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lundi 25 juillet 2016

On a lu pour vous 2 : Messages de mères inconnues

Une fois de plus, Xinran nous emmène au coeur de la vie des femmes chinoises étudiantes, femmes d affaires, sages-femmes, paysannes toutes hantées par des souvenirs qui ont marqué leur vie d'une empreinte indélébile. Que ce soit à cause de la politique de l enfant unique, de traditions séculaires destructrices ou de terribles nécessités économiques, des femmes ont été contraintes de donner leurs filles en adoption, d'autres ont dû les abandonner dans la rue, aux portes des hôpitaux, dans les orphelinats ou sur des quais de gare , à d'autres encore, on a enlevé leurs petites filles à peine nées pour les noyer. Ces récits, Xinran n avait jusqu à présent jamais pu se résoudre à les rapporter ils étaient trop douloureux et la touchaient de trop près. À toutes les petites Chinoises qui ont été adoptées à l étranger, ce livre adresse un message poignant, pour leur montrer ce que leurs mères ont réellement vécu et pour leur dire qu elles ont été aimées et ne seront jamais oubliées.


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Nala

j'ai été extremement touchée par cette lecture. Nous femmes d'Occident, n'avons probablement pas toujours la notion de l'absence de choix pour les femmes devenues mères qui existe dans d'autres sociétés. Le poids des traditions, la politique de l'enfant unique, la place de la belle mère dans une vie de femme chinoise, sont des obstacles à ce choix de garder ou non un enfant. Reste t il d'ailleurs le choix, le libre arbitre? Il faut apporter certes la précision que ce recueil de témoignages datent des années 90, mais j'ai eu l'impression d'effleurer ce que ces mères ont pu vivre et c'était douloureux. En temps que maman adoptive, en tant que maman adoptive d'une petite fille née en Chine, j'ai pu trouver des apports précieux à ce que je pourrai dire à ma fille d'une partie de son histoire: qu'on ne sait pas les raisons qui ont conduit à un abandon, qu'on ne peut juger ce qu'on ne connait pas, que l'enfant n'est pas responsable de choix qui le dépasse.
Attention le récit est parfois assez violent, je pense qu'il n'ait pas à faire lire trop jeunes à des enfants adoptés.

Et vous qu'en avez vous penser?
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Del 

Pour ma part, plus que touchée. Bouleversée. J'ai dû le lire en plusieurs fois...

Cette lecture m'a ouvert les yeux et m'a fait ressentir une très forte empathie envers les mères (et pères) de naissance de mes filles adoptées. Un sentiment d'injustice et d'impuissance. L'envie de pouvoir leur dire ce que leurs filles deviennent et de les rassurer.

Même si ce livre relate spécifiquement les causes des abandons et infanticides en Chine, je l'ai trouvé assez universel de part les témoignages des mères, leur sentiment de manque, leurs regrets, leur impuissance face au poids de la tradition et de l'honneur familial. En le lisant j'ai autant pensé à la mère de ma fille d'Ethiopie qu'à la mère de ma fille de Chine (et à leurs pères aussi, d'ailleurs).

En effet c'est un livre violent, très fort, et je ne le conseille pas du tout aux enfants, même pour les adolescents ça me paraît dur - à plus forte raison pour des adolescents adoptés...

lundi 18 juillet 2016

On a vu pour vous 4: Kung Fu Panda



Kung Fu Panda 1
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Passionné, costaud et quelque peu maladroit, Po est sans conteste le plus grand fan de kung fu. Serveur dans le restaurant de nouilles de son père, son habileté reste encore à prouver.Elu pour accomplir une ancienne prophétie, Po rejoint le monde du kung fu afin d'apprendre les arts martiaux auprès de ses idoles, les légendaires Cinq Cyclones : Tigresse, Grue, Mante, Vipère et Singe, sous les ordres de leur professeur et entraîneur, Maître Shifu.Mais Taï Lung, le léopard des neiges fourbe et animé d'un désir de vengeance, approche à grands pas, et c'est Po qui sera chargé de défendre la vallée face à cette menace grandissante.

Kung Fu Panda 2
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Le rêve de Po s'est réalisé. Il est devenu le Guerrier Dragon, qui protège la Vallée de la Paix avec ses amis les Cinq Cyclones : Tigresse, Grue, Mante, Vipère et Singe. Mais cette vie topissime est menacée par un nouvel ennemi, décidé à conquérir la Chine et anéantir le kung-fu à l'aide d'une arme secrète et indestructible. Comment Po pourra-t-il triompher d'une arme plus forte que le kung-fu ? Il devra se tourner vers son passé et découvrir le secret de ses mystérieuses origines. Alors seulement, il pourra libérer la force nécessaire pour vaincre.

