Dans
cette rubrique, nous vous proposons de retrouver régulièrement le
témoignage d'une maman ou d'un papa adoptant sur son parcours, son chemin vers son enfant et sur leur adaptation commune...
Année de l'adoption ?
2004 (novembre)
Age de l'enfant à son arrivée ?
15 mois
Votre profil ? Votre projet ?
Quand nous avons décidé de nous engager dans l’adoption, j’avais 32 ans et mon mari 36 et nous sortions de 3 ans de PMA. Mais au fond de moi, j’ai toujours pensé à l’adoption, dès la 1ère piqûre de la 1ère tentative PMA… La certitude qu’un enfant nous attendait au bout du chemin, quoiqu’il advienne, m’a aidée à tenir bon durant ces 3 années. Mon mari a mis plus de temps à cheminer, avant d’adhérer entièrement à ce projet. Arrive un moment où cela n’a plus de sens de s’acharner médicalement et où on se recentre sur l’essentiel : ce que nous voulions, c’est un enfant, pas une grossesse à tout prix…
L'agrément, les OAA, l'apparentement ?
L’agrément s’est déroulé sans problème. Nous avons accueilli la démarche des agents positivement, en étant vraiment honnêtes et ouverts. Cela nous a réellement aidés à cheminer et concrétiser le projet. Ces échanges se sont souvent prolongés chez nous sur nos enfances, nos visions de la parentalité etc. Nous avons sincèrement trouvé ce processus très enrichissant. Nous avons obtenu l’agrément pour un enfant en bonne santé de 0 à 3 ans. Nous avons écarté l’idée d’adopter en France car les délais étaient trop longs. A l’époque, on pouvait adopter en individuel ou via OAA et cela nous a semblé spontanément beaucoup plus cadré et sécurisé avec un OAA. Je me projetais beaucoup dans l’explication à l’enfant plus tard et je ne pouvais imaginer regarder mon enfant en face sachant qu’on avait glissé un billet dans un passeport par exemple. C’était très important que toute la démarche soit très cadrée, écrite, officielle, indiscutable. Nous imaginions un enfant « qui nous ressemble » et avons envisagé la Russie mais les OAA contactés, noyés de demandes, nous ont vite éconduits. Par ailleurs, nous avons vite reculé car la Russie imposait 2 voyages (un pour la rencontre et un pour venir chercher l’enfant) et cela me semblait inconcevable de laisser mon enfant à l’orphelinat après l’avoir tenu dans les bras… Puis nous avons participé à une réunion annuelle EFA. Le point d’orgue de la réunion était la présentation de tous les enfants adoptés dans l’année écoulée. Il y avait beaucoup de petites originaires de Chine et je crois que c’est ce jour-là qu’on a vraiment décidé que notre cœur nous appelait en Chine ! Nous avons rapidement contacté 2 OAA agréés pour la Chine dont MDM qui a accepté notre candidature. A cette époque, l’attente était très rapide et il s’est écoulé seulement 6 mois (contre plusieurs années aujourd’hui) entre l’enregistrement du dossier en Chine et l’apparentement. Le moment de l’appel magique et surtout aller chercher le recommandé, découvrir la frimousse de ma fille… Que de sentiments mêlés entre excitation, joie, impatience, peur !... Dans les replis secrets de mon cœur, j’avais si peur de ne pas l’aimer, de ne pas la trouver jolie…Tout a été balayé en une seconde ! Je me souviens encore du coup de cœur que j’ai ressenti en découvrant sa photo… Un moment tellement fort !
Quelle prise en charge de l'enfant sur place ? (accueil, prise en charge médicale, préparation à l'adoption...) ?
Lucie avait été abandonnée à l’âge de 2 semaines et elle était depuis en orphelinat. Un orphelinat à plusieurs heures de route de la première grande ville (Changhsa dans le Hunan) qui n’autorisait pas les visites. Nous avions reçu un dossier médical que nous avions fait traduire (au moment de l’acceptation de l’apparentement) et nous n’avions pas de question particulière à ce sujet. Je pense que les enfants n’étaient pas spécialement préparés.
La rencontre ?
