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jeudi 1 octobre 2015

Construire son projet

Nous avons créé ce blog avec l'idée d'aborder divers sujets autour de l'adoption, et plus précisément les "besoins spécifiques".
Pour ceux qui ne le sauraient pas, voici la situation actuelle : beaucoup de pays se sont fermés à l'adoption internationale, d'autres ne proposent plus que des enfants grands ou porteurs d'une spécificité médicale. Les pays dans lesquels il est encore possible d'adopter un enfant jeune et en bonne santé sont très rares, et les postulants ayant un tel projet ont beaucoup de mal à le voir aboutir.
Pour ceux qui correspondent aux critères imposés par leur CG, attendre qu'un pupille de l’État leur soit proposé devient parfois une alternative plus rapide et plus certaine que se lancer dans une démarche à l'international, alors qu'il faut souvent passer un deuxième agrément, le premier devenant caduc au bout de 5 ans.
Ainsi, demander un agrément pour un enfant porteur d'une particularité de santé, ou ouvert sur la tranche d'âge, devient petit à petit la norme.
Le danger, dans cette démarche d'élargissement du projet, est justement que l'enfant qui arrive soit trop loin de l'enfant qu'on espère, dont on rêve, depuis le début de la démarche. C'est pourquoi il est nécessaire d'être vraiment prêts, vraiment partants, pour accueillir cet enfant tel qu'il arrivera. Il faut pouvoir le trouver parfait en tout point !
Adopter, c'est déjà choisir de relever un défi. Y ajouter une ouverture à des problèmes de santé, et/ou faire le choix d'accueillir un enfant déjà grand, ce n'est pas anodin...




On appelle Enfants à Besoins Spécifiques tous les enfants qui présentent une ou des particularités qui les rendent plus difficilement adoptables qu'un enfant jeune et en bonne santé.
~~~~ Enfants grands ~~~~
L'âge à partir duquel on considère qu'un enfant est "grand" varie, et a tendance à augmenter, de nos jours où il y a de moins en moins d'enfants en bas âge proposés à l'adoption internationale.
Selon les pays et les OAA, "enfant grand" peut donc vouloir dire "enfant âgé de plus de 6, 7, 8, 9 ans"...
~~~~ Fratries ~~~~
Un projet d'adoption d'une fratrie va de pair avec une ouverture sur l'âge. Il est illusoire de penser adopter une fratrie de 2 enfants de moins de 3 ans, ou même de moins de 5 ans.
Un projet pour une fratrie de 2 enfants n'est pas vraiment considéré comme un projet "ouvert" car c'est relativement courant, à moins d'être également très ouverts sur l'âge. En revanche, les fratries de 3 enfants et plus sont considérées comme "à besoins spécifiques".
~~~~ Problèmes de santé ~~~~
Pendant la démarche d'agrément, cette question sera abordée. Contrairement à ce que nous entendons parfois, s'ouvrir à des particularités de santé ne signifie pas s'ouvrir à tout ! Au contraire, il est important de délimiter son projet. La notice jointe à l'agrément pourra être plus précise qu'un simple "particularités acceptées", voire lister certains besoins spéciaux.
Nous n'avons pas prévu une liste exhaustive, bien entendu ! Mais voilà quelques idées d'ouvertures qui peuvent être pensées :
- inconnues de développement : grande prématurité, Syndrome d'Alcoolisation Foetale, retard de croissance intra-utérin (RCIU), retard de développement inexpliqué, ...
- particularités opérables : fente labio-palatine, pieds bots, doigts palmés ou autres malformations de membres, cardiopathies de degrés variables, malformations digestives, anomalies génitales, ...
- différence physique non réversible : nanisme, albinisme, agénésie d'un ou plusieurs membres ou partie de membre, atrésie de l'oreille, ...
- handicap moteur : paralysie (séquelle de Spina Bifida par exemple), infirmité motrice cérébrale, ...
- maladie chronique : hépatite B, VIH, drépanocytose, thalassémie, diabète, asthme, épilepsie, ...
- handicap sensoriel : surdité, cécité (partielle ou totale)
- handicap mental : principalement la trisomie 21, mais pas seulement
~~~~ Passé de l'enfant ~~~~
- maltraitance
- abus sexuel
- histoire familiale lourde




Quelques questions à se poser pour réfléchir à ces différents besoins spécifiques :
- Un enfant atteint par cette pathologie, pourrais-je l'aimer inconditionnellement et le faire devenir pleinement MON enfant ?
C'est la question la plus importante : se forcer à accepter un problème de santé que l'on juge trop lourd, qu'on ne "sent" pas, pourrait avoir des répercussions très néfastes sur l'attachement futur à l'enfant qui arriverait...
- Que suis-je capable de gérer au quotidien et de "faire subir" à mon enfant ?
Une prise de traitement quotidienne ? Des opérations ? Une stimulation poussée ? Plusieurs rendez-vous par mois pendant plusieurs années auprès de différents spécialistes ? Un établissement scolaire adapté ?
- Ai-je vraiment conscience de ce que ça représente comme complications au quotidien ?
En plus du fait qu'être parents d'un enfant de plus, ça simplifie rarement la vie...
Avons-nous un accès facile aux soins et suivi nécessaires ? Hôpital, médecin spécialiste, kiné, orthophoniste, école adaptée, ...
Ma maison est-elle adaptable, en cas de handicap moteur ?
- Quelles sont mes attentes en terme d'autonomie ?
Suis-je à l'aise avec l'idée que mon enfant, à l'âge adulte, ne pourra peut-être pas exercer un métier, être indépendant ?
- Mes épaules sont-elles assez solides pour supporter le regard des autres ?
Si mon enfant est porteur d'une particularité visible, il n'échappera pas aux regards, remarques, questions, parfois aux moqueries… Il devra les supporter même s'il n'était pas mon enfant, bien sûr… mais moi, cela me paraît-il surmontable en tant que parent ?
- Et la famille élargie ?
Bien sûr, ce n'est pas le projet des futurs grands-parents, mais, même s'il ne faut pas "leur demander leur avis", il est important de réfléchir à la répercussion que peut avoir l'arrivée d'un petit-enfant "différent" et les préparer si on le trouve nécessaire. Les rassurer sur le fait que oui, c'est vraiment ce qu'on veut, et oui, on sait où on met les pieds !
NB : il peut exister des réunions ou sorties destinées plus particulièrement à la famille élargie, renseignez-vous auprès des associations, notamment l'asso EFA de votre département.
Et s'il y a déjà des enfants au foyer : quel impact à court et à long terme ?




Comment se renseigner sur les différentes pathologies ?
votre médecin généraliste ou pédiatre... attention cependant, certains médecins ne sont absolument pas au fait de l'adoption internationale et pourraient être excessivement alarmants.
COCA : Consultation Orientation et Conseil en Adoption
→ rdv avec un spécialiste, si on s'oriente plus spécifiquement vers une pathologie en particulier
→ sur internet : sites médicaux et groupes de discussion, notamment "EFA-santé" et "à particularités"
réunions organisées par l'AFA (réservées aux postulants déjà titulaires d'un agrément) et les OAA (parfois ouvertes aux postulants en cours d'agrément)
réunions organisées par l'association EFA de votre département ou des départements limitrophes : tenez-vous informés !



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