Kung Fu Panda 3
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Po avait toujours cru son père panda disparu, mais le voilà qui réapparaît ! Enfin réunis, père et fils vont voyager jusqu’au village secret des pandas. Ils y feront la connaissance de certains de leurs semblables, tous plus déjantés les uns que les autres. Mais lorsque le maléfique Kaï décide de s’attaquer aux plus grands maîtres du kung-fu à travers toute la Chine, Po va devoir réussir l’impossible : transformer une horde de pandas maladroits et rigolards en experts des arts martiaux, les redoutables Kung Fu Pandas !

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Nala 
 La filmographie pour les enfants sur les orphelins est riche: Harry Potter, le roi lion, Mr Peabody et Shermann.... mais peu parlent d'adoption réussies et abordent le probleme de retrouver sa famille biologique.
J'adore le personnage de Po, il est simple, facile à vivre, adore manger, dit tout haut ce qu'il pense. Mais j'avoue avoir été déçu par la façon de traiter les retrouvailles avec son père bio. Comme si 20 ans pouvait se rattraper en quelques secondes, sans parler du "papa" donné instantanéement.
je ne cherchais pas du mélo, j'allais voir un bon film avec mes enfants, ce qui fut le cas, parce que le reste du film reste attachant et permet de parler d'adoption avec des petits. Par contre je trouvais tres interessant le papa oie, le papa adoptif, toujours tres humain avec ses défaults mais la plus belle des qualités la franchise,

et vous qu'en avez vous pensé?
Del
je n'ai vu que le 1, et il y a longtemps...
Mais oui j'aimais bien le personnage du papa oie, ça m'avait agréablement surprise de découvrir que le héros était un enfant adopté, mais que ce n'était pas la question de l'adoption qui était le centre de l'histoire !

Tartine
En fait, comme tu le dis, c'est très courant que les héros de livres et de films (mais surtout de livres) soient des orphelins ou des enfants abandonnés. C'est presque une tradition dans la littérature jeunesse !

samedi 9 juillet 2016

Une adoption 6



A&A, française et italien vivant à Barcelone. L'Espagne étant signataire de la Haye, nous avons commencé notre démarche adoptive en Catalogne en novembre 2013. Après 10 mois, nous avons pu décrocher l'agrément pour 1 enfant de 0-3 ans sans N.E.

En Espagne, nous ne postulons pas aux OAA. Si notre profil (âge, mariage, etc) et les caractéristiques de l'enfant correspondent aux critères du pays choisi, nous sommes accepter d'office (selon OAA avec liste d'attente pré-envoie du dossier ou pas).

Par un mélange de coup de cœur, hasard, chance ..nous nous sommes rapidement décidés pour la Pologne.

Principaux critères: âge (40 ans maximum entre l'enfant et le parent plus âgé, jusqu'à 45 en NE), tranche 0-3 ans accepté (et assignations d'enfants de cet âge arrivées régulièrement), bonne santé des parents, préférence pour les couples mariés catholiques. 

Nous avons donc "signé" avec l'agence en Août 2014, et nous sommes en attente d'assignation. À ce moment, l'attente estimée étaient de 18 mois pour la fin du processus.

L'attente... Chacun la vit différemment et par étape. La première année j'étais assez légère.. J'ai pressé les amis et la famille pour recueillir les participations au BJB de notre enfant, avec l'intention (qui reste la même) de le monter dés l'appel magique). J'ai constitué un stock d'amigurumi fait maison, lu des tonnes et vu beaucoup de films et documentaires.. Nous avons donné un surnom à notre futur enfant, Kamil@. 

Puis les jours passaient et les 18 mois ont été dépassés. J'ai ralenti la lecture, baisse créative, l'attente se fait plus dure.
Chéri le vit mieux que moi, en apparence, mais cela commence à lui peser sérieusement dernièrement.

À travers les réseaux sociaux, je connais beaucoup de famille espagnole en attente et certaines étant devant nous sur la liste.. Et il semble que cela bouge au compte goûte.. Grâce à eux, et aux différents blogs et groupes, nous avons tissé des liens forts avec quelques familles, qui sont un soutien essentiel pour vivre au mieux l'attente et le post-adoption. Certains sont maintenant des amis avec un grand A.

Selon l'OAA, il y a un bouchon de signature avant nous, qui se solutionnera petit à petit. Nouvelle estimation, appel magique entre 24 et 30 mois après la signature. 
Nous en sommes à 23.. 