La rencontre a été un moment indescriptible, un des plus émouvants de ma vie. Je ressentais un mélange d’excitation et de crainte mais ce qui dominait c’était la certitude absolue que mon destin s’accomplissait, que j’étais exactement là où je devais être. Elle s’est déroulée dans un centre des affaires sociales à Changhsa. Nous étions 8 familles et il y avait aussi d’autres groupes dans la même grande salle. Mais je ne voyais que le visage angoissée de ma poulette qui s’agrippait à sa nounou et a pleuré dès que je l’ai prise. Moi aussi j’ai pleuré, mon mari aussi ! On avait préparé quelques questions traduites en chinois qu’on a fait lire à la nounou où surtout on lui demandait de nous présenter à Lucie. Ma poulette a eu l’air très concentré quand sa nounou lui a traduit nos phrases.
Les débuts ?
Durant les 2 premières semaines en Chine et la semaine de notre retour, Lucie était très fermée. Elle n’émettait aucun son et ne manifestait presque aucune émotion. Chaque matin elle se réveillait sans dire un mot, sans pleurer mais en nous regardant d’un air noir, l’air de dire « oh non, encore eux ! ». Elle était tellement mutique que j’en suis venue à me demander si elle n’avait pas un souci médical. Après la première semaine à la maison, je me souviens lui avoir dit en tête à tête que j’en pouvais plus de son attitude, qu’il fallait qu’elle s’ouvre. Le lendemain elle est restée avec mon mari seule quelques heures et pour la première fois elle s’est éclaté dans le bain (les 3 premières semaines, elle hurlait dès que le premier orteil touchait l’eau). Quand je suis rentrée, elle était métamorphosée. Elle est devenue très souriante, parlait tout le temps… Une nouvelle petite fille !
La vie de famille ?
La vie à 3 après 12 ans de vie commune s’est installée sans problème. Vraiment que du bonheur ! J’ai adoré chaque mini découverte, tous ces moments dont j’avais tant rêvés (les balades en forêt, les jeux, les chansons, cuisiner ensemble…) sont enfin devenus réalité. Je me sentais juste sur un nuage en permanence !
Les difficultés ?
Vraiment aucune. Tout s’est fait tellement naturellement et facilement que je ne peux l’expliquer. Tout était évidence. Je n’avais pas lu de livre spécialisé mais juste parcouru des témoignages sur les forums donc je m’étais plus ou moins préparé à affronter des difficultés d’attachement, des problèmes médicaux, des soucis d’endormissement ou d’appétit… mais vraiment rien du tout !
Un souvenir marquant ?
Tous et aucun en particulier ! La rencontre demeure le moment magique et surnaturel dans mon cœur. On fête ce jour chaque année, c’est « family day » !
Age de l'enfant à son arrivée ?
15 mois
Votre profil ? Votre projet ?
Quand nous avons décidé de nous engager dans l’adoption, j’avais 32 ans et mon mari 36 et nous sortions de 3 ans de PMA. Mais au fond de moi, j’ai toujours pensé à l’adoption, dès la 1ère piqûre de la 1ère tentative PMA… La certitude qu’un enfant nous attendait au bout du chemin, quoiqu’il advienne, m’a aidée à tenir bon durant ces 3 années. Mon mari a mis plus de temps à cheminer, avant d’adhérer entièrement à ce projet. Arrive un moment où cela n’a plus de sens de s’acharner médicalement et où on se recentre sur l’essentiel : ce que nous voulions, c’est un enfant, pas une grossesse à tout prix…
L'agrément, les OAA, l'apparentement ?
L’agrément s’est déroulé sans problème. Nous avons accueilli la démarche des agents positivement, en étant vraiment honnêtes et ouverts. Cela nous a réellement aidés à cheminer et concrétiser le projet. Ces échanges se sont souvent prolongés chez nous sur nos enfances, nos visions de la parentalité etc. Nous avons sincèrement trouvé ce processus très enrichissant. Nous avons obtenu l’agrément pour un enfant en bonne santé de 0 à 3 ans. Nous avons écarté l’idée d’adopter en France car les délais étaient trop longs. A l’époque, on pouvait adopter en individuel ou via OAA et cela nous a semblé spontanément beaucoup plus cadré et sécurisé avec un OAA. Je me projetais beaucoup dans l’explication à l’enfant plus tard et je ne pouvais imaginer regarder mon enfant en face sachant qu’on avait glissé un billet dans un passeport par exemple. C’était très important que toute la démarche soit très cadrée, écrite, officielle, indiscutable. Nous imaginions un enfant « qui nous ressemble » et avons envisagé la Russie mais les OAA contactés, noyés de demandes, nous ont vite éconduits. Par ailleurs, nous avons vite reculé car la Russie imposait 2 voyages (un pour la rencontre et un pour venir chercher l’enfant) et cela me semblait inconcevable de laisser mon enfant à l’orphelinat après l’avoir tenu dans les bras… Puis nous avons participé à une réunion annuelle EFA. Le point d’orgue de la réunion était la présentation de tous les enfants adoptés dans l’année écoulée. Il y avait beaucoup de petites originaires de Chine et je crois que c’est ce jour-là qu’on a vraiment décidé que notre cœur nous appelait en Chine ! Nous avons rapidement contacté 2 OAA agréés pour la Chine dont MDM qui a accepté notre candidature. A cette époque, l’attente était très rapide et il s’est écoulé seulement 6 mois (contre plusieurs années aujourd’hui) entre l’enregistrement du dossier en Chine et l’apparentement. Le moment de l’appel magique et surtout aller chercher le recommandé, découvrir la frimousse de ma fille… Que de sentiments mêlés entre excitation, joie, impatience, peur !... Dans les replis secrets de mon cœur, j’avais si peur de ne pas l’aimer, de ne pas la trouver jolie…Tout a été balayé en une seconde ! Je me souviens encore du coup de cœur que j’ai ressenti en découvrant sa photo… Un moment tellement fort !
