n'ose pas le demander à Ernest, l'ours qui l'a recueillie et qui l'élève.

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Nala

Ernest l'ours mal léché et gourmand s'est vu devenir papa par adoption le jour où il a rencontré Célestine petite souris abandonnée. Le souci pour Ernest c'est d'en parler sans blesser Célestine, parce que voila Célestine a été trouvé dans une poubelle, pas facile à dire à une enfant! pourtant c'est avec justesse que ce petit livre tendrement croqué aborde ce délicat sujet: toute vérité est elle bonne à dire? garant de l'histoire de nos enfants adoptés, comment leur transmettre ce qui leur appartient sans induire de jugement ou de connotation négative? j'aime à penser que nos enfants peuvent entendre beaucoup s'ils sont accompagnés, et que les mots leurs sont choisi. Comme Ernest, beaucoup de parents se verront poser les questions les plus piquantes au moment le moins opportun. Fragilisé pour y répondre au vif, il faut parfois proposer d'y répondre plus tard pour réfléchir à ces mots.
un petit livre qu'on aime beaucoup,
et qui nous a fait aussi aller vers le film d'animation

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Del

J'avais acheté ce livre alors que notre première adoptée était encore toute petite, 3 ou 4 ans peut être... Mais je l'ai trouvé si bouleversant que j'ai préféré attendre avant de le lui lire.
Je me suis tellement retrouvée en l'ours Ernest... Sa difficulté à dire le vrai mot, le mot cru et franc, qui fait mal mais qu'il faut bien dire un jour... Son impossibilité à répondre à tant de questions... Qui ? Pourquoi ?
Finalement, j'ai laissé ce livre à disposition mais je ne n'en ai jamais fait la lecture aux enfants. C'est un livre merveilleux mais tellement à fleur de peau, si intime, que je trouvais presque inapproprié d'en faire une "lecture du soir", à moins qu'il vienne justement au bon moment, au moment où l'enfant formule lui aussi ces questions...

lundi 4 septembre 2017

On a vu pour vous 11: les as de la jungle

Les as de la jungle
une série animée française et un long métrage sorti en 2017
L'histoire est celle d'une équipe de super-justiciers chargés de défendre et de faire régner la paix dans la jungle. L'équipe est composée du leader Maurice, un manchot-tigre, surnommé « Grand Guerrier Tigre » accompagné du Junior, son fils adoptif, poisson-clown dans son bocal, de Miguel un gorille bleu, du scientifique tarsier Gilbert et de Batricia, chauve-souris secrètement amoureuse de Gilbert. Al et Bob, quant à eux, sont deux crapauds qui n’accompagnent pas les héros en mission mais restent à la base...
Dans le long métrage sortie en 2017, on apprend comment Maurice est devenu le Grand Guerrier Tigre : petit manchot orphelin, il a été adopté par Natacha, une maman tigre, elle même super justicière ! Il doit affronter un koala démoniaque avec l'aide son équipe et de sa maman...




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Tartine 
Mes enfants -et nous aussi- étant super fans de la série télé, nous sommes allés en famille voir le film cet été au ciné. Comme la série, c'est plein de gags, super dynamique et c'est -comme la série encore- toujours décalé. Et calibré pour plaire aussi bien aux enfants qu'aux adultes. Quant à l'évocation de l'enfance de Maurice, elle permet d'aborder son adoption et met l'accent sur cette famille élargie qu'il s'est créé avec ses copains justiciers. Mais ce qui est le plus touchant, c'est le fait que l'adoption (celle de Maurice et celle de Junior) y est complètement banalisée et naturelle. Et ça fait un bien fou.

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Nala

vu sur les conseils de Tartine, mes enfants ont adoré, c'est plein d'humour et effectivement très libéré sur l'adoption. A noter pour les toulousain(es) qu'un partenariat a été fait entre le studio de production (toulousain) et la mairie avec un parcours/chasse aux trésors dans la ville (3 euros dispo à l'office du tourisme ou au muséum) et une exposition temporaire au muséum d'histoire naturelle pour prolonger le plaisir! mes enfants ont adorés aussi donner suite à ces héros avec ses 2 manifestations.