Comment je me sens? Nerveuse, anxieuse, mais pleine de rêves de famille, un beau mélange dans cette montagne d'émotions adoptives. J'espère pouvoir vous raconter dans quelques mois / années le chapitre de l'aboutissement de la démarche et le début de notre plus grande aventure, celle de notre famille à 3 (voir plus, qui sait!)

http://looking4ourchild.blogspot.fr/?m=1

lundi 4 juillet 2016

Une adoption 5


Dans cette rubrique, nous vous proposons de retrouver régulièrement le témoignage d'une maman ou d'un papa adoptant sur son parcours, son chemin vers son enfant et sur leur adaptation commune...


- Année de l'adoption ?

2010
- Quel pays ?
Ethiopie

- Age de l'enfant à son arrivée ?
2 ans et 8 mois

- Votre profil ? Votre projet ?
Nous avons rapidement décidé que la PMA n'était pas pour nous et nous nous sommes lancés pleins d'espoir dans l'adoption ! Nous avions 28 et 31 ans lors du dépôt de la demande d'agrément. Nous avions un projet classique 0-4 ans, toutes ethnies.

- L'agrément, les OAA, l'apparentement ?
L'agrément a été éprouvant, après une attente de près d'un an après le dépôt de la demande, de longs entretiens de plusieurs heures, sur le mode dérangeant. Mais nous étions tellement contents d'avancer, et optimistes : à ce moment là, l'adoption était moins difficile, et il nous semblait que l'issue de notre démarche ne dépendait que de notre volonté.
Début 2009, lorsque nous avons eu l'agrément, on disait déjà qu'il était difficile d'être pris par un OAA. Nous avions tout préparé, fichier Excel à l'appui, et le mailing des candidatures est parti trois jours après, avec arrosage systématique de toutes les OAAs possibles, car nous n'avions pas de préférence de pays. Erreur stratégique : nous nous sommes retrouvés avec une série d'entretiens qui nous a presque débordés ! Nous avons rencontré 4 OAAs, dont deux nous ont paru vraiment sympathiques, et nous sommes partis avec la première qui nous a acceptés fermement. Du coup, nous n'avons pas rencontré la 5ème qui nous avait également convoquée.
L'apparentement est arrivé très rapidement après le dépôt du dossier en Ethiopie. C'était le 31 décembre 2009. J'ai essayé de prendre des notes, et je crois que je n'ai réussi qu'à écrire "garçon" (comme si je risquais de l'oublier !) et son prénom. D'emblée on nous a donné deux dates de naissances, et du coup c'était un peu difficile de se projeter. Il fallait accepter l'apparentement pour avoir le dossier et les photos. Ensuite, au fil des mois, nous avons reçu 3 fois des photos. Il avait tellement changé à chaque fois ! L'attente avant le voyage n'a duré qu'un peu plus de six mois, mais avec un blocage au milieu qui nous a causé trois mois d'incertitude. C'était un véritable calvaire. Nous ne vivions plus que dans l'attente du feu vert.

- Quelle prise en charge de l'enfant sur place ? (accueil, prise en charge médicale, préparation à l'adoption...)
Il n'était pas possible de visiter l'orphelinat : comme il était très grand, il y aurait eu des blancs dans les couloirs sans arrêt s'ils avaient autorisé les visites. Mais nous avions un petit film qui montrait la vie des enfants. Ils faisaient de leur mieux mais ça semblait tout de même assez "usine". Le petit album que nous avions envoyé pour la préparation avait été touché puisqu'il était abimé, mais je ne suis pas sûre qu'un enfant de cet age puisse comprendre grand chose. Il a surtout servi a posteriori, pour constater que tout ce qui était dans l'album était bien à la maison !