Quelle prise en charge de l'enfant sur place ? (accueil, prise en charge médicale, préparation à l'adoption...) ?
Lucie avait été abandonnée à l’âge de 2 semaines et elle était depuis en orphelinat. Un orphelinat à plusieurs heures de route de la première grande ville (Changhsa dans le Hunan) qui n’autorisait pas les visites. Nous avions reçu un dossier médical que nous avions fait traduire (au moment de l’acceptation de l’apparentement) et nous n’avions pas de question particulière à ce sujet. Je pense que les enfants n’étaient pas spécialement préparés.
La rencontre ?
La rencontre a été un moment indescriptible, un des plus émouvants de ma vie. Je ressentais un mélange d’excitation et de crainte mais ce qui dominait c’était la certitude absolue que mon destin s’accomplissait, que j’étais exactement là où je devais être. Elle s’est déroulée dans un centre des affaires sociales à Changhsa. Nous étions 8 familles et il y avait aussi d’autres groupes dans la même grande salle. Mais je ne voyais que le visage angoissée de ma poulette qui s’agrippait à sa nounou et a pleuré dès que je l’ai prise. Moi aussi j’ai pleuré, mon mari aussi ! On avait préparé quelques questions traduites en chinois qu’on a fait lire à la nounou où surtout on lui demandait de nous présenter à Lucie. Ma poulette a eu l’air très concentré quand sa nounou lui a traduit nos phrases.
Les débuts ?
Durant les 2 premières semaines en Chine et la semaine de notre retour, Lucie était très fermée. Elle n’émettait aucun son et ne manifestait presque aucune émotion. Chaque matin elle se réveillait sans dire un mot, sans pleurer mais en nous regardant d’un air noir, l’air de dire « oh non, encore eux ! ». Elle était tellement mutique que j’en suis venue à me demander si elle n’avait pas un souci médical. Après la première semaine à la maison, je me souviens lui avoir dit en tête à tête que j’en pouvais plus de son attitude, qu’il fallait qu’elle s’ouvre. Le lendemain elle est restée avec mon mari seule quelques heures et pour la première fois elle s’est éclaté dans le bain (les 3 premières semaines, elle hurlait dès que le premier orteil touchait l’eau). Quand je suis rentrée, elle était métamorphosée. Elle est devenue très souriante, parlait tout le temps… Une nouvelle petite fille !
La vie de famille ?
La vie à 3 après 12 ans de vie commune s’est installée sans problème. Vraiment que du bonheur ! J’ai adoré chaque mini découverte, tous ces moments dont j’avais tant rêvés (les balades en forêt, les jeux, les chansons, cuisiner ensemble…) sont enfin devenus réalité. Je me sentais juste sur un nuage en permanence !
Les difficultés ?
Vraiment aucune. Tout s’est fait tellement naturellement et facilement que je ne peux l’expliquer. Tout était évidence. Je n’avais pas lu de livre spécialisé mais juste parcouru des témoignages sur les forums donc je m’étais plus ou moins préparé à affronter des difficultés d’attachement, des problèmes médicaux, des soucis d’endormissement ou d’appétit… mais vraiment rien du tout !
Un souvenir marquant ?
Tous et aucun en particulier ! La rencontre demeure le moment magique et surnaturel dans mon cœur. On fête ce jour chaque année, c’est « family day » !
N.
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