Dans cette rubrique, nous vous proposons de retrouver régulièrement le
témoignage d'une maman ou d'un papa adoptant sur son parcours, son chemin vers
son enfant et sur leur adaptation commune...
-Année de l'adoption ?
2015
- Quel pays ?
la France
- Age de l'enfant à son arrivée ?
3 mois et demi
- Votre profil ? Votre projet ?
famille
un peu atypique, une enfant née grâce à la PMA, une enfant adoptée en
Chine, le désir depuis qu'on s'est rencontré avec mon mari d'avoir 3
enfants alors on a relancé un agrément, très peu optimiste sur son issue
mais on ne voulait pas de regret,
et un agrément pour un enfant plus petit que notre 2e à particularité de santé
- L'agrément, les OAA, l'apparentement ?
l'agrément,
le 3e, un peu habitués mais toujours un peu stressés par l'avis
extérieur des gens sur notre capacité à être parents, et à pouvoir gérer
des particularités avec déjà nos 2 filles,
et la chance d'avoir eu
des TS très à l'écoute, finalement je l'ai plus vécu comme des
discussions cordiales et enrichissantes que comme une évaluation, on
était aussi plus détendu, plus armé dans notre rôle de parents, de
parents adoptifs, on s'est permis de l'humour.
J'avoue on avait même
au début oublié de parler de la particularité de notre seconde tellement
ça nous semble évident. ça a dû sortir tout seul dans la conversation
et la psychologue a tiqué, je me suis dit "ça y es, j'ai dit une
boulette" et elle de reprendre "mais la vous parlez de particularité,
votre 2e a une particularité?" "ah, oui on a du oublié de vous le
dire!?" sourire de la psy et ouf de notre part
ce 3e enfant, je l'ai
désiré autant que mes 2 autres, j'ai rêvé, et eu beaucoup de doutes
aussi. Notre famille s'était posée après l'arrivée de notre 2e et nous
voila en train de prendre le risque de tout déstabiliser. est ce que
j'étais trop gourmande de bonheur? est ce que ce désir n'était pas trop
en demander aux miens? comment ma 2e allait le vivre? et puis le désir
restait là et je me disais que s'il y avait finalement un aboutissement
avec un enfant au bout mais des troubles de l'attachement, est ce que
j'allais pas m'en vouloir?
l'apparentement! wouahhhhh! aussi bon
et doux qu'on l'avait imaginé sans osé l'espérer. un simple coup de fil
mais au son de la voix, tout mon corps a compris. Je me suis mise à
trembler c'était impossible!!!!
après le stress de plusieurs jours
d'attente avant d'en savoir plus (juste qu'on allait nous proposer un
apparentement), et ce parce que mon mari était parti à l'étranger pour
le travail (sinon on avait rdv le lendemain du coup de fil), enfin le
rdv.
les premiers mots, et je crois que je me sentais déjà mère....
bien sûr on a pris le temps de parler de lui, de sa vie, de sa
particularité, de la possibilité de faire étudier son dossier médical
avant d'accepter l'apparentement. Mais mon mari et moi, on savait,
c'était exactement dans nos ouvertures, alors on est rentré chez nous
sur un petit nuage, et on a commencé à l'annoncer à nos familles. J'ai
bien eu le retour du pédiatre qui était rassurant et qui allait dans
notre sens. Le lendemain matin, on a accepté officiellement
l'apparentement et on s'est vite préparé à le rencontre le jour suivant
soit 48h après le rdv au CD.
- Quelle prise en charge de l'enfant sur
place ? (accueil, prise en charge médicale, préparation à l'adoption...)
notre
fils né sous le secret a été pris en charge rapidement à la pouponnière
de l'état. Je n'aurai que des éloges à faire sur son accueil, sa prise
en charge par l'équipe sur tous les aspects, médicaux, nutritifs,
d'éveil. Je crois pouvoir dire qu'il a été aimé et que ça l'a aidé à se
construire, à pouvoir être préparé à notre rencontre, à s'attacher à
nous. Sa référente a pris de nombreuses photos et nous a remis un bel
album si riche pour lui et nous.
- La rencontre ?
une
surprise. le conseil de famille avait gardé sa photo, ce fut une immense
surprise que de plonger notre regard dans le sien, que de le découvrir
en vrai et de pouvoir le serrer dans nos bras,
beaucoup de pudeur de
la part de l'équipe qui nous a laissé savourer ces précieux moments,
assez épuisants pour notre fils qui s'est vite endormi.
Un 2e grand
moment: celui de la rencontre avec ses sœurs, incroyable toute cette
affection évidente de leur part et tellement vite accepté par ce petit
prince.
son regard, un intensité incroyable et l'envie de rester là
des heures les yeux dans les yeux lui collé à moi, et puis je le confie à
mon mari, son papa tout ému lui aussi c'était juste parfait.
- Les débuts ? La vie de famille ? Les difficultés ?
les
débuts qui décoiffent: j'allais travailler le matin, je passais les
après midi avec mon fils à la pouponnière et le soir on préparait la
chambre. Heureusement le we est vite arrivé, une permission pour la
sieste à la maison et puis on est rentré tous ensemble à la maison.
On
a eu beaucoup de générosités autour de nous pour nous prêter tout ce
qu'on avait pas. C'est à dire tout !.... siège auto, lit, habits. on
avait donné tout le petit matériel de puériculture après notre grande
ayant beaucoup attendu notre 2e et notre 2e est arrivée plus agée. La
marraine a fait 4h de route pour nous amener une voiture entière
d'affaire pour nous aider: poussette, habits, transat, chaise haute. Un
geste qui nous a ému.
La fatigue qui s'accumule mais les hormones
positives qui font tenir. Et puis on tâtonne pour s'organiser, prendre
nos marques avec un petit bouchon, on le change plus que nécessaire
parce qu'on a de nouveau des couches qui fuient, des régurgitations
qu'on avait oublié. Les grandes sœurs qui elles ne sont pas fatiguées!
et lui était lumineux en particulier quand il voyait ses sœurs, il semblait émerveillé de tout ce qu'il se passait.
Les
difficultés, parfois pour l'endormir, le stress pour obtenir dans des
temps records certains rdvs médicaux nécessaires lors de son arrivée,
réaliser que c'était vrai qu'on avait vraiment été choisi par le conseil
de famille pour être parents à nouveau, le stress pour s'organiser pour
le moyen de garde. Maintenant qu'il se déplace tout seul: arriver à
garder un œil sur les 3 presque en même temps sans se luxer les
cervicales. Arrêter de dire "les filles" alors qu'on a un garçon aussi
désormais....
j'avoue on a été très chanceux ou alors on a oublié de relever ce qui n'allait pas toujours
- Un souvenir marquant ?
notre
fébrilité à notre mari et moi: avant le rdv avec notre AS, avant de le
rencontrer, avant de l'annoncer à nos 2 filles. 3 moments de complicités
très forts en émotions pour aller à la rencontre d'un petit prince
extraordinaire auquel on est déjà très attachés!