- La rencontre ?
A l'orphelinat, après une nuit blanche dans l'avion, notre petit groupe de 5 couples + 2 animatrices venant chercher 8 enfants a été installé dans un petit salon avec des fauteuils et canapés. Je pense que nous étions tous verdâtres de fatigue et de stress. Les deux bébés sont arrivés dans les bras d'une nounou, puis les 4 grands sont entrés en courant. Les deux moyens, dont le notre, encadraient une nounou qui les tenait par la main. Notre petit bout est resté sur le pas de la porte, regardant partout sauf vers nous. Je lui ai pris la main et il s'est laissé emmener jusqu'à "notre" fauteuil. Il était très crispé et manipulait sans conviction les petites affaires que nous avions apporté. Au bout d'un moment, il s'est détendu légèrement, et puis c'est allé mieux de jour en jour. De notre côté, émotion énorme, pas "que du bonheur", mais un tsunami mélangé de bonheur, de stress, et de tristesse à la pensée que nous allions lui imposer encore un déracinement. Ce premier jour, lorsque la nounou est venu les chercher au bout d'une petite heure, ils sont tous partis en courant. Nous étions lessivés ! Le 3ème jour, il s'est retourné pour nous faire un signe. Le 5ème jour, nous partions. Il est venu avec nous sans montrer d'émotion, en mode un peu robot. Ravi de voir les voitures dehors, qui semblait être un des rares mots qu'il savait dire et a conservé longtemps après son arrivée en France. Intéressé pour jouer avec les robinets de l’hôtel. Puis dans l'avion, il a sombré dans un sommeil profond, la tête sur mes genoux.
Près de dix-huit mois plus tard, il m'a dit qu'il était mort de peur ce jour là, et ça l'avait marqué puisqu'il s'en souvenait très clairement ! En regardant les photos, c'est effectivement visible, mais tout à notre émotion, on ne s'en était pas rendu compte...

- Les débuts ? La vie de famille ? Les difficultés ?
Les débuts ont été rock'n roll, comme on peut l'imaginer de la vie avec un enfant de trois ans et des parents débutants ! Grosses crises d'incompréhension avec un enfant qui ne parle évidemment pas bien, tournée des médecins assez compliquée (au secours le rattrapage des vaccins), maman en plein blues et papa qui assure. Le plus difficile, pour moi, a été de me découvrir impatiente, pas si douce que je l'espérais, et tellement rapide à me mettre en colère... Je trouvais mon fils tellement beau et génial, il avait la banane, curieux de tout, tout le monde me disait "Alors ça va, vous êtes heureux ? Vous avez de la chance, il est mignon", et moi je ne me sentais pas à la hauteur... ça a duré longtemps. Environ 9 mois après, avec l'aide de kilos de chocolat et le soutien de mon mari et de quelques copinautes, je commençais à me détendre vraiment. J'ai appris à gérer ma colère. La sensation de ne plus jamais être tranquille m'a quittée avec l'entrée à l'école.
Par la suite, pas de problèmes de sommeil mais l'alimentation est rapidement devenue un casse-tête car il était en surpoids important et les repas ont été des moments de stress pendant des années.
Il a aussi très difficile pour nous de le voir pendant plus de deux ans se coller à n'importe quel adulte qui lui accordait de l'attention de façon inappropriée : mains dans le décolleté des dames ou une demi-heure dans les bras d'une vague connaissance, à 4,5 ans. Une des accompagnatrices de notre voyage avait raconté qu'à une période, ils avaient pris le parti d'interdire à son fils de toucher quiconque en dehors de la famille. J'avais trouvé ça un peu extrême mais j'ai compris a posteriori ! Ca l'empêchait parfois de jouer avec les autres enfants. Bien sûr on nous disait de le laisser faire, que c'était normal, que c'est comme ça en Afrique, que c'est bien d'être sociable... Comme nous avons mis longtemps à nous sentir légitimes en tant que parents, ça nous blessait particulièrement (non pas son comportement, qui n'était pas exceptionnel, mais l'attitude des autres qui ne respectaient pas ce que nous demandions). Certaines de connaissances ne mettaient aucune limite et cela nous forçait à jouer le rôle de méchants, au point où nous nous sommes éloignés de certains et où nous avons longtemps fui fêtes et invitations.

- Un souvenir marquant ?
Allez, deux pour le prix d'un : un triste et un merveilleux
- Plus de 6 mois après son arrivée, lorsque nous parlions de notre maison, nous disions "maison de Papa-Maman-C.". Nous avions remarqué depuis quelques jours que C., qui parlait de mieux en mieux, disait "maison de Papa-Maman". Un jour je lui ai demandé pourquoi il disait cela, car c'était aussi sa maison. Il m'a répondu "non, maison de C.", et a fait un geste vers le lointain. Je lui ai expliqué qu'avant il habitait en Ethiopie, mais que nous étions allé le chercher et qu'à présent il habiterait avec nous pour toujours. Il n'a pas paru étonné mais m'a répondu "C. triste". J'ai été estomaquée de découvrir qu'après tous ces mois, il avait encore besoin de la confirmation qu'il allait rester...
- Mon premier poème de fête des mères, 10 mois après son arrivée, récité avec un grand sourire et à des multiples reprises dès le vendredi soir...