Dans
cette rubrique, nous vous proposons de retrouver régulièrement le
témoignage d'une maman ou d'un papa adoptant sur son parcours, son chemin vers son enfant et sur leur adaptation commune...
-Année de l'adoption ?
-Année de l'adoption ?
2016
- Quel pays ?
Madagascar
- Age des enfants à son arrivée ?
4 ans et 11 mois
- Votre profil ? Votre projet ? L'agrément?
Nous avions 28 ans quand on a su que l'on ne
pourrait pas avoir d'enfant de sang. Nous avions pris le chemin de
l'adoption comme une évidence. Nous avons comme beaucoup tester la PMA,
nous avions été martelé par " le risque " de grossesse gémellaire, cela fut notre plus grand souhait et on a mené tout notre agrément sur ce point. Nous avons cheminé toute l'année 2013 dans la procédure d’agrément et défendu nos idées que nous voulions des jumeaux
et pas forcement des bébés. Nous avons décroché
notre sésame fin novembre 2013 pour un enfant ou jumeaux jusqu’à 71
mois.
Dés lors nous avons démarché beaucoup d'oaa et
organismes en mettant en avant notre projet gémellaire. Madagascar fut
notre priorité par rapport au " fady" ( tabou) qui pense que les jumeaux
portent malheur dans une région du sud est de
l'ile.
- Les OAA, l'apparentement ?
Nous avions envoyé le lendemain de noël 2013, 46
courriers pour postuler vers les oaa qui pourrait nous convenir mais
aussi les départements susceptibles de nous comprendre pour le coté gémellaire.
Beaucoup de réponses négatives ou de propositions
qui n’étaient pas notre projet. Nous avions fait le choix de suivre
notre chemin et nous avons été invité à un entretien avec un oaa
religieux pour Madagascar.
L'entretien dura près de 3h30 et à la fin, nous
savions que nous étions acceptés et que notre projet gémellaire serait
un point fort pour notre dossier.
Les mois passent, on monte le dossier, qui part
vers Antananarivo pour être accepté par l'autorité centrale de
l'adoption malgache (ACAM) fin 2014.
Nous prenons par la suite notre mal en patience et
nous nous preparions à etre appellé vers l'été 2016 pour espérer un départ pour la fin 2016, selon ce à quoi nous avait préparé l'oaa.
10 novembre 2015 10h47; le téléphone de madame
sonne pour nous annoncer l'apparentement de jumeaux mixtes. Comme prévu,
nous etions débordé par le travail et on attendait pas cela ainsi et si
vite. Le soir même, on reçoit le dossier par
mail et on se force de regarder tout le dossier avant de regarder les
photos jointes.
Le dossier nous parait clair, mais on l'envoie en
copie mail au médecin de la COCA qui nous confirme ce que l'on pensait.
Tout va bien et le dossier est bien complet.
A compter de ce moment, nous avons avertis famille, proches et employeur du grand voyage que l'on préparé.
Nous partirons le 26 mars 2016 et une rencontre le 31 mars 2016 à 13 000 kms de la maison.
-Quelle prise en charge de l'enfant ? La rencontre?
Les enfants sont à l'orphelinat depuis leur naissance.
Ils ont été préparé à notre venue, car nous avons
fait parvenir un album photo pour les 2 afin de présenter leurs futurs
parents ainsi que leur cadre de vie et la famille. nous avions aussi mis
un " poupety " à chacun.
La rencontre fut loin d’être idéal car l'orphelinat
n'avait pas été prévenu de notre arrivée, on était attendu 2 semaines
plus tard. 30 min après la rencontre, nous avons quitté l'orphelinat et
nous n'y sommes plus retournés avec regret
du à des aléas de grèves administratives.
- Les débuts ? La vie de famille ? Les difficultés ?
Les débuts... Nous parlions que français et eux que
le dialecte local... donc personne ne les comprenait... nous avions eu
une liste de 30 mots afin de comprendre les besoins primaires... Ce fut
sport pour le début mais 10 jours plus tard,
cela avait déjà bien changé, vu qu'on ne leur parlait que français et
il voulait plaire et étaient ravis d'avoir des parents.
La procédure malgache demande une présence de 12
semaines sur place. 5 semaines de mise en relation, 31 jours pour le délai de non recours et enfin 2-3 semaines pour faire les papiers afin
de rentrer à 4 à la maison.
Le 1er mois, nous avons pris un appart hotel où
l'on a pu y faire une vie de famille et bien ancrer les liens et les prémices de l'attachement. Nous avions prévu de retourner pour le
jugement dans la ville de l'orphelinat et dans ce dernier,
mais des grèves des tribunaux ont fait que nous ne devions pas y aller
et que le jugement n'a pas eu lieu en séance publique mais en seing
privé avec notre déléguée local.
Pour la suite de notre séjour, nous sommes allés en
chambre d’hôte chez notre chauffeur nounou. Nous avons pris le temps de
faire un peu de tourisme avec les enfants afin de découvrir l'ile et
les trésors qu'elle regorge avec sa faune flore
et la beauté des paysages.
Les difficultés, il y en a eu... Nous n'avons pas
supporter le traitement anti palu qui nous a rendu malade les 1ers jours
avec les enfants... La distance de notre fils avec sa maman car il a du
faire le deuil de la séparation avec sa nourrice
de qui il était proche, cela a duré 17 jours.
Nous avons eu des gros moments de stress car sur
place, il n'y a pas de stress pour faire les papiers... " Pourquoi faire
aujourd'hui, ce qu'un autre pourra faire demain..."
Un souvenir marquant ?
La réaction de certaines personnes quand on disait
qu'ils étaient jumeaux de Mananjary, ça a fait fuir des personnes et on a même eu droit d’être reconduit à l’extérieur d'un magasin pour éviter
de leur amener le mauvais sort...
Aujourd’hui cela fait 1 an que l'on est en famille et
on oublie vite le chemin parcouru quand on voit le bonheur du
chamboulement que nos enfants nous ont apportés.
Aujourd'hui, ils sont scolarisés en Grande section
de maternelle, ils parlent presque mieux le français que leurs camarades
et ils sont fiers d’être des petits bretons...
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