Attention vos antennes frétillent :
S’il est nécessaire au développement de chaque enfant d’être
aimé et de se savoir aimé, l’amour ne suffit pas, il ne peut satisfaire tous les besoins
de nos enfants qui ne sont pas des "modèles de base". Boris Cyrulnik (1) dit
« L'affectivité,
pour moi, est une biologie périphérique. Les promesses génétiques d'un
nouveau-né ne peuvent prendre forme que sous l'effet façonnant de
l'affectivité. Les petits enfants roumains abandonnés, privés d'affect, sont
nourris de glucides, de protides, de lipides. Leur programme génétique renferme
tout ce qui est nécessaire à leur développement. Pourtant, ils ne réalisent
aucune performance ».
On sait aussi que l’amour ne se commande pas, que les
parents par adoption commencent d’abord par être des donneurs de soins, des
« care givers », capitaines du bateau Océanfance de Johanne
Lemieux (2).
Et un jour, très rapidement ou non, on se le souhaite à
tous, on les aime. Si ce n'est pas suffisant mais nécessaire, il faut pouvoir leur dire et leur montrer: nos enfants seront sensibles à nos marques d'amour. Cet amour sera probablement plus simple à reconnaitre, à nommer, à montrer, au fur et à mesure du temps passé ensemble, plus nourri par le partage des moments de jeux, de paroles, de calins.
Peut-on quantifier cet amour ?
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Aime –t –on alors tous nos enfants pareils ? mais faut-il aimer pareil?
Faut-il rationnaliser ?
En tant que parents, on aimerait être toujours juste,
équitable dans ce rôle pour chacun de nos enfants. Et on a de la culpabilité
quand on n’a le sentiment de ne pas avoir été autant présent avec un de nos enfants, ou même un membre de la
famille qu’avec un autre.
Il semble pourtant que notre présence sera forcément différente
dans certaines circonstances: si un enfant a une maladie infantile, ou
s’il doit être hospitalisé, les parents seront de fait plus sollicités pour cet
enfant. Les autres enfants doivent être rassurés sur la présence du lien
d’attachement, et sur l’amour s’il est présent, tout en expliquant que les
parents ne peuvent être alors partout, super héros des temps modernes. Johanne Lemieux propose de symboliser pour les rendre visibles pour un enfant ces liens d'attachement par des rubans de l'enfant vers ses parents, ses frères et soeurs, ses grands parents... Ce n’est
pas alors la quantité de temps, d’amour, que l’enfant va questionner, mais la
qualité, l’irrévocabilité. Est ce que ce lien es solide? N’est-il pas justement important d’être présent
quand un enfant a besoin d’une attention soutenue sans que cela ne remette
en cause les autres liens ?
Chaque personne étant unique, faut-il vraiment s’obliger à
penser qu’on aime nos enfants de la même façon ? N’y a-t-il pas autant de
façon d’aimer qu’il y a de diversité chez l’humain ? Faut -il normer,
border l’Amour ? est ce être un mauvais parent que d’être plus affectée
selon les moments par l’un l’autre ou le dernier de ses enfants ? est ce qu'il est plus facile d'aimer nos enfants quand il n'y a pas de troubles de l'attachement?
Comme déjà évoqué dans d’autres articles, il a probablement
plus une nécessité de nommer l’invisible pour nos enfants. De commencer déjà à
en parler, à aborder l’Amour aux travers de très jolis livres comme C’est
quoi l’Amour?
Qui tente par les différents regards de membres d’une
famille de répondre à cette épineuse question.
Mais il y a aussi Mon
Amour :
Pour dire que quoi qu’il arrive, l’amour est là, même quand
on est imparfait à certains moments (parents comme enfants !),
Que chaque comportement ne remettra pas ce lien en question,
que malgré l’histoire et les ruptures déjà vécues, les nouveaux capitaines du
bateau tiendront bons dans les tempêtes. Que l'amour peut etre là même quand l'attachement prend du temps.
Mais aussi que même si on ne mesure pas la quantité de
chaque lien, chaque enfant a une place à part entière que que soit sa fragilité ou ses forces parce que nos
enfants sont tous nos préférés,
Ce mythe est vrai aussi pour d’autres liens, aime t on
pareils chacun de ses parents, frères et sœurs ou même grands parents ?
est-ce que ça rend plus fort le lien ?
Comment parlez-vous d’amour à vos enfants ?
·
1 Neuro
psychiatre français https://fr.wikipedia.org/wiki/Boris_Cyrulnik
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Merci encore pour ce bel article et la sélection de livre (il m'en manque 1 à ajouter d'urgence à ma liste de voeux ;) )
RépondreSupprimerCa me fait penser à un petit "atelier" dessin que j'ai lancé à la maison avec les loulous : on dessine un grand coeur sur une feuille blanche et on se dessine dedans ou on écrit son nom = c'est son coeur. On dessine ensuite autour des coeurs avec le nom des gens qu'on aime et on dessine un lien différent (couleur, forme) à chaque fois entre les 2 coeurs. Ca a beaucoup plu et s'était très interessant. A refaire pour leur montrer que ça peut aussi évoluer dans le temps ;)
jolie idée d'atelier! merci pour le partage!
SupprimerJe rajouterai un livre pour expliquer la permanence de l'amour "Je t'aimerai toujours quoi qu'il arrive"
RépondreSupprimerc'est vrai que c'est un livre magnifique, on lui avait d'ailleurs consacré un article rien que pour lui : http://parlonsadoption.blogspot.fr/2016/08/on-lu-pour-vous-je-taimerai-toujours.html
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